Chacune des deux batailles eut aussi ses héros qui entrèrent par la grande porte dans l’Histoire : Jean Canal et la mère Royaume à Genève, les boulangers de la ville qui sonnèrent l’alarme à 4 heures du matin à Vienne. Les croissants au beurre, qui rappellent le croissant de lune ottoman, perpétuent le souvenir de la victoire des Autrichiens en leur donnant la possibilité de bouffer du Turc tous les matins au petit-déjeuner !
Il était naturel aussi que les compositeurs de l’époque se saisissent du sujet pour inventer les turqueries et en saupoudrer abondamment leurs musiques. On en trouve encore bien sûr jusque chez Mozart, 100 ans après, dans « L’Enlèvement au sérail », par exemple.
Mais que ce soient en peinture, en musique ou en boulangerie, dès le lendemain de la bataille, la Turquie devint l’emblème de l’exotisme par excellence. Dans l’esprit des gens, ce "pays de sauvages" devait commencer à la frontière séparant le Burgenland de la Hongrie et devait s’étendre au moins jusqu’à la Chine… voire jusqu’au Kamtchatka !
Paul Kristof
Spicy : exotic music for violin (Sony Deutsche Harmonia mundi, 2013) Disponibilité
Musiques baroques autrichiennes pimentées d’exotisme oriental, de virtuosité, de scordatura (c’est-à-dire de manières inhabituelles d’accorder les instruments à cordes), de musiques descriptives, psaltérions et tambourins, interprétées sur des violons de Jacobus Stainer. (D’après la couv.)
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