Daniel Avery - Drone Logic (2013)

Publié le 24 janvier 2014 par Oreilles
Première création sous forme d'album pour le londonien Daniel Avery, Drone Logic propose une musique à la croisée des chemins de l'électronique "made in England", progressive et bondissante, expérimentale et "dronement" formatée.
Une ouverture de 8 minutes baignée dans une humeur 90's dont on ressentira aisément l'emprunte des beats de The Chemical Brothers, sert de piste de décollage pour un envol sonique de plus en plus élevé. Daniel Avery institue une musique électronique que l'on pourrait qualifier de pointilliste. Chaque son est ici épuré et accentué jusqu'à déflagration dans le plus pur style de l'acid-house dont les origines certaines remontent au fameux synthétiseur Roland TB - 303.

D'un aspect relativement minimal dans son intonation, Drone Logic use d'une composition rythmique tout en progression, qui s'émancipe via des changements de température sonore à la fluidité grisante, "These Nights Ever End". D'une texture synthétique, le son développé par le londonien rebondit sans cesse dans l'espace percutant notre chair de plein fouet comme sur "Naïve Reponses" et "All I Need". A ce titre, augmenter la fréquence des décibels ne vous fera que mieux apprécier la relation avec ce disque au sens physique du terme.
Certes la musique de Daniel Avery aura bien du mal à s'émanciper d'une enveloppe nocturne fiévreuse, cette dernière étant heureusement nuancée par une approche expérimentale qui lorgne sur le génial Memento de Booka Shade. En témoigne le titre "Drone Logic", dans lequel l'art de la distorsion sonore nous est démontré via une sorte d'épectase sonore de 7 minutes aux vibrations électrisantes à la limite de l'explosion. Délesté du continuum espace-temps, l'esprit peut alors se laisser entraîner dans une spirale musicale machinale et hypnotique, qui transforme les corps en de parfaits androïdes aux mouvements saccadés.
En bref : Drone Logic dépose l'auditeur dans un monde techno futuriste à l'amplitude froide et obscure, dont le mouvement musical emportera dans son sillage de nombreux noctambules avides d'abstraction terrestre.