Du 9 au 23 mars, à l’Institut Lumière : The Party de Blake Edwards

Publié le 26 février 2014 par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Les séances : Di 9/03 à 18h30 – Me 12/03 à 21h – Je 13/03 à 17h – Di 23/03 à 16h30

Toutes les informations sur le site de l’Institut Lumière : http://www.institut-lumiere.org/

The Party
De Blake Edwards 
Avec Peter Sellers, Claudine Longet, J. Edward McKinley
USA, 1968, 1h39
Date de sortie : 13 août 1969
Date de reprise : 22 décembre 2010 

Synopsis :

Hrundi V. Bakshi, un acteur indien, est engagé par un studio hollywoodien pour interpréter un soldat indigène dans un remake de Gunga Din. Faisant preuve d’une terrible maladresse, il fait exploser un coûteux décor.

Exaspéré, C.S. Divot, le producteur, demande à ce que le nom de Bakshi soit inscrit sur une liste noire. Mais suite à un quiproquo, le comédien indien se retrouve en fait invité à la soirée annuelle du studio…

A propos du film

The Party est la troisième des sept collaborations du réalisateur Blake Edwards avec le comédien Peter Sellers. Seul film commun des deux hommes à ne pas faire partie de la série des Panthères roses, La Party marque leurs retrouvailles, après plusieurs années de brouille dans les sixties.

Autre collaborateur régulier de Blake Edwards, le légendaire compositeur Henry Mancini, auteur de la bande originale de The Party mais également de celles de 34 des 45 réalisations du metteur en scène américain. La chanson titre de The Party est interprété par une Française, l’actrice Claudine Longet, qui partage l’affiche du film avec Peter Sellers.

Véritable concept dans l’esprit Blake Edwards, La Party est basé sur un scénario extrêmement limité de 65 pages, le reste du jeu reposant en grande partie sur les talents d’improvisation de son acteur principal, Peter Sellers. Toujours dans le même esprit de liberté artistique, The Party est marqué par certaines innovations techniques, comme le fait de revoir sur écran vidéo la scène tournée par la caméra pour mieux juger du travail des acteurs, une première dans la carrière de Blake Edwards.

"Le tournage de The Party s’est passé dans la bonne humeur. On passait notre temps à rester assis et à rire. C’est la meilleure façon de faire un film! (…)L’improvisation consiste à dire "oui, ça c’est drôle, continez…" pendant que moi, je laisse la caméra tourner. Ca ne s’est jamais produit comme ça dans The Party. En fait, on commençait par improviser, puis on affinait encore et encore jusqu’à ce que ça ressemble à un texte écrit. On partait d’une improvisation, mais pour aboutir à quelque chose qui tenait vraiment la route.Blake Edwards

Blake Edwards

Né en 1922 à Tulsa, William Blake McEdwards grandit à Los Angeles, au sein d’une famille ayant déjà un pied dans l’industrie cinématographique grâce à son père et son grand père. C’est donc de manière naturelle qu’il va se diriger vers le monde du cinéma dès 1942, tout d’abord en tant que coursier et figurant. Assez rapidement, il commence à jouer des petits rôles dans de nombreux films, dont Les Sacrifiés de John Ford. Parallèlement à ces activités professionnelles, il écrit également pour la radio et la télévision, pour laquelle il créé et produit une série à succès, Peter Gunn, diffusée entre 1958 et 1961 sur la NBC. Mais c’est en 1948 que sa carrière prend un véritable tournant. En effet, il fait la connaissance de l’acteur et réalisateur Richard Quine, qui l’engage comme acteur puis comme son scénariste attitré.

Progressivement, Edwards va parvenir à porter ses propres scénarios à l’écran, et cela commence en 1955 avec Bring Your Smile Along mais c’est en 1957, avec Mister Cory (L’extravagant Monsieur Cory), qu’il fait ses preuves. Grâce à l’interprète du film Tony Curtis, le jeune cinéaste va pouvoir être engagé comme metteur en scène sur le film dont il était le scénariste, et surtout révéler sa personnalité. L’acteur et le réalisateur se retrouvent en 1959 pour Operation Petticoat (Opérations jupons), film qui contribue à renouveler le genre de la comédie américaine et qui permet de révéler Edwards au public.

