C’est la guerre… alors c’est plus cher !

Publié le 14 mai 2008 par Tanialoue

Se déplacer à Beyrouth devient un véritable parcours du combattant. Beaucoup de routes sont encore fermées par les monticules de sables du Hezbollah, ou barrées par les chars de l’armée. Du coup, les services hésitent à aller Hamra. Franchement, des fois je dois attendre 10 minutes pour espérer en voir un me dire « ok je te prends, mais ce sera 5000 livres ». ça va pas la tête ! Normalement c’est 1 500 (1 dollars). Oui mais là c’est la guerre, alors c’est plus cher !

Pourtant, ça craint pas. Vraiment pas. Ils sont frileux ces libanais quand même !! J’arrive toutefois à négocier à 3 000 livres. En même temps, le chemin est plus long, donc c’est normal que je paie plus cher. La plupart passe par le nord de la ville et le centre ville. Quinze minutes, alors qu’il ne faut compter que 5 à 10 minutes en temps normal. Mon itinéraire est bloqué par l’armée et le Hezbollah.

Mais le chauffeur de ce matin a été bon et sympa, en plus ! Un vieux monsieur dans une mercedes des années 60 ou 70. Il me dit « je te prends deux services parce que c’est long ». Ok, je commence à être habituée, mais au moins il n’a pas essayé de m’arnaquer, celui-là. J’apprécie. Donc 3 000 livres. Et avec lui, pas de chipotage à faire le tour. Non, il est passé au milieu d’Hamra. Et quel parcours du combattant ! Un premier sens interdit, et un second. Un scooter qui arrive d’on ne sait où. Ouf pas d’accident. A droite, à gauche. Petite rue, grande rue. Je ne sais plus où je suis. « Vous êtes française ? ». Oui. Houlà, j’espère qu’il ne va pas me kidnapper. Je rigole toute seule de la bêtise à laquelle je viens de penser. Il me regarde d’un air étrange, genre, elle est folle cette fille, mais poursuit son chemin.

Dans les rues flottent les drapeaux du Hezbollah et de Amal. Sur leur petit vespa, les partisans de l’opposition communiquent à l’aide de talkie-walkie. J’en aperçois un avec une arme. Mais pas de kalachnikov, juste un révolver à la ceinture. Moi, spectatrice dans mon taxi, je me sens en sécurité. Et au fond de moi, je le remercie de m’avoir fait passer par ce chemin…