De la bonne Gouvernance du secteur.

Publié le 26 janvier 2014 par Fouzi53 @fouzi53

Dans mon post de début d’année, je faisais part des trois résolutions qui pourraient être prises en 2014, en commençant par la plus urgente à mon sens: le chantier de la Gouvernance. On décèle une certaine réticence , aussi bien du coté public que du coté privé à engager les démarches pour sa mise en œuvre. Ferait il partie des sujets qui fâchent ou tout simplement le climat n’est pas favorable pour qu’il soit abordé de manière sereine?

Et pourtant, la stratégie 2020, telle qu’elle a été écrite dans le contrat programme national et signée devant Sa majesté, repose en particulier sur une meilleure gouvernance du secteur du Tourisme à tous les échelons afin que la mutualisation des moyens et l’optimisation des outils ne soient pas un vain mot.

La notion de territoire touristique transcende le découpage administratif en ce sens, que les potentialités touristiques, c’est à dire les atouts à même d’être une force d’attractivité pour le territoire, ne se limitent pas à ses frontières administratives. De ce fait, un territoire peut être étalé sur deux ou plusieurs régions qui ont en commun un segment ou une niche et peuvent être marquetés dans le but de proposer une offre marocaine complémentaire et diversifiée.

Cette approche fera que le touriste pourra revenir plusieurs fois au Maroc, mais pour découvrir à chaque fois un nouveau produit. Tout le monde sait aujourd’hui que le taux de retour est un facteur important dans la pérennité  d’une destination.

Il est vrai que le Maroc s’est également engagé dans la voie d’une régionalisation avancée, dont les grandes lignes ont été tracée lors du discours Royal du 9 Mars 2011. A la relecture de ce discours, on constate que la régionalisation tient compte de la vision 2020 du tourisme notamment dans ces principes fondamentaux : « Solidarité nationale entre et avec les régions….. une régionalisation fondée sur une bonne gouvernance propre à garantir une nouvelle répartition équitable non seulement des attributions, mais également des moyens entre le centre et les régions »

Pour ma part, je ne vois aucune contradiction entre la gouvernance dans le secteur du tourisme et celle au niveau des régions si tout le monde confère au secteur son statut de  levier économique et social.

Au moment où la majorité des CPR ont été signé, rien ne s’oppose à mettre en place une gouvernance territoriale à même de piloter ces contrats programmes dans laquelle seront représentés les signataires à savoir les Walis, les Maires, les Présidents de régions et les représentants des professionnels.

Pour respecter l’esprit de la régionalisation avancée, il suffira d’adapter la composition de l’ADT en terme de représentativité et la doter des moyens humains et financiers nécessaires et suffisants pour la mise en œuvre des contrats programmes.

La dernière convention signée à Marrakech et instituant un fonds régional dédié à la promotion du Tourisme est en soi une nouvelle conception de la politique touristique régionale. C’est le résultat d’une véritable concertation entre les élus et les professionnels conscients du rôle joué par le tourisme dans leur région. Il se trouve que c’est la seule région du Maroc où le Territoire touristique et la Région administrative ne font q’un. Ne serait il pas judicieux de laisser les acteurs régionaux réfléchir ensemble et proposer un modèle de gouvernance régionale?

Enfin, ne serait ce pas le moment de mettre en place la fameuse Haute Autorité du Tourisme? A l’heure où le budget du secteur a été raboté, où la mise en place d’une taxe de promotion touristique fait grincer des dents, où le tourisme ne semble plus être la priorité du gouvernement, cette instance devient urgente et incontournable.