Carrie, La Vengeance

Publié le 24 janvier 2014 par Olivier Walmacq

Genre : Horreur

Année : 2013

Durée : 1h39

L'histoire : Timide et surprotégée par sa mère très pieuse, Carrie est une lycéenne rejetée par ses camarades. Le soir du bal de fin d’année, elle subit une sale blague de trop. Carrie déchaîne alors de terrifiants pouvoirs surnaturels auxquels personne n’échappera…

La Critique De Titi70

La mode des remakes à tout va continue pour le meilleur et pour le pire, à l'image des relectures à qualité variable proposées depuis plusieurs années. 

En 2013 se sont donc succédés les bons remakes, ceux où leurs auteurs ont vraiment à coeur de proposer quelque chose de nouveau par rapport au film d'origine, classement dans lequel on pourrait ranger le Maniac de Frank Kalfhoun et les autres se contentent de surfer sur la mode en cours avec paressse. Parmi les long métrages entrant dans cette catégorie, on pourrait mettre le Evil Dead 2013, mais également Carrie, La Vengeance.

Autant prévenir tout de suite : Il s'agit ici d'une nouvelle adaptation du roman culte de Stephen King et du classique des années 70 de Brian De Palma.

Autre détail qui a son importance : ce nouveau Carrie est avant tout un film de producteur et de studio, et non l'oeuvre d'un metteur en scène. Un détail qui a toute son importance surtout quand on connaît la précision de la mise en scène du film original.

Au casting de cette relecture, on trouve notamment Chloé Grace Moretz, Julianne Moore, Judy Greer et tout une pelleté de jeunes acteurs dont les noms ne vous diront probablement rien (Portia Doubleday, par exemple) tandis que le scénario porte le nom d'un des responsables de la série Glee. Rassurez vous, même si le livre de Stephen King à fait l'objet d'une comédie musicale, Carrie White ne chante pas dans ce long métrage.

L'histoire est désormais connue de tous : Carrie White est une adolescente mal dans sa peau et régulièrement la cible de moqueries de la part de ses camarades, ainsi que d'humiliations de sa mère, fanatique religieuse. Le jour de ses premières règles, elle découvre qu'elle est dotée d'un grand pouvoir : Celui de contrôler les objets.

Alors que le bal de fin d'année approche, l'une de ses camarades, Sue Snell, décide de se faire pardonner d'une mauvaise blague et s'arrange pour que Carrie soit invitée par son propre petit ami, Tommy Ross. De son coté, la riche et capricieuse Christine Hargensen n'a pas digéré le fait d'être exclue de la soirée à cause de l'adolescente et prépare une vengeance bien cruelle. Tandis que les préparatifs pour la fête vont bon train et que le piège se met en place, tous ignorent que cette soirée sera pour la majorité des étudiants la derniere de leur vie.

Alors que De Palma choisissait d'ouvrir son film sur une scène relativement banale, mais mettant immédiatement en lumière le fait que Carrie soit rejetée par ses camarades, les responsables de cette relecture ouvrent le film sur une scène choc : Margaret White est chez elle, allongée dans son lit, seule, et s'apprête à mettre au monde son enfant.

Lorsque le bébé arrive, elle s'empare d'une paire de ciseaux en priant et se prépare à tuer le nouveau né, avant de se raviser en constatant que l'enfant a les mêmes yeux qu'elle. Margaret White prend alors son bébé dans ses bras, ce sont les premiers instant de la vie de Carrie White.

Après l'apparition du titre, place à une séquence reprise sur le De Palma, celle qui ouvrait le film, précisément. Sauf qu'ici, on est dans une piscine. Mais, pour le reste, rien ne change. Les filles jouent au ballon qui atterrit prêt de Carrie. Lorsque cette dernière le renvoie, c'est sur la tête d'une de ses camarades. Pas étonnant que celle ci n'apprecie guère.

Cette première scène est assez symptomatique d'un des défauts de ce remake, puisque les responsables de cette relecture se contentent de reprendre le plus possible le film de Brian De Palma, y compris dans les dialogues copiés au millimètre près.

