Trois jours à Oran: quand Anne Plantagenet voyage sur les terres de ses ancêtres

Par Filou49 @blog_bazart
16 janvier 2014

 

Résumé :J’ai toujours su qu’un jour il faudrait que j’aille en Algérie.

Je suis fille, petite-fille, arrière-petite-fille de piedsnoirs. Enfant, j’en étais fière, ensuite j’en ai eu honte. Longtemps je me suis trouvée là, entre ces deux rives. Et la relation complexe, douloureuse, que j’entretenais avec mes racines a dirigé ma vie malgré moi, dicté mes choix.
Quand ma grand-mère est morte, j’ai pensé que ce jour était arrivé.
Le 15 septembre 2005, j’ai embarqué avec mon père sur un vol à destination d’Oran. J’ignorais ce que nous allions trouver là-bas, si la maison où il était né existait encore, comment nous serions accueillis. J’ignorais surtout si ce voyage, dont j’attendais beaucoup et que j’ai forcé mon père à accomplir avec moi, serait une victoire, ou une erreur. Il y avait un risque. Je l’ai pris. Ce que j'en pense : Le récit de retour sur les terres ancestrales est un sujet assez réccurent dans la littérature française, notamment pour les enfants de pieds noirs et qui ,en tant que fils et petits fils de pied noir ne peut que m'interpeller . Dernièrement, Retours en Algérie d'Akram Belkaid était le beau récit d'un journaliste algérien exilé en France qui sillonnait le pays de son enfance, de Tlemcen à Oran,  et réveillait les fantômes de son  passé. Dans Trois jours à Oran publié chez Stock en cette rentrée de janvier 2014, la romancière Anne Plantagenet ne fait pas un retour sur sa terre natale, mais celle de son père. Elle tient absolument à découvrir Oran, une ville qu'elle connait que lui a tant raconté son père, qui a quitté le pays à 16 ans, et surtout sa grand mère qui a vécu la bas tant d'année de sa vie. Ce voyage qu'elle va partager avec son père,très ému de retourner sur sa terre natale, lui permettra de faire connaissance avec une part de son père qu'elle ne connaissait pas. Beau récit iniatique qui pose des questions parfois troublantes sur sa recherche identitaire, ce récit a également une partie éducative non négligeable, notamment avec le personnage du guide qui connait très bien l'histoire coloniale algérienne. Un récit nuancé et dépourvu d'un ressentiment qu'on pourrait attendre qui plaira certainement à ceux qui sont liés avec cette époque de l' histoire de France, et sans doute aux autres aussi...