Quand Pierre Jourde souhaite protéger ses "antisémites"

Publié le 16 janvier 2014 par Sergeuleski

   « Quoi qu’il en soit, toute interdiction d’un texte ou d’un spectacle est une atteinte à la liberté de pensée et d’expression, qui cessent d’exister dès lors qu’on leur assigne la moindre limite. Que Soral continue à publier et à répandre ses logorrhées incohérentes sur internet, en se targuant de l’intelligence qu’il s’attribue et des victoires qu’il s’accorde à lui-même avec une forfanterie de vieux gosse. Que Dieudonné continue à rigoler bien gras sur les cadavres squelettiques de Bergen Belsen. Il faut se battre pour qu’ils en aient le droit. Je le trouve d’ailleurs un peu mou du genou, Dieudonné, avec sa pauvre « quenelle » censée sodomiser le « sionisme ». Dieu que c’est petit, timide, hypocrite, tout ça ! Très jeune fille catholique, finalement, qui glisse un mot osé après le verre de muscat.

Allons, messieurs les juges, messieurs les préfets, permettez-leur de continuer, d’abord parce que la liberté d’expression ne se fractionne pas, ensuite parce qu'on n'interdit pas les clowns navrants. Laissez-nous les contempler comme on contemple, avec un mélange de dégoût et de pitié...» 


   Pierre Jourde dans son intégrité intégrale...  ICI


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   Cher Monsieur Jourde,

   Essayez donc une fois, juste une fois d'être du côté de la lame et non du manche, même si tout porte à croire que vous ne le pourriez pas même avec la meilleure volonté du monde.

   Etre du côté de la lame, c'est à la fois une malédiction et une grâce ; une calamité et un don. Et là encore, on peut douter que vous ayez été appelé.

A l ‘heure où la chirurgie esthétique fait des miracles, l'erreur c'est de penser que c'est un commerce comme un autre que celui de la balafre (quand on est du côté de celui qui la reçoit, bien évidemment !), sans doute parce que précisément c'est le talent, voire le génie, de vos contemporains qui vous aveugle avant de vous éblouir à regret ou bien, qui vous force à l'exercice d'une mauvaise foi dont on peut sans doute sortir indemne, certes !  mais rarement grandi : à savoir... plus libre et plus avisé.

   Céline avait un problème avec les Juifs avant de vomir sur toute l'espèce humaine. Dont acte. Heidegger avait sa carte au parti nazi en 1943 ; et il pensait que Hitler était la meilleure chose qui soit arrivée à l’Allemagne et à l'Europe. C'est vrai.

Aujourd’hui, Céline est une figure mondiale de la littérature admirée, respectée qui en a formé plus d'un.

Heidegger a formé tous nos "philosophes" ; aujourd'hui, on le commente jusqu'à plus soif, colloques après colloques, dans toutes les langues, et sans animosité ni procès d’intention ; bien au contraire : on lui tresse des lauriers comme à personne d’autre.

Apprenti auteur en 1930, qui aurait bien pu souhaiter passer à côté de Céline ?

Apprenti philosophe, à la même période, là encore, qui aurait bien pu souhaiter passer à côté de Heidegger ?

C'est sûr : ces gens-là, et d’autres, ont troué le cul de leur époque et de ceux qui devaient sans doute vous ressembler...  avant de s'installer dans la postérité sans demander l'avis à quelque Académie que ce soit.

Aussi... force est de constater que Dieudonné et Soral ont encore de la marge ; une sacrée distance à parcourir et à combler pour peu que ce soit là leur projet : trouer le cul de notre époque.

   Un auteur, un artiste... ce n'est pas un OPJ chargé d'enregistrer les plaintes des bourgeois des beaux quartiers qui ne supportent pas le "tapage nocturne" d'un jeune ménage...

Un auteur, un artiste c'est un voyou balafré avec un coeur gros comme ça ! et ce voyou sait que ceux qui le jureront demain n'auront qu'un seul mérite : être du côté du manche parce que leur nature, les circonstances de leur naissance et les choix qui ont été les leurs tout au long de leur vie – allégeances et soumission -, les y auront conduits : juger les autres et obtenir leur tête, de leur vivant si possible.

