Le Tambour

Publié le 12 février 2014 par Olivier Walmacq

genre: drame (interdit aux - 16 ans)
année: 1979

durée: 2h40

l'histoire: Doté d'une intelligence innée hors du commun, le petit Oscar reçoit en cadeau, pour son troisième anniversaire vers la fin des années 1920, un tambour de fer-blanc laqué rouge et blanc. Ce jour-là, il décide de ne jamais rejoindre le monde des adultes et de cesser de grandir. Il va ainsi conserver sur le monde un regard d'enfant implacable et inflexible. Niant toutes les convenances sociales et espérances, il se sert de son tambour pour éprouver le monde et pour battre la mesure de l'humeur ambiante. 

la critique d'Alice In Oliver:

A l'origine, Le Tambour, réalisé par Volker Schlöndorff en 1979, est l'adaptation d'un roman éponyme de Günter Grass. Indéniablement, Le Tambour fait partie de ces films chocs et polémiques qui auront marqué leur époque et leur temps (aujourd'hui, le film a 35 ans au compteur).
Au niveau de la distribution, ce long-métrage réunit David Bennent, Mario Adorf, Angela Winkler, Katharina Talbach et Daniel Olbrychsky. Pour l'anecdote, il existe deux versions du film, une de deux heures et vingt minutes environ et un director's cut de presque trois heures.

Autre anecdote: Le Tambour sera présenté en compétition au Festival de Cannes en 1979 et obtiendra la Palme d'Or, à égalité avec Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Au moment de sa sortie, certaines critiques se déchaînent sur le film de Volker Schlöndorff.
D'autres critiques presse et cinéma le qualifient carrément de chef d'oeuvre. Indéniablement, aujourd'hui, Le Tambour fait partie des grands classiques du cinéma et de ces films chocs qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie. Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario.

Attention, SPOILERS ! Doté d'une intelligence innée hors du commun, le petit Oscar reçoit en cadeau, pour son troisième anniversaire vers la fin des années 1920, un tambour de fer-blanc laqué rouge et blanc. Ce jour-là, il décide de ne jamais rejoindre le monde des adultes et de cesser de grandir. Il va ainsi conserver sur le monde un regard d'enfant implacable et inflexible.
Niant toutes les convenances sociales et espérances, il se sert de son tambour pour éprouver le monde et pour battre la mesure de l'humeur ambiante.

Ainsi, figé dans son corps de petit garçon de trois ans, son tambour en permanence rivé à son cou, le narrateur raconte sur un mode épique et très noir sa traversée des années 1930, de la Seconde Guerre Mondiale et de la revitalisation économique qui s'ensuit.
Nul doute que Le Tambour est probablement le chef d'oeuvre absolu de Volker Schlöndorff, un cinéaste allemand très réputé dans les années 70, mais qui ne confirmera jamais par la suite. En vérité, Le Tambour n'est rien d'autre qu'une métaphore sur le nazisme. Au moment où Hitler prend le pouvoir en Allemagne, annonçant ainsi des heures sombres pour l'Europe toute entière, le petit Oskar décide de cesser de grandir.

On peut effectuer alors un parallèle entre ce refus et finalement ce rejet de soi-même et l'incapacité du peuple allemand à regarder la réalité en face, ainsi que les nombreuses atrocités qui seront commises. Et c'est exactement ce que symbolise Oskar, à savoir une Allemagne devenue monstrueuse et sordide. Parallèlement, Oskar s'emploiera à détruire ses géniteurs et provoquera même le suicide de sa propre mère. Vous l'avez donc compris: Le Tambour est un film complexe et déroutant, qui s'apparente à la fois à un drame et à conte assez étrange, mais néanmoins passionnant.

Le film doit beaucoup à l'interprétation magistrale de David Bennent, totalement investi dans son rôle, un peu trop peut-être. Impossible de donner un âge précis à ce gosse au visage effrayant et aux yeux globuleux. De ce fait, la trajectoire (pour le moins particulière) d'Oskar paraît totalement crédible. D'ailleurs, par la suite, David Bennent sera plutôt discret au cinéma même si on le verra (dans un petit rôle) dans Legend, de Ridley Scott.
Nul doute que ce film a profondément marqué l'existence de l'acteur. En l'état, Le Tambour reste un film choc et polémique, qui aborde également la sexualité de son personnage principal. Plus que jamais, Le Tambour est un film aussi déroutant qu'original. C'est aussi une grande réussite.

note: 17/20


Le Tambour ( Händel - Sarabande ) par jetaimezaza