[Critique] ALBATOR, CORSAIRE DE L’ESPACE

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Space Pirate Captain Harlock

Note:
Origine : Japon
Réalisateur : Shinji Aramaki
Distribution voix (en V.O.) : Shun Oguri, Yû Aoi, Ayano Fukuda, Arata Furuta, Kiyoshi Kobayashi, Haruma Miura, Toshiyuki Morikawa, Chikao Otsuka, Maya Sakamoto, Miyuki Sawashiro…
Genre : Animation/Science-fiction/Aventure
Date de sortie : 25 décembre 2013

Le Pitch :
Dans un futur lointain, l’humanité a conquis l’univers. Mais elle en a épuisé les ressources et se meurt. La coalition GAIA empêche tout retour sur une Terre sanctuarisée, ce qui entraîne un conflit terrible. Un siècle plus tard, un capitaine de navire hors-la-loi entend bien briser cet interdit…

La Critique :
Albator. Ce nom qui évoque les années 80, l’enfance de beaucoup de gens et surtout l’arrivée massive des mangas dans l’Hexagone. Un personnage unique dans la culture pop, bien noir et badass, immergé dans un univers singulier et souvent poétique, assez sombre d’ailleurs. Après de nombreuses déclinaisons en animé, voilà que le fameux pirate du futur investit les salles obscures dans le monde entier.

Doté d’un budget de 30 millions de dollars, le film d’animation en images de synthèse suscite l’enthousiasme dès lors que les premières images sont dévoilées. Celles-ci sont assez impressionnantes, nous laissant présager une direction artistique à la fois respectueuse de l’œuvre originale de Leiji Matsumoto et très moderne, voire « réaliste ». On était déjà appâtés par un film inespéré et inattendu, malgré le gros carton qu’avait représenté les séries animées des années 70-80.
Autant dire que les attentes sont grandes et que l’on espère que le film ressuscitera le capitaine de la plus flamboyante des manières… Au final, il ne le fait qu’à moitié.

Visuellement, les premières impressions sont bonnes, et ça claque. Les couleurs sont très belles et variées, et à part quelques menus défauts d’animation le rendu est plus qu’honorable (mais reste en dessous d’un Advent Children, plus organique). La mise en scène est assez enlevée et conserve évidemment des tics propres au manga (ralentis esthétisés, focale…). De ce côté, rien à redire, le budget a été fort bien utilisé. On ne peut pas en dire autant du scénario, malheureusement.

Si il devait y avoir un défaut à ce film, c’est celui là. Non pas qu’il soit totalement raté, il y a de bonnes idées, mais elles sont mal exploitées, les personnages et les enjeux étant mal exposés. Le fait de revenir aux origines du personnage et de l’univers de Matsumoto est une bonne idée en soi, cela permet à tout le monde de s’y retrouver, les néophytes rentrent dans le bain tandis que les fans redécouvrent la saga sous un autre jour. Les puristes pourraient bien tirer la tronche mais cette initiative n’est pas du tout mauvaise. Le fait d’introduire de ce fait de nouveaux personnages, dont le héros (et non, Albator n’est pas le principal protagoniste) est aussi un choix judicieux. Le nouveau cadre est bien développé, le background des nouveaux venus aussi, et pourtant, ça ne prend pas tout à fait. Certains points du scénario restent à développer, certains sont mieux lotis que d’autres au sein du casting (chose qu’une série animée peut corriger, contrairement à un film). Le héros, Yama, est assez peu attachant, moins en tout cas que l’équipage du fameux Arcadia. Bien qu’impressionnants, le film semble manquer de souffle, les séquences épiques s’enchaînent vite, trop vite. La facilité avec laquelle les pirates contournent tous les obstacles, même les plus durs, a beau être justifiée, elle n’aide pas le film à scotcher le spectateur. On retrouve le côté too much propre au manga moderne par moments, avec une surenchère qui aurait pu être mieux gérée. Certains rebondissements sont d’ailleurs assez prévisibles.

En conclusion, le gamin fan de la licence pourra être un peu déçu par le tour qu’a pris cette adaptation cinéma, mais relativisera en se disant que ça aurait pu être largement pire, certaines licences ayant subies des mauvais traitements autrement plus conséquents (n’est ce pas DBZ ?) Une déception qui vaut tout de même le coup d’œil, rien que pour la belle direction artistique.

@ Sacha Lopez

Crédits photos : Océan Films