Critique Ciné : Yves Saint Laurent, la mode est un art

Publié le 04 janvier 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Yves Saint Laurent // De Jalil Lespert. Avec Pierre Niney et Guillaume Gallienne.


Yves Saint Laurent est un personnage qu’il est difficile à adapter. Il y a beaucoup de choses à dire sur lui et pas assez de temps pour le dire. Cependant, Jalil Lespert, adoubé par Pierre Bergé a pu le faire. En attendant de voir Saint Laurent avec Gaspard Ulliel (qui n’a pas eu la chance d’être adoubé), Yves Saint Laurent est un film passionnant avant tout là pour nous montrer qui était ce créateur de mode et ce qu’il a plus ou moins laissé au travers des années. Le mélange des deux permet également à Pierre Bergé d’être présent dans ce film sous les traits d’un Guillaume Gallienne plus que bluffant. Si je devais décerner des César à la prochaine cérémonie, il serait sur la liste des vainqueurs. Tout comme Pierre Niney. J’ai beaucoup aimé cette histoire que ce film nous raconte car il ne cherche pas à embuer des passages importants de la vie de Yves. Que cela soit ses tromperies ou encore ses moments de faiblesses (notamment quand il est appelé au front et qu’il plonge en pleine dépression). Le film montre aussi bien le YSL touchant que le YSL plus brouillant.
Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.
Le film est avant tout porté par le talent de son casting. Notamment Pierre Niney (20 ans d’écart) qui m’a beaucoup surpris. Allant jusqu’à modifier sa voix, ses manières, etc. il se plonge à merveille sous les traits de ce personnage emblématique de la haute couture à la française. C’est un acteur qui a su se mettre dans la peau de quelqu’un d’emblématique. Il s’approprie le rôle de façon surprenante. Et puis à ses côtés il y a Guillaume Gallienne (Les garçons et Guillaume à table !), exceptionnel lui aussi. Cet homme de l’ombre, toujours resté dans l’ombre de l’homme qu’il a toujours aimé. L’amour qu’il y avait entre ces deux personnes est assez fascinant. Jalil Lespert met tout cela en scène de façon intelligente. Il ne veut pas trop en faire et déclenche donc les émotions du spectateur sans fioritures. J’ai beaucoup aimé tout ce que l’on nous raconte sur la maison de couture, comme elle est née, et puis tous les dessins. En effet, étant donné que Pierre Bergé a validé le film, Yves Saint Laurent a pu avoir accès aux créations et aux dessins du grand créateur.
J’ai beaucoup aimé ce que Yves Saint Laurent tente de dépeindre de la mode. Et notamment le dernier défilé, un grand moment sur fond de musique classique. Ce dernier défilé m’a vraiment ému car en plus d’être beau c’était presque tout un symbole. Un symbole qui avait été éteint et se vivait à nouveau. Je pense que l’on peut dire que le biopic est réussi même si forcément il n’en dit pas suffisamment sur tout. Il fallait faire des concessions sur la vie de ce grand homme. On nous montre malgré tout ses faiblesses et ses moments héroïques en même temps dans un film. C’est parfois sauvage, parfois touchant et parfois violent (pas dans le sens du coup mais plutôt de la claque que le spectateur peut prendre). Jalil Lespert m’étonne tout de même dans le bon sens du terme. Lui que j’avais vu mettre en scène des films assez médiocres (ses deux précédents n’étaient pas très réussis).
Note : 8/10. En bref, un biopic soigné au casting étoilé. Réussi même si parfois ostentatoire.

Date de sortie : 8 janvier 2014