Au revoir là-haut de Pierre LEMAITRE

Par Lecturissime

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Prix Goncourt 2013

L’auteur :

Né à Paris, Pierre Lemaitre a beaucoup enseigné aux adultes, notamment les littératures française et américaine, l’analyse littéraire et la culture générale.

Il est aujourd’hui écrivain et scénariste. Il a rendu hommage à ses maîtres (James Ellroy, William McIlvanney, Bret Easton Ellis, Émile Gaboriau…) dans son premier roman, "Travail soigné", qui a obtenu le Prix Cognac en 2006.

"Alex", prix des lecteurs du livre de poche, deuxième volet de la trilogie Verhoenen renoue avec le style de narration de "Robe de marié"(2009), publié entretemps après Travail soigné (2006).
En 2010 sort "Cadres noirs" qui rompt avec le style de ses autres polars.

Le troisième volet de la trilogie "Sacrifices" sort en octobre 2012.

Son premier roman Travail soigné, Pierre Lemaitre est un hommage à ses inspirateurs : Bret Easton Ellis, Émile Gaboriau, James Ellroy, William McIlvanney.

Son deuxième roman, Robe de marié (Calmann-Lévy, 2009), met en scène Sophie, une trentenaire démente, qui devient une criminelle en série amnésique.

Lemaitre aborde ensuite le thriller social avec "Cadres noirs" (Calmann-Lévy, 2010) : un cadre au chômage qui accepte de participer à un jeu de rôle en forme de prise d'otages. Le livre est inspiré d'un fait divers réel survenu en 2005 à France Télévisions.

Alex, est le quatrième roman de Pierre Lemaitre, il est axé sur l'identification,Clé du thriller : l'héroïne y est à la fois victime et meurtrière jusqu'à la conclusion qui nous offre un nouveau retournement de situation.

"Les grands moyens" est une nouvelle aventure de Camille Verhoeven, en marge de la trilogie commencée avec Travail soigné, poursuivie avec Alex et achevée avec Sacrifices
"Sacrifices" est l'aboutissement de la destinée du héros récurrent, Camille Verhœven.
En 2013 sort "Au revoir là haut" récompensé du Prix Goncourt 2013. (Source : Babélio)

L’histoire :

Sur les ruines du plus grand carnage du XXe siècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu'amorale.Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts...


Fresque d'une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d'évocation,"Au revoir là-haut" est le grand roman de l'après-guerre de 14, de l'illusion de l'armistice, de l'Etat qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l'abomination érigée en vertu.

Dans l'atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.(Source : Babélio)

Ce que j’ai aimé :

Au revoir là-haut retrace le destin atypique de deux rescapés de la guerre 14-18 qui vont mettre sur pied un projet fou, une arnaque sans nom pour devenir millionnaire et s’abstraire d’une situation de pauvreté extrême lié à leur statut de poilus.

Les deux protagonistes sont assez différents : d’un côté Edouard, issu d’une famille fortunée, gueule cassée, fantasque, mais abasourdi par ce qu’il a perdu à la guerre, et à l’opposé Albert, plus timide, maladroit, frileux, oppressé par une mère castratrice. Ces deux ressuscités vont apprendre à cohabiter, et les projets de l’un vont nourrir la vie de l’autre. Albert a une dette envers Edouard, si bien qu’il va l’accompagner dans sa folie, quoi qu’il arrive, dans une belle amitié, à la vie à la mort.

Parallèlement, dans l’ombre, le lieutenant Pradelle agit, tire des ficelles, décidé à accéder aux hautes sphères de l’argent et de la politique, sans scrupules aucun.

Pierre Lemaître peint le paysage de l’après-guerre ironique puisque la France s’occupe davantage des morts que des vivants. Les monuments fleurissent tandis que les poilus périssent…

Ce roman dense explore également d’autres sujets : l’amour filial, l’amour conjugal, les ravages que peuvent provoquer des arrivistes avides d’argent et de gloire, mais aussi la loyauté représentée par Albert bien sûr, mais aussi au travers du personnage de Bertin, personnage de l’ombre mésestimé à tort. Choisira-t-il de dénoncer les abus liés à l’enterrement de corps des soldats tués, ou acceptera-t-il les promotions et l’argent qu’il pourrait obtenir s’il enfouit dans les catacombes ses remarques ?

Certains faits sont réels, d’autres imaginaires, mais l’ensemble, porté par une écriture vivante et fluide, vibre d’authenticité !

Un grand roman populaire à l’image des récits d’Alexandre Dumas. A conseiller.

Ce que j’ai moins aimé :

- Rien 

Premières phrases :

"Ceux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient tous morts depuis longtemps. De la guerre, justement. Aussi, en octobre, Albert reçut-il avec pas male de scepticisme les rumeurs annonçant un armistice. Il ne leur prêta pas plus de crédit qu'à la propagande du début qui soutenait, apr exemple, que les balles boches étaient tellement molles qu'elles s'écrasaient comme des poires blettes sur les uniformes, fiasant hurler de rire les régiments français. En quatre ans, Albert en aavit vu un paquet, des types morts de rire en recevant une balle allemande."

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Chez Babélio

Au revoir là-haut, Pierre Lemaître, Albin Michel,