Summer wars

Publié le 10 janvier 2014 par Olivier Walmacq

Un virus contamine tous les réseaux informatiques du Japon et un jeune stagiaire est accusé à tord du crime alors qu'il est chez une copine. Pour réparer cela, il va devoir combattre lui-même le virus...

 

La critique avatar de Borat

Après La traversée du temps, Mamoru Hosoda sort du milieu urbain avec Summer Wars, sorti en 2009 (mais un an après en France). Présenté en grande pompe au Festival d'Annecy et à la Berlinale en 2010, le film sera un nouveau succès et curieusement la France délivre un plus grand panel de copies, lui permettant de réaliser de meilleurs scores. Néanmoins, pas de quoi enflammer le box-office mais le fait que les copies soient augmentés n'est pas un hasard, Kazé ayant sûrement compris que le réalisateur titillait aussi bien la critique et le public. Le récit de Summer Wars a beau se dérouler massivement à la campagne, l'ordinateur et le smartphone ont une place prépondérante. Par ailleurs, Hosoda se permet de citer le second film de Digimon qu'il a réalisé, en modifiant le contenu selon l'époque. Car neuf ans séparent Digimon, Notre jeu de guerre de Summer Wars et depuis les gros ordinateurs ont été remplacé par des ordinateurs-portables; les téléphones-portables ont été remplacé par des smartphones; et enfin Facebook et Twitter ont dynamité les réseaux sociaux. 

Ce qui permet dans un sens de ne pas faire dans la redite et surtout le sujet se veut très différent dans le contexte, Summer Wars racontant surtout une histoire de famille. Le héros du film n'en fait pourtant pas partie de la famille concernée, une amie le faisant passer pour son petit-copain pour sa grand-mère dont c'est l'anniversaire. Hosoda nous présente une famille riche grâce à la réputation de la grand-mère et très variée au niveau des professions. Kenji, du fait de sa filiation avec Natsuki, apparaît comme un élément perturbateur dans le cercle familial autant que le centre des intentions. Mais curieusement, même s'il est impliqué dans le problème du réseau social, il a tout de même le soutien de la famille et notamment quand elle apprend que l'un des membres est principalement impliqué dans la création de ce virus. De plus, cela permettra à Kenji de dépasser son statut de jeune un peu timide et ne parvenant pas à s'émanciper. Cela se passera à la fois par le contact de la grand-mère, qui le prend réellement pour le fiancé de sa petite-fille (alors qu'il est amoureux d'elle depuis longtemps, ce qui renforce encore un peu plus le statut comique) et évidemment Natsuki.

Cette dernière apparaît comme une femme forte (bien que jeune) De plus, le film se situe dans une sorte de maison japonaise, renvoyant aux bonnes vieilles traditions du pays et au sens de la famille. Sans compter que l'un des avatars phares n'est autre que l'un des petits-fils. Le fait d'incarner un héros charismatique lui a permis de prendre conscience de ses capacités et de prendre sur lui. Finalement, il apparaît comme le meilleur allié de Kenji. Néanmoins, malgré l'excellence du film, on pourra reprocher qu'Hosoda fait quand même un schéma identique au film de franchise qu'il a réalisé autrefois. Mais bon, ceux qui n'ont pas vu les Digimon n'y verront pas d'offenses et on les comprendra bien. Hosoda se permet même des rebondissements, permettant au récit de multiplier le suspense quant au dénouement final. Pour ce qui est de l'animation, elle s'avère différente selon les deux univers. Pour le monde réel, l'animation est plus simple et joue beaucoup sur les décors, même si certains effets cartoonesques (on pense notamment au final) s'avèrent assez singuliers. Mais pour le réseau social, l'animation est énormément colorée et détaillée, ce qui est un véritable bonheur en HD. 

Mamoru Hosoda a beau reprendre les thématiques d'un de ses films précédents, il se permet de donner une vision de la famille et des traditions qui en étaient absentes.

Note: 17/20