Bouygues offre 14,5 milliard pour racheter SFR, et n'impliquerait "aucun départ contraint"

Publié le 06 mars 2014 par Le Monde Numérique @lmn_officiel

Alors que Bouygues et Numéricable sont sur les rangs pour s’emparer de l’opérateur SFR, c’est le groupe de BTP Bouygues, qui a dégainé le premier, en faisant une offre mercredi 5 mars pour racheter son concurrent SFR. Il vient enfin de dévoiler son contenu. Les détails.


Concrètement, l'entreprise de Martin Bouygues propose une fusion entre sa filiale Bouygues Telecom et le deuxième plus gros opérateur français. « Une nouvelle étape dans le partenariat stratégique » entre les deux maisons, selon les détails du communiqué.

Bouygues propose ainsi à la maison mère de SFR, Vivendi, la somme de 10,5 milliards d'euros en cash ainsi que 46 % de la nouvelle entité créée, lui-même gardant 49 %. Ils auront ensuite la possibilité de vendre 15 % de leur participation sur le marché une fois la nouvelle entité constituée mise en Bourse.

L'opération serait financée par HSBC à hauteur de 10,5 milliards d'euros. Le groupe Bouygues procédera tout de même à une augmentation de capital au moment de la mise en Bourse de la nouvelle entité, afin de garantir « sa capacité d'investissement futur ».

Ainsi formulée, la proposition valorise SFR à 14,5 milliards d'euros avant synergies. Selon Bouygues, elles se monteront à 10 milliards d'euros. Une fois celles-ci dégagées, Bouygues prévoit une valorisation de 19 milliards pour le nouvel opérateur.

Selon Bouygues, celui-ci disposerait du premier réseau mobile de France, du deuxième réseau fixe et serait le septième plus gros opérateur d'Europe. « C'est une belle offre industrielle de long terme », souligne un proche de Martin Bouygues. « SFR est une maison avec laquelle nous avons l'habitude de travailler, nous avons trois partenariats en cours, dont l'accord de mutualisation des réseaux signé en 2014 », insiste le proche de M. Bouygues.

Le groupe de BTP l'assure, une telle fusion ne compromettrait pas l'investissement en France, au contraire : l'entreprise s'engage à investir 400 millions d'euros par an pour déployer le très haut débit fibre à travers la France afin d'être en ligne avec les exigences du plan très haut débit du gouvernement, qui voudrait voir 12 millions de foyers raccordés à la fibre optique d'ici à 2017.

Idem pour l'emploi. Selon Bouygues, une telle fusion pourrait même « revitaliser l'emploi dans le secteur ». « Le gros avantage, c'est qu'on passe de 4 à 3 », explique un proche de Martin Bouygues.

Altice, maison-mère de Numericable et seul autre prétendant à SFR, qui n'a pas encore officiellement rendu public son projet, offrirait de son côté 11 milliards d'euros en numéraire pour une opération qui valoriserait l'opérateur à 15 milliards d'euros, selon certains médias.

La lutte entre les deux géants n’est pas terminée…

Via Le Monde / AFP