Chronique : Gun Machine - Warren Ellis (Masque)

Publié le 01 février 2014 par Frédéric Fontès 4decouv @Fredo_Fontes

Présentation ICI

Gun Machine est le nouveau roman de Warren Ellis, traduit par Claire Breton pour les éditions du Masque.
Après une première incursion dans le genre via Artères Souterraines (disponible en format poche, lire ma chronique ICI), l'auteur britannique nous entraine dans le quotidien de John Tallow, flic new-yorkais usé mais redoutable, puisqu'il n'a plus rien à perdre.
Ce qui est saisissant lorsque l'on tourne les pages d'un livre de Warren Ellis et que l'on connaît son œuvre en tant que scénariste de comic books, c'est que l'on y croise ses thèmes favoris. Si l'on prend par exemple le chamanisme et la ville, on obtient deux ingrédients importants de son polar.

Gun Machine met en scène l’archétype du flic désabusé, mais lié à son décor, qui connaît le moindre dédale de sa ville et voue un culte pour son passé historique. Il « haime»  son paquet de clopes et éprouve les plus grandes difficultés à mettre les formes quand il doit rendre des comptes à sa hiérarchie. Il est très intuitif quand à  ce qui l'entoure et il n'est pas dupe. Ce qui va l'habiliter à négocier les premiers virages de cette enquête avec un œil unique, de présager le dessein dans l’œuvre.
Lui seul va parvenir à se mettre dans les pas du tueur, à voir ce qu'il voit, à sentir ce qu'il respire.
Déjà épatant dans sa déclaration d'amour qu'il témoigne au genre dans ses Artères souterraines particulièrement déjantées, Warren Ellis revient avec un second roman qui fait échos aux meilleurs romans de Douglas Westlake. En mêlant avec justesse polar et humour à l'anglaise, tout en prouvant que le passé d'un territoire à autant d'importance que le passé de ses habitants, Warren Ellis ajuste son tir et fait mouche. Ne ratez pas l'occasion de le rencontrer en France lors de son passage du 4 au 6 avril 2014 au Festival international Quais du Polar de Lyon.
À voir le teaser de Gun Machine, illustré par l'immense Ben Templesmith et narré par Wil Wheaton.


Frédéric Fontès, 4decouv.com