Premières négociations du « pacte » Esprits ouverts ou marché de dupes ?

Publié le 28 janvier 2014 par Jorge
Ce n'est pas une spécialité française, ce type de négociations. Hors toute approche idéologique, si elle progresse réellement ce sera une avancée majeure face aux difficultés que traverse le pays. Le chômage est la première d'entre-elles. À peu de distance d'un pharamineux creusement des inégalités qui a divisé la France -comme bien d'autres pays, ce qui n'est ni une consolation, ni une justification- en deux fractions.L'une nombreuse, appauvrie, déclassée socialement chaque jour un peu plus ; l'autre très peu nombreuse, qui a continué à s'enrichir, fortement même, pendant la crise.« L'appel du 14 janvier » coloré (trop) discrètement de patriotisme est un passage qui ne sera pas anodin en aucun cas.Les syndicats, tout en défendant leurs positions, sont dans la négociation. Ça coupe l'herbe sous les pieds à tous ceux qui les accusent de toujours lancer des grèves d'abord et de négocier ensuite.Le patronat, du moins M. Gattaz, semble venir avec de bonnes intentions...si son sourire permanent ne cache pas un sentiment de triomphe avant même d'avoir commencé.Un succès de ces négociations, qu'il soit à minima ou plus ouvert, ouvrirait une période nouvelle dans les relations syndicats-entreprises. Par les temps qui courent, ce serait une aubaine, même si personne n'est en position de garantir le succès à moyen ou long terme.Si elles se profilent vers l'échec, il faudra que les négociateurs intègrent une donnée : François Hollande payerait un prix politique extrêmement élevé. Les syndicats se trouveraient dans une voie de radicalisation poussée par la base qu'ils tenteraient de conduire plutôt que de subir. Ce ne serait ni simple ni doux.Et le patronat français, très vite déclaré, comme en 1945, « peu patriote » fera un pas dans le vide dont il est impossible de prédire les conséquences, mais elles ont toutes les chances de signer la fin de tout espoir de paix sociale pour un long moment.Personne, dans cette affaire, ne peut se croire hégémonique. Personne ne peut, non plus, se payer le luxe de ne pas jouer le jeu et de ne pas chercher l'aboutissement d'un compromis pour sortir de l'ornière.La France a un incroyable talent, claironne une émission de télévision. C'est le moment de le prouver.©Jorge