"N'oublie pas les oiseaux" de Murielle Magellan (roman)

Par Mes Illusions Comiques @audreynatalizi

Une fois de plus, je déroge aux habitudes de ce blog pour vous parler d'un livre. Et une fois de plus, cette incartade se justifie par le fait qu'il s'agit d'un ouvrage évoquant le monde du théâtre. La metteuse en scène, scénariste et dramaturge Murielle Magellan en est l'auteur. Plus qu'un roman, N'oublie pas les oiseaux verse dans le récit autobiographique. 

Murielle Magellan, dont on a parlé récemment pour sa participation au festival Le Paris des Femmes, est notamment l'auteur de plusieurs pièces : Traits d’Union, Pierre et Papillon, Bye bye Mylène (toutes publiées aux Editions Avant Scène). 

Le récit de N'oublie pas les oiseaux débute au milieu des années 1980. L'auteur est alors élève au Studio des variétés. Très vite, elle nourrie une attirance pour l'un de ses professeurs, le metteur en scène Francis Morane. Une vingtaine d'années les sépare. Elle, provinciale, âgée de 17 ans à peine, totalement étrangère au milieu artistique. Lui, "enfants de la balle" comme il aime à se décrire, fils d'une comédienne du Français et d'un metteur en scène. A cette époque, leur rapport se limitera à la relation maître - élève, la fascination en plus. Il faudra attendre quelques années, pour que la vie les fasse se recroiser. Commence alors une histoire d'amour en dent de scie, étalée sur deux décennies, jusqu'à la mort de celui qu'elle nomme "l'homme slave" en 2002.

 

Muriel Magellan ne fait pas dans la dentelle pour décrire ce couple qui s'aime et se déchire. Elle porte sur cette histoire le regard de la maturité, plus de 10 ans après la disparition de Francis Morane. Une prise de recul, certes, mais la subjectivité demeure. Le récit est parsemé d'extrait de son journal de l'époque, ajoutant ainsi son ressenti "à chaud" des événements. 

L'histoire est poignante, émouvante, romanesque. Elle permet aussi, en filigrane, de comprendre comment s'est construite professionnellement l'auteur. En s'adossant sur cette histoire d'amour, y puisant sa force ou utilisant ses blessures pour nourrir son oeuvre.

N'oublie pas les oiseaux de Murielle Magellan, éditions Julliard, 350 pages, 21 euros.