Sólveig Anspach aime ces femmes un peu marginales qui nous emmènent ailleurs, à la découverte de pays au bord du monde, là où il n’y a plus rien qui fonctionne selon nos bonnes organisations sociales et économiques. Le train manqué, une alliance perdue, la carte bancaire avalée, qui est Lulu ? Elle n’a pas oublié ses enfants mais, pour l’instant, elle doit se retrouver elle-même. Des rencontres improbables lui accordent une sorte de retour sur le passé : l’amour d’un homme, l’accueil d’une vieille femme ; c’est presque une renaissance. Et c’est contagieux. Quiconque viendrait la sortir de ce bout du monde, là où commence l’océan, ne pourrait que la regarder de loin : elle est inatteignable. Et pourtant nue.
Il y a plusieurs années, j’avais découvert Karin Viard (et Laurent Lucas) dans le film Haut les cœurs, de Sólveig Anspach, film jamais oublié. Cette fois, je découvre une nouvelle Karin Viard, que la réalisatrice a l’art de révéler.