Girls just wanna have fun!

Publié le 16 janvier 2014 par Ninnissa
Il était 8h30 quand le réveil sonnait.

J’avais à peine dormi 4h, je sentais mon corps tremblant encore des effluves alcoolisées de la veille. Quand à minuit j’avais quitté Camille et les autres je n’avais pas voulu rentrer tout de suite et l’avais appelé.
Depuis presqu’un mois il était devenu mon activité illicite nocturne… Dès que je finissais un diner, une soirée chez des amis, en regagnant ma voiture, je regardais ma montre pour voir à quelle heure je pourrais être chez lui… Je le considérais comme un digestif, une conclusion à une bonne soirée passée ailleurs, avec d’autres.
J’étais arrivée chez lui vers 3h, aussi fraiche qu’on pouvait l’être après avoir bu presqu’une bouteille de champagne… Il n’avait pas d’exigence sur mon état, je pouvais aussi bien arriver à 4 pattes, dans un état proche du coma éthylique, l’important était que je vienne et que l’on fasse l’amour.

A peine arrivée, j’avais déjà envie de lui. Grand, sec, avec des yeux bleus, gris, pétillants, il dégageait une confiance et une certaine fébrilité qui me troublaient. Les cheveux en bataille et ses lunettes bien trop moches à mon gout, n’avaient néanmoins pas raison de cette attirance que j’avais pour lui.
La première fois que je l’avais vu c’était à l’anniversaire d’une amie en commun. Une soirée bien arrosée, où je m’étais donnée pour mission de trouver une proie. Il y a des moments où même une femme peut devenir un prédateur… Les hommes ne s’en rendent juste pas compte…

“Bon Bruce j’ai mis ma mini robe moulante, mon push up, mes résilles, ce soir je pécho!”
“Tu sais bien que même sans ça…”
“Garde ton baratin pour les jours ou je me sentirai moche et grosse!… Mais je me mets en mode chasseuse du désert là. Dès que j’en vois un qui me plait je le kidnappe et je lui viole la bouche”
“LoL”
“Oui LoL!”

Il faut dire que cela faisait un mois que je vivais une relation fantôme avec une sorte d’icone. Un beau mannequin avec une libido inexistante. Frustration, excitation… avec un verre de vin je serais déjà sur les startings blocks.

A 23h j’arrivais chez Emma. Une boite à sardine Un studio dans Paris remplis de gens collés les uns aux autres. Bruce était déjà là depuis 2h! Je cherchais Emma pour lui filer ma bouteille et lui asséner un big Happy Birthday dans les oreilles!

“Ah te voilà Enfin!”

“Happy birthday ma poule! Bon où sont tes targets meufs?”
“Lui et lui, le reste jte les laisse…”
“Ah ouais…finalement rien pour moi… bon où sont les verres?”

Au bout d’une heure et 2 verres j’étais vraiment faite! A minuit j’ouvrais la porte d’entrée pour chercher Emma (nous n’avions plus de verre pour boire, c’était dramatique!). Elle était sur le palier en train d’accueillir les retardataires. C’est là je vis La Target!

Il y a des moments où on se sent belle, bien dans sa peau, au point de se croire invincible et irrésistible… ce moment arrive souvent après les deux verres qui m’ont rendue pompette! Bref je l’ai regardé, il m’a regardée, on s’est regardés. Vite je suis allée voir Bruce pour lui designer ma cible.

“Lui!”
“Ah ouai beau gosse!”

Un peu plus tard, j’ai eu l’impression d’être dans un teenmovie US. Moi qui parlais et riais aux éclats avec Bruce et ma clique, tout en faisant du fixing oculaire à m’en décoller la rétine vers La Target.

Je le sentais aussi à fond que moi quand il s’approcha enfin…

Impossible de me souvenir de ses premières paroles à ce moment-là. Je me souviens de son attitude, de ce qu’il dégageait. Une phrase néanmoins m’est restée quand je lui ai demandé si par hasard il avait une meuf…

“… euh oui… mais tu m plais grave…ça te dérange?…”
“Non jm’en fous!”

Voilà comment cette sex story a commencé. Un peu d’alcool, une meuf en chaleur, un mec infidèle, “avide des femmes” selon une expression qu’il me sortira plus tard…

J’avais un pressentiment ce soir-là… Nous venions de faire l’amour, c’était très bien (dans mon top 5 le petit chéri!). Il voulait que je reste. J’avais refusé, mais à 3h du matin j’étais crevée et je peinais à m’extirper du lit. Il s’était mis sur son ordinateur et commençait à me faire écouter les morceaux de musique qu’il faisait… Il peignait, il faisait de la musique… l’artiste maudit, pauvre, ivre d’alcool et de sexe par excellence!

Pendant que j’écoutais sa musique je me laissais aller, je fermais les yeux et je plongeais dans son âme. Sa musi

que était profonde, un peu torturée, le rythme tout à fait comme j’aime… Soudain je me levais presqu’en sursaut!

“Bon j’y vais!”

En dix minutes, après deux trois embrassades destinées à me faire rester, j’étais dehors!

Non je ne voulais pas le connaitre au delà de la position horizontale, ni même en état de sobriété, avancé! Je ne voulais pas connaitre son âme. Ne pas m’attacher! Je voulais qu’il reste une parenthèse nocturne, un secret, une animation dans mes sorties nocturnes…

Et là je me mis à réfléchir. Réfléchir c’était déjà prendre une décision.
Je ne voulais plus le revoir. Je pensais à sa copine, j’avais de la peine pour elle, je me sentais atrocement coupable, je l’enviais aussi. Savait-elle que son mec avait une telle profondeur, une telle énergie créative? Oui sa musique m’avait touchée. Je n’en revenais pas!
Je ne voulais plus le revoir.

Je ne le revis plus.