Correspondance Wagner-Liszt

Publié le 25 janvier 2014 par Popov



  DOCUMENT "Correspondance Wagner – Liszt" Première parution en 1943 (Editions Gallimard 2013)  


La Correspondance de Liszt et Wagner(402 lettres échangées entre 1840 et 1882), publiée pour la première 
fois en France, chez Gallimard, il y a soixante-dix ans, est présentée aujourd’hui dans une nouvelle édition, 
enrichie par la germaniste Danielle Bushinger et annotée par le musicologue Georges Liébert.

1 Cette « Correspondance » éclaire l’amitié profonde qui unit Wagner et Liszt. Le rôle capital de ce dernier qui aida matériellement le « révolutionnaire » proscrit.

2 Ce document, en forme de biographie croisée, permet de nuancer , entre autres préjugés, celui qui fait de Franz Liszt (1811-1886), un personnage plus humain face à un Richard Wagner austère, exploiteur de ses amis à ses heures( Liszt lui-même ou Louis II de Bavière). Il bouscule également le préjugé d’un Wagner antisémite, en soulignant notamment le mépris du compositeur du Ring pour les thèses de Gobineau. Bref elle estompe le Wagner d’Hitler. 3 Couvrant principalement les années 1850, cette "Correspondance" permet de suivre la genèse des travaux théoriques de Wagner, depuis L’Or du Rhin jusqu’à Parsifal. Y est évoquée par exemple, la notion d’oeuvre d'art totale (Gesamtkunstwerk) qui deviendra le pilier théorique de l’œuvre de Wagner.    4 Une de ses principales qualités est aussi de fournir une mine d'informations sur la vie musicale particulièrement riche à cette époque en Europe   1 Des épisodes fastidieux qui n’intéresseront que les spécialistes, mais c’est la loi du genre.   2 Un déficit de repères thématiques qui auraient permis de mieux s’orienter dans les 600 pages de notes, même si l’élaboration d’un index peut paraître impossible .



Rentrer dans l’intimité de ces deux génies est forcément une aventure. Quelle émotion à la lecture de
certains passages ! Dès leur rencontre, Liszt devient, à la fois, le confident artistique, le protecteur (Wagner est banni pour avoir participé à la révolte de Dresde contre le roi de Saxe en 1849) et aussi le chef d'orchestre attitré de nombre de ses œuvres.    Dès qu’il reçoit la partition de "Rienzi", Liszt reconnaît le talent immense de son ami. Et la générosité dont il témoigne est d'autant plus rare et délicate qu’il ne parvient pas lui-même à composer d’opéra.     A lire donc,   MAIS, SOUS CONDITIONS: certes, c’est une formidable histoire d’amitié que reflètent ces lettres. Mais, pour se lancer dans ce volumineux ouvrage il faut sinon une passion pour les deux compositeurs, a minima, un bon niveau de connaissance de leur vie et œuvre . En clair, tout le monde peut lire ce document, mais il intéressera en priorité les étudiants en musique, musiciens, musicologues …