La lettre à Helga - Bergsveinn Birgisson

Par Plumisa

Edition : Zulma

Parution : Août 2013

« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible.
Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage.
Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.

Ce très court roman est une longue lettre d'amour. Une lettre tardive, trop tardive pour l'auteur comme pour celle à qui il l'adresse.

L'écriture est belle et poétique. Il se dégage du texte un romantisme désuet et par moment un érotisme un rien "bestial", cru.                                           Le contexte est dépaysant et le côté conte et légende prend parfois le dessus. Le lecteur se laisse alors bercer par le rythme ainsi imposé par l'auteur.

Si la lecture de ce texte est agréable et agrémentée de descriptions superbes de  l'Islande  paysanne, il m'a laissé sur ma faim. Cette déception est dûe en partie aux nombreuses critiques dithyrambiques ayant assuré une lecture d'exception et me laissaient espérer autre chose, mais également au texte en lui-même qui présente quelques longueurs malgré son peu de pages...