Scott Snyder, Greg Capullo et Jock – Batman, Le deuil de la famille (Tome 3)

Par Yvantilleuil

Dans ce troisième tome, dont le titre fait écho au titre de la saga de Starlin et Aparo (Un deuil dans la famille), Scott Snyder propose la suite des aventures de Batman post relaunch.

Après avoir fait tombé « La Cour des Hiboux » lors des deux tomes précédents, Batman voit son pire ennemi refaire surface : le Joker ! Disparu depuis un an après s’être fait dépecer le visage par le Taxidermiste, l’ennemi le plus charismatique et incontournable du Dark Knight fait une entrée fracassante, qui donne immédiatement le ton pour la suite du récit. À l’instar de cette splendide couverture, le come-back du Joker, tapis dans l’ombre d’un recoin du commissariat de Gotham, marque les esprits et promet des retrouvailles intéressantes avec le Chevalier Noir.

Le Joker a en effet préparé un plan machiavélique où il s’en prend aux membres de la Bat-family (Jim Gordon, Alfred Pennyworth, Night Wing, Red Hood, Red Robin, Robin et Batgirl). En choisissant des lieux de leurs anciens duels pour entraîner Batman dans son piège infernal, le Joker met en avant la relation particulière qui existe entre lui et le Chevalier Noir. Si Snyder concentre son récit sur la relation Joker/ Batman, il fait également ressortir toute la folie de ce redoutable ennemi qui n’est pas forcément là pour rigoler. Ce nouveau look au visage arraché, combiné à un passage à l’asile d’Arkham qui n’est pas sans rappeler le récit de Morrison et McKean, contribuent à livrer un récit angoissant et délicieusement malsain.

Si j’ai trouvé l’histoire excellente, tout n’est cependant pas parfait. Certains rebondissements sont en effet un peu trop capillo-tractés ou trop faciles pour faire de cette confrontation entre le Joker et Batman l’une des plus mémorables. Il y a également ce titre alléchant qui semble promettre des changements bouleversants dans l’univers de Batman, alors que Snyder semble au final muselé par une continuité qui l’empêche de mener à bien ses idées. Alors certes, les amis de Bruce sont bons pour une bonne séance de psychothérapie, mais c’est finalement peu par rapport au plan initial mis en place par le Joker. De plus, arrivé à la fin du récit, tous ces protagonistes secondaires donnent finalement l’impression d’être venu faire de la figuration car ce grand repas de famille n’est finalement qu’un tête-à-tête entre le Joker et Batman.

Visuellement, Greg Capullo livre une nouvelle fois de l’excellent boulot. Il nous offre non seulement un Joker particulièrement terrifiant, mais restitue également avec grand brio l’univers sombre et angoissant de Gotham City et de l’asile d’Arkham. Les illustrations de Jock lors des courts intermèdes entre les différents chapitres ne sont pas mauvaises, mais font tout de même pâle figure à côté de celles de Greg Capullo.

Si les avis concernant cette saga divergent, moi je l’ai bien aimée et je suis fin prêt à accueillir l’anthologie dédiée au Némésis de Batman !

Retrouvez d’ailleurs cet album dans mon Top de l’année !

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