La Voleuse de livres - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

Le pouvoir de l'imagination prend ici tout son sens !

La voleuse de livres, c'est le récit initiatique de Liesel (Sophie Nélisse), jeune orpheline recueillie par un couple d'allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale, qui va apprendre, qu'au travers de l'imaginaire, et plus particulièrement des livres, on peut se construire et même, sauver des vies ! Adapté de l'œuvre de Markus Zusak, La voleuse de livres est un conte émouvant et poétique réalisé par Brian Percival.
Le(s) plus

La première force de ce récit attachant réside dans l'interprétation des acteurs.
Sophie Nélisse est tout simplement brillante et dévoile un jeu tout en finesse et émotions. On lit avec elle, on écrit avec elle, on vibre avec elle ! Geoffrey Rush (Hans, le père adoptif) est un peu le mentor de la jeune fille, celui qui lui ouvre le chemin vers la littérature, l'écriture, ainsi que vers une façon de penser, d'apprendre à remettre en question les opinions d'autrui (et ce, même lorsqu'il s'agit d'Hitler !). Emily Watson (Rosa, la mère adoptive) passe, dans un premier temps pour une marâtre sévère et autoritaire, alors qu'on s'aperçoit rapidement que, sous la carapace, il y a une femme qui ne demande qu'à donner de l'amour. Quant à Ben Schnetzer (Max), il interprète un juif allemand ayant fui la Gestapo, laissant derrière lui sa vie et sa mère. Il va jouer un rôle tout aussi important que le père dans l'éducation littéraire de Liesel, en l'incitant à développer sa créativité. Tout comme, de son côté, elle lui sauvera la vie en lui faisant la lecture des heures durant, alors qu'il était condamné. Se raccrocher à ses histoires le maintiendra en vie. Les acteurs sont touchants et leur jeu empreint d'un réalisme qui nous émeut, nous transporte. Ce sont avant tout les relations humaines qui sont mises en avant dans ce conte !

Le scénario, réaliste et poignant, véhicule l'idée que, même dans le camp allemands, il y avait des humains, qui ont souffert de la guerre, ont perdu des maris, des fils, des pères, ont connu la famine, la misère... Bref, il est intéressant de placer une intrigue chargée émotionnellement et humainement, de l'autre côté du miroir. De découvrir qu'une partie de la population allemande pouvait se questionner quant aux actions et idées d'Hitler, voire même que certains ont su faire preuve d'héroïsme en cachant et protégeant un juif par exemple.

Et toute cette atmosphère touchante est contrebalancée par l'insouciance des enfants, qui ne semblent pas toujours réaliser la gravité des événements, et qui continuent à jouer au ballon, courir, tomber amoureux...car à cet âge-là, la notion du bien et du mal n'est pas encore préconçue. Tous ces éléments forment un tout cohérent, rendus réaliste grâce à une mise en scène sobre et esthétique. Pas de jugement ici, juste des humains, qui tentent de traverser des événements marquants et qui bouleverseront leurs vies.

La musique de John Williams est également un aspect important de l'histoire et contribue à nous captiver (d'ailleurs, le film a déjà reçu plusieurs nominations pour sa musique), tout comme la photographie et les décors qui sont, magnifiques !

Le(s) moins

L'utilisation de la langue anglaise pour le film peut paraître assez inappropriée, sachant qu'il s'agit d'un film qui se passe en Allemagne, en pleine guerre nazie, où on se doute bien que ce n'est pas vraiment la langue qui était de mise... Encore moins, dans les écoles !

Conclusion

Avec la Seconde Guerre Mondiale, on a pu découvrir comme les idées peuvent avoir du pouvoir sur les individus, les événements, et surtout comme l'intention de ses idées (positives ou négatives) peuvent êtres impactantes !
Mais au travers de ce récit attendrissant, c'est surtout l'idée que, quelques soient les événements, dans la vie, il ne faut jamais laisser tomber et toujours aller de l'avant.

Ma note: 7/10


La Voleuse de livres



Synopsis : "L'histoire de Liesel, une jeune fille envoyée dans sa famille d'adoption allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle apprend à lire avec le soutien de sa nouvelle famille, et de Max, un réfugié Juif qu'ils cachent sous leurs escaliers. Pour Liesel et Max, le pouvoir des mots ainsi que leur propre imagination vont devenir leur seule échappatoire face à la guerre."
Réalisé par: Brian Percival / Avec: Sophie Nélisse, Geoffrey Rush, Emily Watson / Genre: Drame / Nationalité: Américain, allemand / Titre original: The Book Thief / Distributeur: Twentieth Century Fox France
Durée: 2h11min / Date de sortie: 5 février 2014

Plus d'informations !

  • Les Anecdotes !


