La Malédiction d’Erebor – Chapitre 2

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

La Malédiction d’Erebor

Par Darkklinne

Chapitre 2

De la puissance du désir

L’attirance que les elfes ont pour les Drakons est aussi puissante que la peur qu’ils en ont. Alors que les Elfes vivent dans la lumière, les Drakons préfèrent  l’ombre des roches volcanique d’où ils tirent leur force et leur savoir.

Lorsque le dragon Smaug s’en prit à la Montagne Solitaire, Thranduil, le grand seigneur des elfes de la forêt noire, sut qu’il ne pourrait éviter le massacre. La folie du roi Thror avait mené les nains d’Erebor à leur perte. C’était ainsi, il ne voulait ni ne pouvait rien y faire.

Cependant, il n’avait pas vu venir l’extinction quasi totale de l’espèce des Drakons. La disparition de cette espèce fut une  terrible perte pour les montagnes de la Terre du Milieu. La désolation causée par Smaug s’étendait au delà d’Erebor… bien au delà.

OoooOoOoooO

171 ans plus tard

 

Le roi Thranduil regardait, les sourcils froncés, le cachot vide où il avait enfermé ce qu’il avait de plus précieux. L’un des plus beaux trésors qui soit à son sens en Terre du Milieu. L’obtenir avait été la chose la plus simple et la plus aisée qu’il n’eut jamais à faire. Sa surprise avait été des plus grandes et des plus délectables. Il l’avait alors choyée, avait pris soin d’elle comme seul un roi Elfique sait le faire. Jamais il ne la laisserait repartir, il y veillerait. Pourtant, en ce jour mauvais, elle avait échappé à sa vigilence et s’était envolée.

Il l’avait perdue. Elle était partie…

Derrière lui, un garde mal assuré attendait la sentence.

— Alors, dit Thranduil d’une voix la plus lisse possible, vous aviez enfermé un de ces nains avec elle ?

— Nous n’avons pas pensé sur le coup que cela poserait problème votre majesté, s’inclina le garde prêt à recevoir le châtiment qu’il méritait.

— Non effectivement ça n’aurait pas du, dit posément Thranduil. Vous venez juste de me faire perdre un temps très précieux, sans parler de ce que ce cachot enfermait.

Un jour indéniablement funeste pour le roi des Elfes.

Sans plus de cérémonie, Thranduil repartit en direction de ses appartements privés, laissant la vie sauve à son garde. Ce dernier soupira, comprenant qu’il avait été à un cheveux de voir passer la mort.

Une fois totalement seul, le seigneur des Elfes se mit à réfléchir dans l’espoir de trouver une solution pour la récupérer. Ariana était un joyau inestimable qui valait cent fois l’Arkenstone à elle toute seule. Ces idiots de nains ne savaient même pas sur quoi ils venaient de tomber. Quand bien même l’auraient-ils su, se dit-il, il l’auraient sans doute massacrée sans plus de cérémonie. Les nains haïssaient son peuple au plus haut point malgré un appétit assez similaire pour les pierres précieuses. Mais qui ne les aimait pas ? Lui-même en était friand pourtant, il n’était ni un nain ni un Drakonnite.

— Père, nous les avons perdus Tauriel et moi, dit la voix de son fils qui venait d’entrer sans bruit dans la pièce. La course poursuite sur la rivière avec les nains et les orques avait été des plus fastidieuse mais revigorante aussi. Les elfes adoraient chasser ces monstres.

— Je sais, Legolas, répondit Thranduil sans se retourner. Si ce n’est pas nous, ce sont les orques qui les retrouveront. Malheureusement, les nains ont emmené avec eux quelque chose que nous gardions précieusement.

Au ton de la voix de son père, Legolas n’eut aucun mal à deviner de qui il s’agissait.

— Ariana, répondit simplement Legolas. Mais comment ont-ils fait ? N’était-elle pas dans ses appartements ?

Thranduil se retourna pour faire face à son fils. Legolas ressemblait beaucoup à sa mère malgré ses cheveux blonds. Il avait hérité de son doux caractère. Trop doux au goût du roi des Elfes.

— Ariana a refusé de se montrer sensée, aussi l’avons-nous enfermée dans un de nos cachots. Or il se trouve qu’elle s’est enfuie en même temps que les nains. Il semblerait qu’elle se soit mêlée à leur groupe.

