Le droit au Tourisme.

Publié le 02 mars 2014 par Fouzi53 @fouzi53

Dans notre quête du développement du tourisme interne, nous devrions impérativement prendre en considération l’aspiration légitime des citoyens aux vacances. Par ce terme, je ne parle pas des congés, car on a souvent tendance à confondre le repos et le loisir. Si le premier aujourd’hui est acquis dans le cadre du code du travail par sa composante hebdomadaire et annuelle, pour ce qui est du deuxième, seule une infime partie de la population, pour ne pas dire les nantis, arrive aujourd’hui à occuper de manière ludique son temps libre.

Or, il a été prouvé que le fait de prendre des vacances, c’est à dire de rompre avec le quotidien, changer de lieu, voyager, aurait une une influence bénéfique sur l’être et l’aiderai à reprendre son activité en étant plus motivé donc plus rentable sur tous les plans.

Dans la constitution, et plus précisément dans le chapitre des droits fondamentaux, l’article 33  précise : «  Il importe aux pouvoirs publics de prendre toutes les dispositions appropriées en vue : …… de faciliter l’accès aux jeunes à la culture, à la science, à la technologie, à l’art, au sport et aux loisirs…. » on ne parle pas de droit aux vacances, mais  de faciliter l’accès aux loisirs, et pour ma part, cela passe nécessairement par un droit au tourisme.

Le code mondial d’éthique du Tourisme adopté par l’Assemblée générale de l’OMT dans la résolution A/RES/406(XIII) de sa treizième session (Santiago [Chili], 27 septembre-1er octobre 1999) précise dans son article 7, un droit au tourisme , comme corollaire au droit au repos et au loisir.

La semaine dernière lors du 4eme symposium du tourisme durable qui s’est tenu à Agadir,il a été question de l’importance de l’implication des acteurs du tourisme dans la durabilité. C’est un fait, mais il faut egalment souligner le peu d’engouement des marocains pour leur tourisme en général et cela provient du fait qu’un grand nombre se sentent exclus, voire marginalisés par rapport à la vision que se font les professionnels.

Certes, nous comptabilisons aujourd’hui 28% de taux de fréquentations de nos unités par les nationaux, grâce aux efforts notamment des professionnels, mais cela reste épisodique et toujours réservé à une frange de la population. Les autres réagissent mal à cette « ségrégation » et le font sentir dans leur comportement au quotidien.

Il y a donc lieu de réconcilier les marocains avec leur tourisme, en les invitant à y participer de manière active et se l’approprier. Pour cela, le Ministère du Tourisme et les professionnels doivent coopérer pour démocratiser le tourisme de manière à le rendre accessible au plus grand nombre.

Juste pour rappel, une démarche a été entreprise en ce sens , cela fera bientôt 2 ans, avec un plan en 15 points, validé par l’ensemble mais qui semble se heurter à des obstacles ou tout du moins à une conjoncture politico – économico – sociale défavorable, qui fait que sa mise en œuvre est toujours retardée.

Et pourtant, tout le monde gagnerait à ce que ce plan soit pris au sérieux, car il réglerait à lui seul un certain nombre de problèmes à commencer par une réduction du chômage, un apaisement des conflits sociaux, une hausse de la fréquentations, un partage des richesses matérielles et immatérielles, des rentrées fiscales, une meilleure résistance aux aléas des marchés extérieurs, un épanouissement de la population etc… peut être notre manière à nous de vivre nos 30 prochaines glorieuses.

Oui le tourisme est un excellent levier économique et social et pour cela, j’invite le président de la Confédération Nationale du Tourisme, en sa qualité de membre et représentant de la profession, à introduire le chantier du tourisme interne au Conseil Economique et Social. Peut être que de cette manière, nous arriverons à mobiliser de manière transverse, tous les ministères concernés : L’Education Nationale, Les Finances, Les transports, L’Environnement, L’Emploi, La Fonction Publique et le Tourisme.