Agir pour l’égalité des salaires

Publié le 19 février 2014 par Scharpentier

Je lisais il y a quelques jours dans cet article très intéressant de TerraFemina.fr sur les facultés de la femme à gérer de front ses activités professionnelles et familiales, que le salaire « théorique » d’une femme au foyer s’élèverait à 7 000 euros par mois.

Certes, c’est un moyen de valoriser la capacité de la femme à créer de la valeur, à l’échelle sociétale car la famille est aujourd’hui plus que jamais, le socle sur lequel repose notre futur.

Ce que je veux souligner dans ce billet, c’est le fait qu’avant de se poser la question de la valorisation économique des activités liées à la vie familiale, il devient urgent d’agir sur les inégalités salariales au sein même de l’entreprise, qui sont encore bien présentes et qui impactent la vie des femmes, tout au long de leur parcours, de la vie active jusqu’à la retraite.

Et je me demande pourquoi, bien que les chiffres soient sans équivoques et les faits reconnus par tous, les choses demeurent ainsi ! On en parle et puis voilà, on en reste là.

Une étude Dares, très sérieuse et citée maintes fois par nos gouvernements successifs, portant sur les salaires 2009, nous indique que dans les entreprises de plus de 10 salariés, l’écart de rémunération brut annuel entre les femmes et les hommes s’élèvent à 27%, soit presque 1/3 de différence !

Et pourquoi ?

Parce que la femme se consacre à la famille et rentre plus tôt, n’est pas aussi disponible qu’un homme au bureau, doit faire un break de quelques mois pour mettre au monde les enfants des hommes qui travaillent dans ces entreprises ?

Au fond, c’est bien ça qu’un recruteur a en tête quand il propose une rémunération à une femme ?

Non ? Sinon quoi ? Soyons honnêtes…

C’est donc sans compter sur la réalité de notre société, où tout est intimement lié. Les femmes partent sans doute plus tôt encore aujourd’hui dans les entreprises. Peut-être aussi en tiennent-elles compte pour gérer leurs pauses, l’heure de leur arrivée, leur productivité au travail ? L’efficacité et la productivité est-elle encore perçue comme fonction du simple critère de temps passé dans l’entreprise ?

Et quand bien même, il faut objectivement organiser la vie familiale en parallèle et si les hommes ne sont pas prêts à rentrer plus tôt, au moins peuvent-ils accepter que leurs femmes aient droit à la même rémunération qu’eux. Parce qu’elles doivent doublement assurer, au travail, dans un temps parfois ultra chronométré et à la maison aussi, dans un temps toujours aussi chronométré.

Au delà de ces considérations, certes très personnelles, je soutiens l’idée, avec force et engagement, que les femmes ne peuvent plus continuer à gagner moins que les hommes, à poste et responsabilités égales, parce que notre société, qui se veut égalitaire, ne peut plus s’en contenter.

J’applaudie les actions et les engagements de notre ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem. Je voudrais maintenant qu’on puisse travailler vite et concrètement sur cet aspect des rémunérations, en oeuvrant auprès des parties prenantes influentes de ce pays pour que concrètement, des mesures fortement incitatives soient déployées au sein des entreprises.

Jusqu’à la retraite, où la pension moyenne d’une femme s’élève à 1165 euros contre 1749 euros pour les hommes, c’est une injustice que les femmes payeront toute leur vie. Le tribu est lourd, simplement pour être née femme.

Lourd et injuste.

Prenons l’exemple du Président des USA, Barack Obama qui a pris position sur ce sujet lors de son discours de l’état de l’Union, allocution annuelle prononcée devant le Congrès. Convaincu que cette situation n’est plus acceptable pour son pays, il a souligné : "Les femmes constituent la moitié de notre force de travail. Pourtant, elles gagnent 77 cents quand un homme gagne un dollar. C’est injuste, et en 2014, c’est une honte."

Et il a ajouté : « une femme mérite le même salaire pour le même travail. Elle a le droit d’avoir un enfant sans sacrificer son job. Une mère mérite un jour de congé pour s’occuper de son enfant malade ou d’un parent malade sans rencontrer de difficultés – un père le mérite aussi. Il est temps de supprimer les politiques qui appartiennent à un épisode de Mad Men".

Alors, ici, en France, il est temps d’agir et vite !

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/politique/video-pour-defendre-l-egalite-femme-homme-obama-cite-mad-men_1318364.html#31fvqSERgb5k5xpk.99

Pour en savoir plus sur ces inégalités liées aux rémunérations : cliquez ici ; http://www.inegalites.fr/spip.php?article972