Chose inacceptable pour Thranduil.

— Mais pourquoi ? questionna Legolas qui ne comprenait pas pourquoi la jeune fille avait eu besoin de s’enfuir. N’était-elle pas leur invitée ?  Et pourquoi son père avait-il eu besoin de la faire arrêter ?

— Pourquoi avez-vous cru nécessaire de l’enfermer ? reprit-il la mine circonspecte.

— Elle n’était pas raisonnable avec nous, souffla doucement le roi.

— Raisonnable ? s’exclama son fils, ne comprenant toujours pas.

— Tu peux disposer Legolas, répondit finalement son père, ne prenant pas la peine de lui répondre.

Legolas admirait son père plus que tout, mais n’était pas toujours d’accord avec le roi qu’il était. Thranduil était de plus en plus obnubilé par la beauté et les apparats ; la force et le pouvoir. Ariana était l’une des dernières, sinon la dernière Drakonnite vivant en Terre du Milieu. La dernière princesse de ce peuple voué à disparaître à jamais, devenant ainsi, aussi précieuse que les trésors qu’ils étaient censés garder.

Thranduil, avait été prêt à lui offrir une vie de quiétude et de douceur au sein de son royaume. Une sorte de cage dorée, en échange de quoi, elle aurait du vouer sa vie, ses pouvoirs, et son sang au royaume de son père. Non pas que Thranduil soit sensible à ses charmes, loin de là, le seigneur de Mirkwood n’était sensible qu’à lui-même. La princesse Ariana ne ressemble en rien à un elfe, mais ses pouvoirs, eux, étaient immenses et cela valait bien un petit sacrifice de la part du grand seigneur de la forêt noire.

Legolas savait tout ça et même s’il était loin d’avoir son mot à dire dans les décisions de son père, il n’était pas d’accord pour autant. Avec Ariana, il avait l’assurance de devenir l’un des plus grand maîtres de la Terre du Milieu. L’intrépide princesse représentait un peu cet anneau unique qui avait été la force et la perte du seigneur des ténèbres, Sauron. A cette évocation, un frisson de dégout parcourut l’échine de l’elfe.

Malgré tout, il devait obéir à son père. Si seulement, il pouvait lui faire entendre raison au moins une fois.

Ses pensés se tournèrent alors vers Tauriel. Il avait nourri bien des certitudes à son égard, attendant patiemment qu’elle se décide à le voir comme il la voyait elle. La guerrière qu’elle était n’en restait pas moins une femme, avec un cœur plus tendre qu’on n’aurait pu le croire. Il savait qu’elle voulait venir en aide à ces nains qui avaient croisé leur chemin dans la forêt noire et qui s’étaient échappés de leurs geôles. Le plus jeune et le mieux fait de sa personne avait, semble t-il, éveillé en elle quelque chose de plus profond. Etrangement, Legolas avait alors été plus dégouté par le fait que ce soit un nain que la confirmation que Tauriel ne le voyait pas autrement que comme un ami, voire un frère.

Tandis qu’il regagnait ses propres quartiers, il croisa justement l’elfe de ses pensées. Elle semblait soucieuse et… étrangement armée pour quelqu’un qui rentrait à peine. Alors il comprit.

— Tu y retournes Tauriel ? lui demanda t-il bien qu’il soit déjà certain de la réponse.

— Je suis navrée Legolas, mais je le dois. Au fond de moi je sais que je dois le faire.

Sans un mot de plus, elle replaça de nouvelles flèches dans son carquois, et partit en direction de la montagne solitaire.

Avec un soupir résigné, Legolas décida de la suivre. Il ne pouvait ni ne voulait la laisser seule.

Mais pour un nain ? Que ceux de Valinor lui en soient loués, Tauriel était-elle tombée sur la tête ?!

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Aria volait dans les cieux ! Elle ne faisait plus qu’un avec l’air et le vent. Le souffle de ce dernier sur son visage lui procura une sensation de bien-être qu’elle n’avait jamais connue jusqu’à maintenant. Elle parcourait la grande prairie jouxtant le lieu où la compagnie des nains avait fait son campement pour la nuit.

