Japon : conserver l’énergie nucléaire pour des raisons militaires?

Publié le 04 février 2014 par Lenergiedavancer @Fil_energie

Alors que les élections municipales de Tokyo approchent à grand pas, la question du nucléaire est sur toutes les langues. Certains candidats plaident pour l’abandon définitif de l’énergie atomique alors que d’autres, comme le premier ministre Shinzo Abe, préfère laisser la porte ouverte à une éventuelle remise en marche des réacteurs nippons.

Toutefois, le professeur Dmitri Streltsov de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou, estime que la question du nucléaire japonais n’est pas un problème qui concerne uniquement le secteur de la production énergétique.

« L’énergie nucléaire en Japon ne peut pas être considérée seulement dans son utilisation pacifique pour générer de l’énergie. Il y a également un certain potentiel technico-militaire, bien que la classe politique n’en parle pas. Ce n’est pas pour rien que le Japon a choisi de développer son énergie nucléaire sur la base de combustibles hybrides, dont l’élaboration permet de fabriquer une certaine quantité de matières fissiles indispensables pour créer des armes atomiques », a-t-il déclaré.

Le scientifique russe relance ainsi une vieille rumeur portant sur l’existence de l’arme atomique au Japon. Au lendemain de la catastrophe de Fukushima, l’entrée de la centrale accidentée a été refusée à certaines instances étrangères. De là est née la théorie selon laquelle des réserves secrètes de plutonium se trouvaient à Fukushima pour fabriquer des armes nucléaires.

Une théorie que ne partage cependant pas M. Streltov. « Il y a une société civile assez forte au Japon, il y a beaucoup de formes de contrôles et, malgré toute la confidentialité possible, cacher une telle information serait difficile. C’est pour cela qu’il est difficile de croire que le gouvernement japonais puisse accumuler du plutonium militaire ».