Basse-Fosse T.1 : Le Baiser du Rasoir - Daniel Polansky

Par Nyxshadow @Lectures_Nyx
Quatrième de Couverture :
Il y a eu la vie dans la rue. Il y a eu la peste. Il y a eu la guerre. Il y a eu la magie… 
Prévôt a survécu. 
Il règne désormais sur le quartier de Basse-Fosse, dealant pour les faibles comme pour les puissants, rappelant à l’ordre de manière définitive les inconscients qui viendraient empiéter sur son territoire. Pourtant, plusieurs enfants sont retrouvés morts. Pas question pour Prévôt de laisser ces crimes impunis, d’autant que les agents de la Couronne ne semblent pas pressés de résoudre l’affaire. 
Mais qui, du meurtrier ou de Prévôt, connaîtra le baiser du rasoir ?
Note :
♣♣♣♣♣
Avis :Ce roman a initialement été édité en grand format aux éditions Bragelonne et a même reçu un prix aux Imaginales. Couplé à un titre et un résumé accrocheur, j'ai signé de suite (j'ai un faible pour le sang et la cruauté). Peut-être est-ce justement pour cela que j'ai été un peu déçue, trop d'attentes.
Basse-Fosse est le quartier pauvre de la ville, où seuls les forts, les rusés ou les riches (en informations) survivent sans trop de heurts. Ancien soldat, ancien enquêteur, Prévôt est devenu un personnage incontournable du quartier. Résolu à ne pas compter sur son mauvais caractère ou son physique ingrat, il a gagné une certaine tranquilité en devenant un dealeur connu. Aussi, lorsque des enfants disparaissent et sont retrouvés mutilés, tous semblent se tourner vers lui - des parents à ses amis en passant par son ex-employeur.
Prévôt va gratter partout, mettre son nez là où ça dérange et demander à ses contacts et anciens amis un coup de main. Car quelque chose d'abominable se cache derrière ces meurtres. Quelque chose qui pourrait bien mettre le feu aux poudres.
Résumé alléchant non ? Pourtant rien ne se passe comme prévu. Le héros n'est pas aussi incisif ou actif que je l'aurai aimé, il lui faut même plus de la moitié du roman pour réellement se mettre dans l'ambiance. Ensuite l'enquête n'en est pas vraiment une. Excepté quelques tentatives de l'auteur de donner un caractère plus actif à l'enquête - lorsque Prévôt se demande à qui profite le crime - il semble plus avancer au jugé en se cognant que suivre des pistes ou des intuitions. La fin quant à elle m'a donné l'impression d'être un peu précipitée. L'auteur semblant se retrouver avec les éléments de réponses dans les mains des lecteurs, il a bien fallu qu'il dévoile son jeu.
Mais néanmoins malgré mes exigences pour avoir plus d'actions, plus d'enquête et plus de sang, il y a une chose qu'il faut souligner : le style de l'auteur. C'est un plaisir à lire, avec quelques formulations très jouissives à lire. Des petites envolées lyriques qui prennent le contre-pied du physique et du caractère du héros. C'était une jolie manoeuvre.
Exemple au début "Ma chambre était le genre de lieu qu’améliorait une vision somnolente ou éthylique. Une clarté de fin d’automne filtrait à travers ma fenêtre sale et rendait l’intérieur, déjà tout proche de l’indigence, plus rebutant encore. Même selon mes critères, je vivais dans un taudis – et j’ai des critères assez restreints".
En bref, comme ceci est un premier tome, j'attends de voir ce que fera l'auteur pour la suite. J'espère qu'il reprendra la main sur son récit et accentuera l'intensité de l'intrigue et de l'action.
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