Tandis qu’elle profitait de sa libertée retrouvée à l’heure où le soleil s’apprêtait à s’élever dans le ciel gris, son sixième sens lui hurla qu’un danger imminent la guettait. Elle vit au loin quelques taches suspectes qui s’avérèrent être… Par tous les Drakons de la Terre du Milieu, non… des orques ?!

La jeune femme se réveilla d’un coup et hurla à la ronde :

— Les orques ! Ils arrivent ! Ils nous on retrouvés !

Sans se faire prier et habitués à démarrer au quart de tour, les nains se levèrent tous d’un coup, prêt à en découdre mais…

— Nous n’avons pas d’armes ?! s’alarma Gloïn qui venait de mettre la main à sa ceinture vide.

— Il va nous falloir prendre la fuite alors ? questionna Dori que cette idée révulsait autant qu’elle lui plaisait.

— Hors de question, grogna Dwalïn, le plus imposant de la bande après Thorïn.

Aria chercha justement des yeux leur chef et l’aperçut en grand conciliabule muet avec Balïn. Avec un soupir, elle remonta ses jupons, prête à se mettre à courir et leur cria d’une voix encore plus stridente :

— Mais fuyez pauvres fous ! Vous voulez finir dans leurs estomacs ou quoi ?

Les nains ne se le firent pas dirent deux fois.

— Il est bien dommage que Gandalf ne soit pas là pour nous donner un coup de main, gémit Bilbo que cette aventure fatiguait de plus en plus.

— S’il était là, continua Thorïn mais il ne l’est pas.

Aria le va les yeux au ciel. Non mais sérieusement ?! Etait-ce vraiment le moment de compter les absents ? Sans se faire prier, toute la petite troupe décampa avant que l’ennemi ne soit sur eux.

Un peu plus loin, leur course les mena dans une grotte assez profonde où tous s’engouffrèrent, espérant que les orques continueraient tout droit sans chercher par ici.

Thorïn n’aimait pas fuir mais les elfes leur avaient confisqué toutes leurs armes. Saletés de bestioles aux oreilles pointues. Cherchant une solution, il s’aperçut que l’humaine parlait tout bas dans sa barbe…qu’elle ne possédait pas. Elle avait l’air très concentrée.

Il fronça les sourcils.

— Qu’est-ce que vous fichez, l’humaine ? Ce n’est pas le moment de parler toute seule.

— Mais taisez-vous donc, lui intima-t-elle sans levers les yeux vers lui. Elle devait rester concentrée.

En réalité, Aria, récitait une formule magique dans l’espoir de faire diversion en créant de fausses créatures volantes dans le ciel. Elle ne l’avait pas utilisée depuis très longtemps et pria par la même occasion pour que cela fonctionne.

Tous les nains, y compris Bilbo avaient les yeux rivés vers elle, s’attendant sans doute à un miracle de sa part. Peut-être pourrait-elle leur être un peu utile malgré tout, quoiqu’en dise l’autre Seigneurie de pacotille. Au bout de quelques secondes qui lui parurent une éternité, elle entendit enfin le bruit salvateur de faux Crebains du Pays de Dun. De grands corbeaux au plumage noir fondirent sans pitié sur les orques un peu plus loin en contrebas.

— Damoiselle Aria, s’exclama Fili, les yeux brillant d’une étrange lueur, vous venez de nous sauver la vie. Vous êtes une véritable magicienne… comme Gandalf, ajouta t-il fier de sa comparaison.

— Pour sûr, acquiesca vivement Kili qui ne voulait pas être en reste. Après tout, c’était lui le beau-parleur de la famille.

La jeune femme put enfin soupirer de soulagement. Grâce à cette aide inopinée, le groupe allait enfin pouvoir repartir et décamper de cet endroit de malheur.

Avisant un œil vers Thorïn, elle comprit que son petit tour ne l’avait pas impressionné le moins du monde. Elle aurait du le transformer en cochon sauvage au lieu de lui sauver la vie !

Ils purent enfin reprendre leur voyage qui ne dura pas plus d’une journée entière.  Finalement, ils arrivèrent aux abords d’un petit hameau où se trouvait une vieille auberge un peu délabrée. Fatigués, harassés, ils décidèrent de s’arrêter là pour y prendre un peu de repos bien mérité. De toute façon et d’après Balïn, ils n’étaient plus très loin du but final de leur mission.