On aura donc droit à la fameuse scène des règles de Carrie et ses camarades lui balançant des tampons, tandis que Christine Hargensen filmera tout avec son portable et la diffusera plus tard sur Internet et lors du fameux bal, sur des écrans géants, histoire de bien enfoncer le clou. En outre, l'adolescente se prendra une gifle monumentale de la part de sa prof de sport, qui la soutient toujours.

On notera également la scène où Carrie rentre chez elle après le fameux bal et appelle sa mère. Dans le film original, il suffisait d'un plan à Brian De Palma pour qu'on devine la présence de Margaret White, celle ci étant cachée derrière une porte alors que sa fille entrait dans la salle de bain. Dans le remake, le passage devient franchement amusant puisque Julianne Moore passe à toute vitesse en arrière plan.  

Parfois, les responsables tentent de s'éloigner de l'ombre du film de Brian De Palma et l'on pourrait se dire que le film risque d'être intéressant dans ces moments la. Sauf que les fameuses scènes ne servent à rien, à l'image de Carrie qui casse un miroir ou de Christine Hargensen qui se retrouve avec son père dans le bureau du directeur.

Du coté de l'interpretation, c'est peut être là que se situe le plus gros problème. car, Chloé Moretz fait son maximum dans le rôle principal, mais malgré tous ses efforts, impossible d'y croire tant la comédienne ne possède pas le physique adéquat pour un tel rôle. Il aurait d'ailleurs mieux valu que Carrie soit jouée par Portia Doubleday, tant cette dernière n'est absolument pas crédible dans la peau de Christine Hargensen, et affiche tout au long du film une moue triste qui aurait finalement mieux convenu au personnage central.

C'est d'ailleurs un peu le même problème concernant Julianne Moore qui est tellement occupée à singer le jeu de Piper Laurie qu'elle en oublie d'être crédible.

Il faut dire que la présence du personnage de Margaret White est ici revu à la baisse, puisque sa fille lui révèle rapidement ses pouvoirs et la rend le plus souvent impuissante, comme lorsque Carrie annonce qu'elle va aller au bal, contre l'avis de sa génitrice. Pour avoir la paix, l'adolescente fait projeter sa mère dans le placard et ferme le verrou dont l'extrêmité se met à brûler, tout cela après lui avoir fait fermer la bouche.

Outre cette séquence, on aura droit à une scène où la mère de famille se mutile la jambe alors qu'une personne lui fait des compliments sur son travail. Car les responsables ont bien retenu le passage du film original ou Margaret White faisait de la couture. Ici, la jeune femme a donc un emploi et gère une boutique dans ce domaine.  

Venons en maintenant au passage le plus important, celui du bal de fin d'année. A part quelques détails, les choses ne changent guère avant la mauvaise blague, même si on notera que Christine Hergensen est un peu dépassée par les évènements et que c'est son compagnon, Billy Nolan, qui prend ici beaucoup plus les choses en mains.

Arrive donc la fameuse vengeance vantée par le titre. Signe des temps, Carrie ne peut désormais plus se contenter de simplement bouger la tète et les yeux pour déployer son pouvoir, c'est ainsi qu'on se retrouve avec une Chloé Moretz qui prend l'allure d'une folle furieuse en grimaçant et en faisant lentement bouger ses mains.

Durant ce massacre, on aura droit à quelques jolies images comme un type qui se fait écraser en crachant du sang, ou une fille brulée vivante. Comment ne pas parler de la fin de Christine Hargensen ? La jeune fille se retrouve le visage encastré dans le pare-brise. Par contre, comme Carrie est tout de même sympa, elle épargnera ici sa prof de sport.

Arrive alors la scène qui fait sans doute le plus grincer des dents, puisque Sue Snell entre dans la maison des White alors que Carrie vient de tuer sa mère.

La jeune fille est pleine de remords, mais Carrie est toujours remplie de colère. Elle épargnera tout de même sa camarade sous le prétexte que cette dernière est enceinte. Quand je vous dis qu'elle est tout de même sympa, cette Carrie White.

Voila, vu que je vous ai raconté les grandes lignes de ce remake, vous pouvez donc faire aisément l'impasse dessus. Car si le  scénario de base hérité du roman de Stephen King fonctionne toujours, la paresse de ce remake en fait un objet totalement inutile, tout comme son existence.

Note :


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