Pince-mi, pince-moi

Par Arielle

J’ai trouvé au fond du frigo
Un perce-oreille un peu pincé
Pas frileux l’hôte bestiau !
Entre artichaut et crème brûlée
Il semblait me supplier, tremblant
Je suis restée de glace, éberluée
De ses cerques il me menaça,
Ailes frissonnantes déployées
Alors je lui dis à la cantonade
   Que les petites bêtes ne mangent
   Certainement pas les grosses
   J’étais forte pour l’heure, géante !
   L’animal squatteur fut piqué au vif
   Sortit de ses gongs, rageur
   Et croyant au mythe visa mon pif
   Puis dévia sur mon lobe très vite
   Violant mon tympan tout beau tout rose.
   Je restais fermée comme une huître
   Sachant qu’il n’aime que les parasites
   Et qu’il ne me provoquerait pas d’otite
   Oyez quidams que le forficule est un ami
   Qu’il débarrasse les jardins des insectes
   Ravageurs et si parfois il se niche
   Au cœur d’un fruit bien mûr, je ne le jette.