A une demi-journée de marche, les renseigna-t-on, se trouvait un lac qui les emmènerait directement au village surplombant Erebor. Dans des temps plus anciens, on pouvait aussi compter sur l’opulente cité de Dale, mais elle avait été détruite bien longtemps auparavant par le dragon Smaug. Aujourd’hui s’élevaient sur les eaux boueuses des petites maisons sur pilotis, entourées par le long lac d’Esgaroth, seul vestige d’une désolation qui s’étirait sur des kilomètres à la ronde. Le cœur d’Aria se serra d’amertume à cette évocation. Jamais son peuple n’avait voulu cela.

Cela faisait maintenant quelques jours que la jeune femme avait rejoint la fière compagnie des nains, malheureusement, sa relation avec leur, chef, le futur roi d’Erebor, restait des plus tendue. Le nain semblait mépriser ouvertement sa présence. Pourtant, la jeune femme avait tout fait pour être plus plaisante à son égard, prenant sur elle les paroles dures qu’il avait à son encontre. Heureusement, elle pouvait compter sur le soutien indéfectible du hobbit Bilbo et de Fili. Ce dernier se montrait toujours courtois et charmant. Aria ne l’en apprécia que davantage. Kili, quant à lui, remarqua t-elle, le jeune homme semblait toujours davantage se renfermer sur lui même au fil des heures.

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Pendant ce temps, à quelques kilomètres de l’endroit où se trouvait la troupe de Thorïn, la route de Tauriel et de Legolas croisa celle des orques déroutés un peu plus tôt par l’illusion d’Aria.

Les deux elfes, en guerriers aguerris, décochèrent flèche sur flèche, sans sommation, montrant une agilité peu commune qui déstabilisa bien vite leurs ennemis. Tauriel était plus décidée que jamais à retrouver la trace des nains et surtout celle du plus jeune, celui qu’on appelait Kili. Elle avait un mauvais pressentiment à son encontre. Et elle éprouvait aussi quelque chose qu’elle ne souhaitait pas nommer.

— Legolas, je crois qu’ils sont partis vers l’Est, jeta t-elle essoufflée.

— Etrange, s’exclama t-il, ils sont censés se diriger vers Erebor. Pourquoi rebrousser chemin ?

Il ne tarda pas à comprendre. Ils avaient du se retrouver confrontés eux aussi aux Orques et l’un d’entre eux avait du avoir l’idée d’une diversion. Oui mais comment ?  À moins que…

— Ariana, dit songeusement Legolas. Elle avait du les aider à s’échapper. Il n’avait jamais vraiment mesuré l’étendue des pouvoirs Drakonnites mais d’après le peu que son père avait bien voulu lui dire, ils étaient assez impressionnants.

— Que faisons-nous alors ? demanda Tauriel plus pressée que jamais.

Son compagnon la regarda droit dans les yeux, comprenant son impatience.

— Continuons vers Erebor !

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Non loin du bourg du Lac à l’auberge des cinq perches

 

— Ah désolé mes p’tits messieurs, leur apprit l’aubergiste, mais il ne reste plus que deux chambres de libres. Si vous voulez, vous pouvez dormir dans l’écurie sinon, vu le nombre de bêtes qu’ils nous restent, y aura bien assez de place pour des p’tites personnes comme vous.

Les nains se consultèrent entre eux avant d’acquiescer.

— Ca nous va, mais nous prenons aussi les deux chambres, décida Fili. L’une pour Thorïn et l’autre pour la damoiselle qui nous accompagne.

— Ce n’est pas la peine, tenta vainement Aria qui avait vu le regard noir que lui lança Thorïn, je peux dormir avec les autres.

Même si au fond, elle aurait rêvé d’avoir un lit douillet et un peu d’eau chaude pour se débarrasser de toute la crasse accumulée au cours de ces derniers jours.

— Non, ils ont raisons, reprit Bilbo, ça vous fera du bien. En tant que hobbit, nous ne sommes pas habitués nous non plus à…

Aria donna alors à Bilbo, son sourire le plus éclatant, et ce dernier ébloui, n’arriva jamais jusqu’au bout de sa phrase.

