Identity [Pilot Script]

Publié le 02 mars 2014 par Lulla

IDENTITY

Drama // 42 minutes

Ecrit par Corinne Brinkerhoff (The Good Wife, Boston Justice, Elementary). Produit par Roberto Orci & Alex Kurtzman (Fringe, Hawaii 5-0, Star Trek, Sleepy Hollow). Réalisé par Gary Fleder (Beauty And The Beast, Homefront). Pour CW, CBS Television Studios, K.O. Paper Products & Scripted World. 

Mia Lawrence, une jeune juriste brillante, est gravement malade : elle a besoin d'une transplantation de rein de toute urgence.  C'est ainsi qu'elle apprend qu'elle est liée par le sang à la riche famille Grant, très puissante au Texas, dont le fils, son frère, est son seul espoir de don d'organe. La CIA l'approche alors afin d'infiltrer leur demeure et enquêter sur leur rôle dans une affaire de terrorisme. Sa loyauté et son sens de l'éthique vont être mis à rude épreuve face à ces étrangers qui peuvent lui sauver la vie, mais qu'elle doit détruire en perçant à jour tous leurs secrets...

Avec Ahna O'Reilly (La couleur des sentiments, Fruitvale Station), Matt Barr (Harper's Island, Hellcats), Stephen Hagan... (casting en cours)

   Lorsque le pitch d'une série est aussi difficile à résumer que celui d'Identity, c'est qu'il y a un problème quelque part. Je n'ai pas le recul nécessaire pour dire si oui ou non il paraît invraisemblable à travers ces quelques lignes, mais je peux vous assurer qu'en lisant le script, j'ai souvent roulé des yeux. Ce n'est pas que l'histoire n'est pas bonne, ni qu'elle n'est pas prenante, c'est que tout va beaucoup trop vite pour que l'on parvienne à y croire et se laisser embarquer totalement. Les raccourcis qui sont pris au départ pour amener l'héroïne jusque dans sa nouvelle famille ne sont pas faciles à avaler. Il faut savoir qu'à l'origine, tout ce que la jeune femme sait c'est que sa mère n'a jamais voulu lui dire qui était son père. Elle est morte aujourd'hui et a emporté ce secret avec elle. En l'espace de deux scènes à tout casser, Mia trouve son identité. Comme ça. Juste en fouillant dans de vieux cartons remplis de souvenirs. Plus tard, ce qui m'a choqué, ce sont les gadgets et les astuces que la CIA filent à Mia pour enquêter dans la maison des Grant, notamment des boucles d'oreilles munies de caméras activées lorsqu'elle prononce la phrase "It's interesting". C'est too much. Je ne doute pas que ça existe et que ça marche, mais est-ce vraiment le genre de méthodes qu'utilise la très sérieuse CIA ? Non. Certainement pas. On est dans le cliché du film d'action que je déteste. Et si clairement Identity fait partie de cette vague des séries qui surfent sur le succès de Homeland, elle en est le parent très très pauvre. Evidemment , pour la CW, c'est du haut niveau en revanche. Mais ce n'est pas totalement inédit non plus : il flotte là comme l'ombre de Nikita

   Même si Mia n'a rien d'un agent secret à la base, elle se débrouille très bien très vite. Rien que dans la scène d'introduction -qui est un horrible flashforward histoire de donner envie de continuer malgré l'indigence des 10 premières minutes- elle s'enfuit d'un taxi roulant à vive allure en pétant l'une des vitres avec son talon aiguille. Sydney Bristow n'a qu'à bien se tenir ! Bref, elle est badass. On aime bien au fond, mais c'est tellement improbable. Sans oublier qu'elle est censée être à l'article de la mort. Alors pour compenser, elle s'évanouit après toutes ses émotions. Sa rencontre avec les Grant est assez classique : elle est mal accueillie au départ puis réussit par se faire aimer par son frère. Le meilleur ami de celui-ci tombe sous son charme et réciproquement. Ce qui est très mal puisqu'elle a déjà un fiancé qui l'attend sagement à New York et qui est la caricature de l'homme parfait : beau, gentil, intelligent, extrêmement compréhensif. Le nouvel élu de son coeur en revanche est un charmeur, bad boy, qui n'a pas fini de la faire souffrir ! Car dans l'affaire de terrorisme -ne n'oublions pas- il joue un rôle important. Et puis il y a la matriarche Grant -puisque le papa est mort (ou pas)- qui est une vilaine femme très suspicieuse, persuadée que Mia n'est là que pour récupérer un max de fric. Ce qu'elle serait d'ailleurs légitimement en droit de faire mais elle est bien trop bonne -pour l'instant en tout cas- pour ça. Oh et puis il y a Dee Dee, la bonne, qui est amusante. Et je crois qu'il n'y a qu'elle qui m'a fait esquisser un sourire dans ce pilote. Les personnages ne font pas franchement preuve d'humour.

   Mais alors pourquoi deux étoiles à ce pilote ? Je ne viens que d'en dire du mal ! Parce que Identity a du potentiel sur le long terme, ce qui n'était pas forcément gagné à la lecture du pitch. Parce que l'héroïne est attachante, bien qu'assez basique. Parce qu'il faut encourager la CW quand elle cherche à sortir de sa zone de comfort. Pas de monstres ici. Pas de surnaturel. Pas même de romances à outrance. Parce que du point de vue strict du divertissement pur, ce pilote remplit bien sa fonction. On aurait simplement aimé que les choses soient plus intelligemment amenées. C'était peut-être trop en demander. Et puis parce que j'ai lu Jane The Virgin. Et à côté, Identity est naturellement un chef d'oeuvre.