N'allez surtout pas croire que ces juges seraient investis d'une mission quasi divine, forts d’un droit imprescriptible, et qu’ils appartiendraient tous à une sorte d’aristocratie du châtiment, en l’occurrence : châtier les salauds.

Si toute fortune repose sur un tas d’immondices, et aujourd’hui plus encore mais moins que demain… quand on sait à quel prix pour les autres l’argent se gagne… sur le dos de tous les autres, il se pourrait bien que toute autorité morale et intellectuelle, surtout morale, et a fortiori dans les trente dernières années, soit dépourvue de légitimité (les intentions de cette "autorité" seraient loin d'être "pures") et qu’elle repose elle aussi sur ce même tas ;  tas de fumier mitoyen donc, ce qui facilite les échanges : une pelletée de l’un dans l’autre et vice versa, dans une réciprocité propre à toute collusion  (soit dit en passant… c’ est ce que Céline avait pressenti bien avant tout le monde).

Après tout, personne n’est là pour écouter leurs ricanements à tous une fois la chose faite et plier, verdict rendu, le dos tourné.

De plus, pour juger les autres il faut avoir été au moins une fois accusé et être capable de se tenir droit devant ses juges. Et quand on sait le sort que l'on réserve à ceux qui s'y collent, courageux et téméraires... à cette tâche qui consiste à juger de la légitimité des juges patentés et certifiés tels...

Et si cet auteur, cet artiste doit avoir mal, il mettra un point d'honneur à avoir mal en priorité pour ceux pour lesquels ceux qui demain le jugeront n'ont jamais eu aucun souci puisqu'il y a fort à parier que leur prospérité à eux repose sur leur douleur à tous.

Aussi, il semblerait que Bartleby se soit décidé à vider son sac. 

Quant à identifier les domaines de prédilections d’une domination éhontée et arrogante, sûre de son impunité plus que de son bon droit, car personne n’est dupe même  et surtout ceux qui ont toutes les raisons au monde de parier sur l’inertie de corps  sans tête épuisés et malmenés par des campagnes d’abrutissement et d’abêtissement déterminées, récurrentes et humiliantes… rien de plus facile donc de les identifier tous ces « centres de décisions » en faveur d’un jugement sans appel qui vaut excommunication... relapse.

   Qui  a dit qu’un chef d’œuvre c’est ce qu’on est à peu près assuré de rater surtout s’il se trouve sous nos yeux ?

Aussi , Monsieur Jourde, donnez-vous donc le bénéfice du doute : le doute est salutaire, il protège de la bêtise, il n’évite pas les regrets mais… il nous tient loin des  remords.

Et puis… ils sont tellement nombreux à aboyer. Une voix en plus, une voix en moins…

Imaginez donc un instant... votre silence, pour un peu, pourrait passer pour de la circonspection, voire même, pour une forme de sagesse bien bien supérieure à la normale saisonnière. 

Non....................................................................................................... ?

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   Ah oui, je voulais vous dire : Dieudonné c'est l'Histoire qui se répète : après la tragédie, est venue la comédie.

A vous de chercher de quelle tragédie il est question.

   Et puis enfin... que l’on nous montre un honnête homme, un seul, ou qu’il se fasse connaître dans les meilleurs délais, qui ne soit ni un politique aux arrières pensées inavouables ni juge et partie, ni un pleutre, ni un imbécile ou bien une gourde, un honnête homme donc qui soit d’avis qu’il n’y a rien à sauver chez Dieudonné… car on l’attend encore !

Et c'est bien là que le bât blesse et que tout soutien à Dieudonné trouve son sens car là réside le noeud du problème : qui êtes-vous et qui sont-ils pour..........................

   Si toutefois, tel un colibri, vous souhaitez éteindre l'incendie et contribuer au rétablissement d'une légitimité aussi souveraine qu'incontestable de ceux qui seront appelés à nous juger demain...  soyez le bienvenu !

Mais attention ! Préparez-vous à y abandonner, dès maintenant, à l'entrée...  tout espoir d'une vie pénarde !

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