— Heureusement que je vous ai vous— Aria accentua bien sur le vous—pour prendre soin de moi, cher Bilbo, s’enthousiasma t-elle sincèrement.

Toute contente, elle se tourna vers Fili :

— Et vous aussi Fili. Vous êtes tellement adorable avec moi. Elle se pencha alors et lui embrassa doucement la joue avant de faire de même avec Bilbo. Le nain et le hobbit devenus aussi rouge qu’une tomate, ne purent que balbutier des phrases sans aucuns sens.

Thorïn qui n’avait rien raté de cette scène mielleuse au possible, grogna de mécontentement. Pour qui se prenait cette petite péronnelle pour aller séduire ainsi SON Maitre Cambrioleur et SON neveu ?

— Ce n’est pas en jouant votre petit comédie, l’humaine, que vous me ferez changer d’avis sur ce que je pense de vous. Et n’allez pas séduire mon neveu, de toute façon vous n’avez aucun charme.

— Mais mon oncle ! protesta Fili.

— Laissez tomber Fili, susurra Aria qui avait une furieuse envie d’arracher la peau de ce petit chef de rien du tout, par petit bout, lentement, très lentement même. Je crois que c’est la jalousie qui fait parler votre oncle.

— Moi, jaloux ? Mais de quoi ? s’étrangla Thorïn. De vous peut-être ?

— Et si vous montiez voir vos chambres, proposa Bilbo à Aria et Thorïn qui allaient vraisemblablement en venir aux mains d’ici quelques minutes vu comme l’air crépitait d’électricité autour d’eux. C’était impressionnant.

Aria fut la première à abandonner et soupira lourdement. Ce hobbit était vraiment très sympathique et on sentait que lui aussi voulait faire ses preuves auprès de Thorïn. Il avait bien sûr signé un contrat et il était prêt à le remplir même au mépris de son débiteur. Quel manque de savoir vivre de la part de ce prince nain. Trop heureuse de leur échapper quelques instants, elle alla se débarbouiller dans la chambre qui lui avait été attribuée avant d’aller souper. Elle prendrait son bain un peu plus tard. L’aubergiste avait eu la gentillesse de mettre un tube à leur disposition dans la pièce attenante aux deux chambres  qui étaient voisines. Bien sûr, la gentillesse du vieux monsieur n’était pas gratuite et lorsqu’elle repensa au peu de considération qu’avait eu l’autre Seigneurie de pacotille à son égard, elle avait failli voir rouge mais ce n’était pas le moment de mettre le feu au seul toit qu’ils auraient au-dessus de la tête avant longtemps. Il n’empêchait que c’était elle qui avait tout déboursé car eux, bien évidemment, avaient les poches vides. Les elfes leur avait tout pris lors de leur captivité à Mirkwood.

— Ce Thorïn Oakenshield n’est qu’un gros porc sans savoir vivre, rumina-t-elle tout haut, en sortant de sa chambre.

— Ce gros porc comme vous dites ne vous a pas forcé à venir avec nous, dit une voix bien trop rauque, bien trop reconnaissable à son goût.

Aria soupira mais ne lui fit pas le plaisir de lui répondre. Au lieu de cela, elle partit à grandes enjambées vers la salle commune, sous le regard noir du gros porc en question. En bas des escaliers, elle croisa Fili qui semblait l’avoir attendue. Ils se dirigèrent tous deux vers la salle à manger, laissant Thorïn derrière eux qui les observait, le visage fermé.

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  Alors que le souper se terminait tranquillement, Thorïn se sentait aussi excité, pressé que… contrarié. La fin de leur mission se rapprochait de plus en plus. Bientôt, il allait enfin reconquérir le royaume de ses ancêtres. Enfin il allait reprendre possession de l’Arkenstone et de la Montagne Solitaire. Plus il s’en approchait et plus il lui semblait entendre les appels impérieux de la pierre.