    Le film de Brian Percival est une adaptation du best-seller éponyme publié en 2005 par l'Australien Markus Zusak. Après le primé "The Messenger" (2002), l'écrivain signe un cinquième roman, vendu à 8 millions d'exemplaires dans le monde et traduit dans plus d'une trentaine de langues. Pour donner naissance à ce récit, le romancier confie avoir puisé dans son histoire personnelle : "C'était comme si l'Europe s'invitait dans notre cuisine lorsque ma mère et mon père me racontaient leur enfance en Allemagne et en Autriche, les bombardements sur Munich et les prisonniers que les Nazis faisaient défiler dans les rues. Je n'en avais pas conscience à l'époque, mais ce sont ces histoires qui m'ont donné envie de devenir écrivain."

    C'est la deuxième fois que le metteur en scène Brian Percival s'empare du grand écran, après le drame A Boy Called Dad, sorti en 2010 en Grande-Bretagne, et qui gagnera prochainement les salles françaises. Habitué à réaliser des séries télévisées (North & South, The Ruby in the Smoke), le réalisateur britannique se fait connaître du grand public en 2010 avec Downton Abbey, série explorant les aventures de la famille Crowley et de leurs serviteurs dans l'Angleterre Edwardienne.

    C'est le romancier lui-même qui a déniché l'actrice Sophie Nélisse pour interpréter le rôle de la jeune Liesel. Markus Zusak avait aperçu la comédienne dans Monsieur Lazhar (2011), long-métrage canadien réalisé par Philippe Falardeau et pour lequel elle a remporté le Prix Génie de la meilleure actrice dans un second rôle : "Sophie était remarquable dans ce film. En sortant de la salle, je me suis dit qu'elle ferait une formidable Liesel. C'est la seule et unique fois où j'ai endossé le rôle de directeur de casting. J'ai contacté l'équipe et leur ai fait part de ma découverte... mais ils avaient déjà prévu de la rencontrer !". Mais en raison d'un emploi du temps très chargé, Sophie Nélisse a bien failli ne pas accepter le rôle-titre. En effet, l'actrice pratique la gymnastique de compétition depuis son plus jeune âge et s'entraînait alors pour participer aux Jeux olympiques de Rio au moment où le rôle lui a été proposé. Victime d'une blessure, l'actrice a finalement mis sa carrière sportive entre parenthèses lorsqu'elle a découvert le scénario de "La voleuse de livres".

    Pour mieux coller au personnage de Max, un réfugié juif initiant Liesel à la littérature, l'acteur Ben Schnetzer a perdu 16 kilos en sept semaines. Un régime draconien pour ce jeune acteur d'origine américaine, alors en classe à la Guildhall School of Music and Drama de Londres au moment où le rôle lui a été proposé. Au menu de son premier repas post-tournage, le comédien a opté pour une pizza au fromage et deux sodas !

    Pour l'orchestration de son film, Brian Percival s'est fait accompagner par le compositeur de renom John Williams. Ce dernier est réputé pour avoir collaboré pendant quarante ans avec le réalisateur Steven Spielberg, mais également pour avoir composé les musiques des trois premiers épisodes de la saga Harry Potter ou encore des six volets de Star Wars. La Voleuse de livres est le deuxième long-métrage, après Harry Potter et Le Prisonnier d'Azkaban d'Alfonso Cuàron (2004), auquel est associé le compositeur américain depuis ses participations exclusives aux films de Spielberg : "Pour John, ce film était l'occasion de faire quelque chose de différent de ce qu'il avait fait jusqu'ici, notamment des musiques symphoniques grandioses pour lesquelles il est le plus connu. La musique de La Voleuse de livres est très émouvante, et je pense que c'est ce qui l'a séduit", a déclaré Brian Percival à l'issue de la participation de John Williams au projet.

    L'équipe de La Voleuse de livres a tourné principalement aux studios de Babelsberg à Berlin, mais a passé des semaines à dénicher la rue Himmel Strasse, rue imaginaire où se situe la maison de la famille Hubermann. Pour le chef décorateur, Simon Elliott, cette artère constitue le point central de ce film d'époque : "La Voleuse de livres est un roman tellement populaire que tout le monde s'est fait son idée de la rue Himmel. (...) Nous avons trouvé des rues qui ressemblaient plus ou moins à l'idée que nous nous faisions de la rue Himmel un peu partout dans le pays, mais nous ne voulions pas faire de compromis, c'est pourquoi nous avons finalement décidé de la construire nous-mêmes". Résultats : une colline a été érigée à l'une des extrémités de la rue Himmel et près de 1 000 tonnes de débris ont été ajoutées à ce décor authentique, exclusivement construit en studio.

    Lors du tournage dans la ville de Görlitz, située le long de la rivière Neisse de Lusace, dans la Saxe, l'équipe du film a dû faire face à des températures extrêmes atteignant jusqu'à -16 degrés. Des conditions climatiques difficiles, mais nécessaires pour recontextualiser une scène emblématique du film, celle où des étudiants nazis enflamment des livres d'auteurs jugés révolutionnaires à l'époque. Pour obtenir l'autorisation de tournage de cette scène, l'équipe a d'ailleurs dû recourir à une dérogation, en raison de la loi interdisant l'étalage des emblèmes nazis au sein des espaces publics.

Et vous qu'avez-vous pensé du film La Voleuse de livres ?