Pure player Le Miroir Mag : éviter les erreurs du passé

Publié le 21 décembre 2013 par Npcheynel @journalismes

Le 14 mai 2013, le tribunal de commerce de Dijon place le pure player local, Dijonscope, en liquidation judiciaire. L’activité du média cesse, et c’est la fin d’une aventure démarrée en 2009. Mais est-ce réellement terminé pour autant ? Pas tout à fait… Le soir même, cinq membres de Dijonscope se réunissent et décident de persévérer, en créant Le Miroir Mag. "On était allé trop loin pour s’arrêter, confie Jérémie Lorand, rédacteur en chef du Miroir. Ça voulait dire laisser tomber les contacts, voire arrêter la pratique du métier pour certains. Et ça n’était pas possible. On ne voulait pas renier trois ans d’expérience". Deux semaines plus tard, le site est opérationnel. Le Miroir, bâti sur les "ruines" de Dijonscope, peut démarrer son histoire.

Des changements inévitables

Si le Miroir a succédé à Dijonscope, ses auteurs ne veulent pas connaître le même sort et essayent d’éviter de reproduire les éventuelles erreurs commises par leur prédécesseur. "Si on s’est en partie inspiré de Dijonscope sur les sujets traités, ou le fait que ça soit sur le web, on a changé beaucoup de choses, affirme Jérémie Lorand". Le contenu du site, gratuit, est la première grande différence avec Dijonscope, passé payant en 2011. Ce "retour aux sources" apparaissait comme évident pour le Miroir.
"On s’est rendu compte avec ça que les gens ne sont pas prêts à payer pour de l’information régionale sur internet, explique le rédacteur en chef du Miroir. C’est le règne du tout gratuit, c’est dur de faire changer les comportements à ce sujet".

De fait, le financement du site passe uniquement par la publicité. Mais de manière… esthétique. "On en a peu pour le moment, on va en accueillir plus rapidement, confirme Jérémie Lorand. On n’a pas envie qu’elles gênent la lecture du site. On a des encarts bien définis". Ne touchant pas de salaires actuellement pour leur travail, les membres du site sont également  à la recherche d’investisseurs. Ce que n’avait pas fait, ou trop tard, Dijonscope. Une erreur que Jérémie Lorand ne veut pas reproduire : "On est à fond là-dessus, focalisé sur l’expansion et la pérennisation du site. Ça a été la principale erreur de Dijonscope, et quasiment la seule, car les finances du site étaient à l’équilibre au moment de passer au payant".

Un trafic important

Les sujets sont également traités de manière différente. Exit les papiers de dix à vingt mille signes, les reportages sont dorénavant plus synthétiques (cinq à six mille signes pour les papiers de Une) et le Miroir exploite beaucoup plus les possibilités d’internet avec graphiques, sons et vidéos. "Notre point fort reste la photo, ajoute Jérémie Lorand. Après on s’appuie sur nos compétences". Valentin Euvrard, un des membres du "club des 5", passé de Dijonscope au Miroir Mag confirme : "À Dijonscope, j’étais rédacteur et c’est tout. Au Miroir j’écris, mais j’ai aussi travaillé sur la partie graphique du site à sa création, je m’occupe des réseaux sociaux… Je suis multitâche".

Disponible sur plusieurs supports, le Miroir Mag a déjà dépassé ses objectifs avec une moyenne de 3500 visiteurs uniques par jour et un sixième journaliste a rejoint l’équipe. Le premier qui n’était pas à Dijonscope auparavant. Le constat est donc très positif, et encourage le Miroir à voir plus loin. Ainsi, un "mini-site" va être crée pour les municipales, ainsi qu’un mensuel type "Grands Reportages en région", qui renverra, par des liens ou flashcodes, au site du Miroir.
"Finalement, le problème avec Dijonscope c’est qu’on n’a pas su anticiper, conclut Jérémie Lorand. Mais ça a été une très belle aventure". Au Miroir Mag, maintenant, de continuer la sienne.

Photo : Le Miroir