Le laureat - 6/10

Par Aelezig

Un film de Mike Nichols (1968 - USA) avec Dustin Hoffman, Anne Bancroft, Katherine Ross, Williams Daniels, Murray Hamilton, Elizabeth Wilson

Bof.

L'histoire : Ben Braddock rentre chez lui après un premier cycle brillant à Harvard. Lors d'une soirée organisée pour son retour, il se fait draguer par l'épouse du patron, et ami, de son père, qui a le double de son âge, donc. Il résiste un peu, et puis craque. Début d'une liaison intense, mais visiblement mal partie ; Ben cherche l'amour ; elle cherche uniquement un compagnon de jeux. Lorsqu'Elaine, la fille des époux Robinson, rentre à son tour de l'université... Ben tombe éperdûment amoureux d'elle, mais sa désormais ex-maîtresse lui interdit absolument de sortir avec elle.

Mon avis : Cette histoire n'est pas très passionnante, avouons-le. Peut-être qu'à l'époque, l'interdit pesant sur les amours d'une femme mûre et d'un tout jeune homme, rendait le film sulfureux. Aujourd'hui, ça ne l'est pas du tout. Alors on s'ennuie un peu, et on puis on ne comprend pas très bien le comportement de Mrs Robinson, qui interdit à Ben de fréquenter sa fille (jalousie ?), ni celui d'Hélène qui ne sait si elle doit épouser Ben ou pas, et finalement se décide pour un autre, avant de retourner dans les bras de Ben... Elles sont bizarres, les filles, dans cette famille. Peut-être que Ben aurait dû effectivement les éviter toutes les deux.

Je me suis imaginée un moment que Mrs Robinson ne voulait pas qu'Hélène et Ben tombent amoureux parce qu'elle serait sa demi-soeur ! Elle explique en effet à un moment qu'elle s'est mariée parce qu'elle était enceinte... mais rien ne précise qui était le père. Et si c'était celui de Ben... Les Robinson et les Braddock sont amis depuis très longtemps, nous dit-on. Je suis tordue ? Ben non. C'est le film qui ne l'est pas assez.

Bien sûr, on nous montre un jeune homme déboussolé, ne sachant quoi faire de son avenir, pressé de toutes part par les suggestions des adultes... y compris celles d'ordre sexuel. Certains ont dit que le film était une belle métaphore de la société de l'époque... mais de génération en génération, rien ne change, c'est toujours le même trip : la jeunesse que l'on veut museler mais qui se rebelle. Rien n'a vraiment changé. Coucher avec une vieille, ça n'était pas nouveau, ça existe depuis belle lurette ; et préférer ensuite une petite jeune, quoi de plus cliché ? Je n'ai pas trop bien vu où était l'audace. Peut-être parce que c'était le premier film à évoquer le sujet ? Je n'en suis pas sûre, il faudrait vérifier...

En tous cas, moi, je me suis un peu barbée.

Par contre, la photo est superbe, les cadrages parfaits avec des images d'un esthétisme glacé, presque futuriste (l'eau de la piscine, les gros plans de visage, les zooms...) et la mise en scène lie les séquences les unes aux autres en nous réservant de multiples surprises : ah, Ben était en train de rêver ; ah nous sommes un peu plus tard ; ah, en fait, il est chez ses parents... Très jolie technique. Et la musique de Simon et Garfunkel est bien sympa, il faut l'avouer.

Mais pour le reste... bof.