En 1961, il met en scène Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s (Diamant sur canapé) dans lequel il joue habilement entre burlesque et tragique. Ce film est également le point de départ d’un de ses thèmes favoris, à savoir le personnage principal à l’origine de sa gloire, que l’on retrouve dans ses deux films suivants Experiment in Terror (Allo, brigade spéciale, 1962) et Le jour du vin et des roses (1963). Il enchaîne ensuite avec The Pink Panther (La Panthère rose), premier film de sa série sur l’inspecteur de police français et catastrophe ambulante Clouseau, incarné avec génie par Peter Sellers. Les années soixante et soixante-dix sont pour Edwards une période prolifique où il enchaîne les comédies à succès avec entre autre plusieurs épisodes de sa série La Panthère rose, (A Shot in the Dark (Quand l’inspecteur s’emmêle, 1964), The Return of the Pink Panther (Le retour de la Panthère rose, 1975)), ou The Party (1968), toujours avec Peter Sellers.

À la fin des soixante-dix, suite à des difficultés rencontrées sur Wild Rovers (Deux Hommes de l’Ouest, 1971) et The Carey Treatment (Opération clandestine, 1972), Edwards tente tant bien que mal de s’affranchir des studios. En 1979, il rencontre un immense succès public et critique avec sa comédie subtile TenElle, sur les angoisses des hommes face à la vieillesse. Il réalise ensuite une satire du milieu hollywoodien, S.O.B., dans lequel on retrouve sa femme, Julie Andrews. Si le film est un échec, il permet malgré tout à Blake Edwards de traduire son amertume face aux majors. Surtout, ce film annonce une nouvelle période de la filmographie du cinéaste, qui est bien plus personnelle, mais qui n‘obtient pas toujours les faveurs du public, quelque peu dérouté. En effet, à travers ses films, Edwards va se mettre à aborder ses propres obsessions, toujours sur le ton de la comédie, à savoir la peur de la maladie, l’identité sexuelle (Victor Victoria), et la psychanalyse (The Man who Loved Women, (L’Homme à femmes)). Avec That’s Life (1986), qui traite d’un homme qui se hait et pense qu’il va mourir, Edwards se confie d’avantage, et signe sa plus sombre comédie.

En 1992, le Festival de Cannes lui rend hommage, et Edwards rend la pareille en présentant un nouveau montage de son film de 1968 Darling Lili. Il finit sa carrière cinématographique en signant quelques scénarios pour la télévision, et surtout par le dernier film de la série La Panthère Rose, The son of Pink Panther (Le fils de la Panthère rose, 1993).

Disparu en 2010, Edwards est considéré comme un réalisateur singulier, qui occupe une place à part dans le paysage du cinéma américain, et en particulier dans le genre de la comédie américaine, car il est un des seuls à avoir osé mélanger les genres. En faisant se côtoyer burlesque et drame, et en révélant par conséquent une certaine sensibilité, il a participé au renouvellement de la comédie américaine. S’il s’était fait plus discret ces dernières années, le monde du cinéma ne l’avait pas oublié puisqu’il a reçu un Oscar d’honneur en 2004 pour l’ensemble de sa carrière.

FILMOGRAPHIE SELECTIVE

  • 1957 : Mister Cory (L’Extravagant Monsieur Cory)
  • 1959 : Operation Petticoat (Opération jupons)
  • 1961 : Breakfast at Tiffany’s (Diamants sur canapé)
  • 1962 : Experiment in Terror (Allô, brigade spéciale)
  • 1962 : Days of Wine and Roses (Le Jour du vin et des roses)
  • 1963 : The Pink Panther (La Panthère rose)
  • 1964 : A Shot in the Dark (Quand l’inspecteur s’emmêle)
  • 1965 : The Great Race L (a Grande Course autour du monde)
  • 1966 : What Did You Do in the War, Daddy? (Qu’as-tu fait à la guerre, papa ?)
  • 1968 : The Party
  • 1970 : Darling Lili
  • 1971 : Wild Rovers (Deux hommes dans l’ouest)
  • 1972 : The Carey Treatment (Opération clandestine)
  • 1975 : The Return of the Pink Panther (Le Retour de la panthère rose)
  • 1976 : The Pink Panther Strikes again (Quand la panthère rose s’emmêle)
  • 1978 : Revenge of the Pink Panther (La Malédiction de la panthère rose)
  • 1979 : Ten (Elle)
  • 1981 : S.O.B.
  • 1982 : Victor Victoria
  • 1982 : Trail of the Pink Panther (À la recherche de la panthère rose)
  • 1984 : The Man who loved Women (L’Homme à femmes)
  • 1986 : That’s Life
  • 1988 : Sunset (Meurtre à Hollywood)
  • 1993 : Son of the Pink Panther (Le Fils de la panthère rose)

La biographie est issue du site de Carlotta : http://carlottavod.com/

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