Des nouvelles d'Afrique par nos amis du film / Lise Bellynck et Frédéric Aspisi. Je pense à ... /et d'autres amis eux en bateau au Guatemala et au nulle part....

Publié le 06 janvier 2014 par Nathpass
Je pense à cette émission : l'Afrique enchantée, sur France-Inter, à l'accueil de ce théâtre à la ferme du buisson, quand je suis allée voir le spectacle Perdues dans la Lande, et où ils ont fait leur bal de la Fête de la musique, l'émission  l'Afrique enchantée et où ils ont été en résidence la Cie de théâtre de Frédéric Aspisi, ex-cie gospel.
Il faudrait continuer à les aider financièrement.
Ysé
Un an, peut-être, deux ans ?
Mesa
Oui..., peut-être…, plus ou moins.
Ysé
Et puis ?
Mésa
Rien !
Ysé
Un an, deux ans, peut-être, plus ou moins, et puis rien.
Mésa
Et puis rien ! Oui. Qu'est-ce que cela vous fait ?
(…)" extrait de Claudel Le Partage de Midi
Frédéric Aspisi et Lise Bellynck / octobre 2009
Le temps passé échevelé  2013 et en deçà, où les gens ne se sont rencontrés qu'à peine.
Ce théâtre où j'aurais pu travailler avec une autre Cie  : Les Possédés. Refusée à l'entretien audition.
Refusée, le théâtre si cela apprend à être heureux et à s'aimer un peu plus, c'est volatile car les sorties les refus les échecs les désamours sont aussi fréquents, mais justement faut continuer persévérer transformer non pas jusqu'à ce que ça marche mais jusqu'à ce que... ça devienne plus simple, plus à soi : le Moi et son œuvre. Il y aura un retour à la sincérité.
C'est Olivier qui m'a écrit cela :
Olivier Steiner : J'aime beaucoup quand, tout à coup, tu dis les choses simplement... et ce n'est pas simple !
c'est donc cela l'effet "tout à coup".
Et tiens nos amis partis en bateau au Guatemala...

Hier soir très tard, il y avait un film incroyable, sur la route, la chevauchée de chercheurs d'or.... avec Jean Seberg Clint Eastwood, et Lee Marwin, une comédie musicale, amorale.
Il y a des gens qui s'en vont et d'autres qui partent, non, il y a des gens qui vont quelque part et d'autres qui vont nulle part. Et partir pour le nulle part, c'est prendre la route, le voyage..., car une fois chez soi, il y a tout le temps quelque chose qui vous manque, qui vous brûle du dedans et selon ce film c'est le nulle part...
http://www.dailymotion.com/video/x2lzph_la-kermesse-de-l-ouest-trailer_shortfilms
et un avis proche de ce que je pense de ce film.   
chrischambers86
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  3 - Pas mal
Avec "The Treasure of the Sierra Madre" de John Huston, l'èpopèe historique de la « ruèe vers l’or » avait donnè naissance à une tragédie! En revanche dans "Paint Your Wagon" de Joshua Logan - adaptè d'une cèlèbre pièce de théâtre qui fit en son temps les beaux soirs de Broadway - le même sujet est traitè bizarrement sur le mode de la comédie musicale! Un film musical de l'Ouest, tirè d'une oeuvre de Lerner et Loewe, musique additionnelle d’André Prévin, avec un casting dètonnant puisque l'on retrouve en tête de distribution Lee Marvin, Clint Eastwood (avec une belle voix de barriton de l’acteur) et Jean Seberg! Autant dire que "Paint Your Wagon" ètait tout sauf un film ordinaire! Ici, le dèpaysement est total puisqu'il s'agit d'un western satirique (la plupart des critiques ne l’ont pas compris), plutôt amoral, où le rythme vient également de la plastique propre du film, par l'image! Un film qui fut un échec commercial retentissant et qui ne mérite pas un tel lynchage (malgré ses longueurs) dont la réalisation nous a d'autre part conduit sur les rives du film musical à thèse, et un peu écarté de celles (à jamais perdues) du musical pur, pour lui-même! il n'en reste pas moins que "Paint Your Wagon" (ou "La kermesse de l'Ouest", avec l'extraordinaire chanson du « chanteur » et très cabotin Lee Marvin) est un métrage extrêmement efficace et sympathique avec un final destructeur et d'anthologie! Pour Logan, comme pour d'autres metteurs en scène, il est important de restituer la production musicale par rapport au reste de l'oeuvre tel "Picnic" et "Bus Stop", deux immenses chefs d'oeuvre du 7ème art! La légende veut que durant le tournage, Eastwood s’ennuya tellement (comment peut-on s’embêter quand on tourne avec la sublime Jean Seberg ? ), qu’il loua une ferme et occupa son temps à élever des cochons! Une anecdote qui enfonce malheureusement un peu plus cette « kermesse de l’Ouest »...