Il ferma les yeux sous le coup de l’émotion. Bientôt Erebor retrouverait sa prestance d’antan. Il en tremblait de désir contenu. Il pouvait donc bien sûr supporter la présence inopportune de cette petite humaine. Elle n’avait pas arrêté de se coller contre Fili pendant tout le repas, ce dernier n’y avait vu aucune objection. Quel idiot. Il ne comprenait pas son neveu. Ne voyait-il pas qu’elle le faisait exprès pour l’énerver lui ? Sans un mot, il la vit quitter la table, jouant de ses charmes et de ses sourires qu’elle dispensait aux autres aussi facilement qu’elle lui réservait ses piques et ses phrases acides. Mais peu lui importait l’attitude de cette femelle. Il était bien trop proche de son but pour se soucier d’elle. Erebor, son royaume ! C’est tout ce qui importait.

Il ne tarda pas à quitter la compagnie des siens à son tour pour se diriger à l’étage. Une bonne nuit de sommeil lui serait bénéfique. Il fallait qu’il soit en forme quand il reprendrait possession de ses biens. Si seulement son père et son grand-père pouvaient le voir à ce moment-là… il lui tardait que cela arrive.

Tout à ses délicieuses pensées, il ouvrit la porte qu’il pensait être celle de sa chambre pour se retrouver nez à nez avec une vision pour le moins surprenante.

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   Aria avait quitté la salle un peu plus tôt, laissant la compagnie deviser joyeusement sur les prochains jours à venir. Elle était éreintée et ne rêvait que du bon bain chaud qui l’attendait en haut.

Ce dernier lui fit un bien fou et c’est à la fois alanguie et détendue qu’elle s’allongea nue sur son lit douillet. Les draps frais sur son corps chaud lui prodiguèrent la plus délicieuses des sensations. Elle avait toujours été très sensuelle, chaude comme la braise mais il en avait toujours été ainsi pour tous ceux de son peuple. La sensualité chez les Drakons n’avait jamais été un sujet tabou, encore moins le sexe, ce qui pouvait sembler contradictoire vu le peu de naissance que son peuple avait compté ces derniers millénaires. Elle était par contre étonnée de fantasmer sur un nain. Et pas n’importe lequel. Il avait beau être arrogant et détestable en tout point, elle était attirée par sa prestance et son aura de puissance. Elle avait toujours aimé les belles choses qui brillent et même si Thorïn Oakenshield était loin d’être une belle chose qui brille, il éveillait en elle des pensées passablement interdites et gênantes selon sa propre morale. Malheureusement son cerveau et son corps étaient loin de trouver cela  interdit ou bien encore gênant et stimulèrent une zone au milieu de son ventre qui  finit par enflammer totalement ses sens.  Il avait beau être un nain, il n’en restait pas moins majestueux et terriblement tentant. Si seulement ils avaient pu se rencontrer dans d’autres circonstances. Que n’aurait-elle pas donné pour qu’il soit à elle. Etait-il aussi rude et brutal en amour qu’au combat et dans la vie ? Elle se mordit la lèvre inférieur en imaginant la scène et soupira d’aise face aux images que son cerveau lui envoyait. Rassurée de ne pas être découverte, elle passa doucement la main sur son pubis avant de respirer doucement pour totalement fondre dans l’oubli du désir que ce Thorïn Oakenshield lui inspirait.

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   Comprenant qu’il venait de découvrir une scène qu’il n’aurait sans doute jamais du voir, Thorïn  referma la porte, rassuré que la fille ne l’ait pas entendu tout occupée qu’elle était à ses affaires.

Loin d’être choqué, la vision du corps nu de cette petite humaine l’enflamma presque aussi bien que la vision de lui-même sur le trône d’Erebor. Pestant contre cette dangereuse faiblesse, il claqua violemment la porte de sa chambre. Cette petite peste n’était même pas de son peuple. Il ne devrait même pas s’intéresser à elle. Elle ne faisait que lui embrouiller l’esprit comme elle embrouillait celui de Fili. Dès le début, il avait su que leur rencontre serait le glas de leurs ennuis futurs. Fort de cette idée, il eut du mal à trouver le sommeil. Dès que ses paupières se baissaient, son traitre d’esprit lui envoya tantôt des images d’Erebor tantôt des images d’Aria, totalement nue et à sa merci.

Non, il aurait du lui dire NON

Voilà une reconquête qui s’annonçait fort mal ou tout du moins assez périlleuse pour la compagnie des nains. Les raisons du corps et du cœur peuvent parfois être bien traitres aux ambitions de l’esprit. Si le prince nain avait su ce que cela lui en couterait…

À Suivre

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