Ajoutée le 09 oct. 2013 à 21h29
Ouaga 2014
Sous le ventilateur vrombissant d’une chambre à la lumière ocre, nous recommençons notre trafic machinal qui nous aidera à refaire territoire et surface : sortir les vêtements sales, regarder l’ordinateur, se laver les cheveux, prendre une douche, puis deux douches, écouter le ventilateur. Le coq de la cour nous rappelle les nuits dans l’école de Ouittenga où Inoussa nous accueillait de ses yeux de Kirghize – douceur chocolatée du regard, longs cils retroussés – une nouvelle fois refaire son sac, refaire son trou dans cette vie nomade. Trois semaines depuis les dernières nouvelles du front, trois semaines burkinabées où l’alcool est de retour, et les villages Samo, Gouroussi, Mossi, Peuls. Trois semaines sans poser le pied dans ce que nous aimons nommer la modernité, à manger du to (pâte de mil pilé) trois jours d’affilé, avec la sauce gluante à base de feuilles – et rien d’autre car ici, Monsieur, on ne varie pas, on répète. Toujours les mêmes gestes, archaïques et le to colle au ventre comme un pansement. Trois semaines de soleil abrupt et de nuits fraiches. Le vent soulève une poussière claire dans le nord du Burkina et on ne sait pas bien s’il fait chaud ou froid – trois semaines de mains coupées, de ventre gonflés et de regards perdus d’enfants - des enfants Peuls qui se lèvent d’un bond devant la première image de « La Panthère Rose » et s’enfuient apeurés par le son et la lumière de la projection - n’oublie pas ma petite tong. Trois semaines de doléances et de magie, de poulets égorgés et de Noëls incongrus – dans la concession du maire d’un village Gouroussi, on est invités à se bourrer la gueule vite fait bien fait avec du pastis frelaté venu tout droit de Côte d’Ivoire – il est midi et ça tape mon ami – des femmes édentées dansent à tombeau ouvert – l’après-midi sera longue et douloureuse avant la pénombre salvatrice du soir. Le ventilateur hache les souvenirs de cette vie d’errance, de sommeil, de rêves et d’éveils au monde – le visible et l’invisible - et les plans des boucles d’oreilles des femmes Peules au nez fin et leur passion pour les vêtements pailletés – sourire d’une jeune femme troublée par la caméra et qui pourtant résiste à la crainte vissée dans ses tripes, puisque « Peul » veut dire « celui qui craint ».  Nous devons refaire le tour de nos propriétés, écartelés que nous sommes après trois semaines de brousse intense – mais la voiture n’a aucun problème hormis les enfants qui gravent leurs noms sur la carrosserie avec des graines de poussière (Karim sur l’aile arrière droite – si j’le choppe celui-là…).
Dans un grand espace d’herbes jaunes où nous nous sommes posés, en compagnie de Johanna et Charles et Ali, qui nous ont accompagné et soutenu pendant dix jours, nous avons organisé deux soirées de projection - pendant la journée, on tourne et on pratique la « causerie » – et le soir c’est la ville à la campagne nous dit Amadou le Peul, car il y a l’électricité (le groupe électrogène, le moteur) et le lieu public où tous se rencontrent pour le film dans cet espace perdu entre Peuls et Mossis. Il paraît que cet endroit choisi au hasard est béni, car le « vieux » qui vivait là et qui est mort maintenant, a réussi à s’en sortir et à transmettre même de l’argent à ses enfants – territoire, héritage. Nous ressortons les affaires de la voiture, on regarde ce qui s’est abîmé ou réparé miraculeusement, et le gaz à recharger, et la vidange, et des courses, on fait ça ?  Y’a des regards d’enfants dans la tête, ils saccadent comme les pales du ventilateur c’est la ville, c’est Ouaga – on fait  une pause et Juliette, l’amie qui vient prendre le son, arrive en avion dans quelques heures, alors que Johanna et Charles viennent de partir – c’est une chambre très jolie, et une maison tout ce qu’il y a de moderne et derrière les paupières, il y a les regards des enfants tu sais, les regards des enfants avec leur t-shirts de foot de merde et la face blanche de poussière – c’est une jolie maison ici – le ventilateur. On est foutus tu sais, maintenant, on ne sait plus rien mais le film devient vraiment comme la peau, c’est la peau, on y est dedans, on s’est vêtus d’Afrique, il n’y a plus de vitre, tout le monde nous comprend – plus de plafond de verre – le petit saligaud qui a gravé son nom sur la voiture, si je le tenais entre les mains je le… On va regarder encore si le sac est bien fait et si on doit pas refaire nos visas pour le Mali où on risque de retourner bientôt, avec Juliette, là où on est déjà passés puis on reviendra à Ouagadougou pour la remettre à l’avion mais ça c’est dans un mois – j’entends les moteurs des avions mais c’est le ventilateur – n’oublie pas de regarder internet – on est là mais on n’est pas là, il y a quelque chose de fauve qui est resté dans la brousse, quelque chose de nous s’est écorché sur les branches d’acacia – le nom de l’enfant sur la voiture rentrera en France mais lui mourra au Burkina, s’il n’est pas déjà mort.
Entretemps, Inoussa le jeune instituteur à la peau tendre, qui s’excuse de son français aléatoire avec un tremblement dans la gorge a réussi à aller à la ville à moto, à trouver un cyber et à créer tout seul sa première adresse mail pour nous écrire.
Un film, des projections, des boucles d’oreilles – on pense à vous, y a une nouvelle année et même y a eu Noël – ça n’existe pas – nous allons bien car « y a pas de problème ».
Nous, avec nos pensées percées et nos boucles multiples.
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