Bernard Lavilliers au Cirque Royal, Bruxelles, le 4 mars 2014

Publié le 04 mars 2014 par Concerts-Review

Le billet de JPROCK :

Bernard Lavilliers est comme le bon vin, avec le temps il bonifie encore.

Constance et qualité sont les deux mots d’ordre qui caractérisent la carrière du chanteur baroudeur, et ce soir devant un  Cirque Royal tout acquis à sa cause il nous a offert un des plus beaux spectacles de sa carrière.

C’est sur "Baron Samedi", titre phare de son nouvel album, que le Stéphanois attaque un show servi par des lumières somptueuses créées par Laurent Chapot et son équipe. Un habillage lumineux somptueux, un des plus beaux qu’il m’ait été donné de voir depuis bien longtemps.Chapeau Mr Chapot !
Quant au son, il est parfait et on se régale.
En 140 minutes Bernard Lavilliers va faire le tour d’une carrière exemplaire pavée de titres qui sont devenus des classiques et dont la musique et les textes nous font parcourir les chemins étonnants de la vie, de l'humain.
Derrière Bernard un band solide qui groove et sait apporter l’énergie quant il le faut.
« Scorpion", "Stand the Ghetto "en mode reggae classieux, "Y a pas qu’à New York », « Rest là Maloya » et "Noir et Blanc », l’artiste est comme un poisson dans l’eau lorsqu’il sublime sur scène des compos formidables, passant de la rage à la tendresse avec une vérité admirable.
Bien sûr le dernier album est interprété dans sa quasi intégralité mais Lavilliers n’en oublie pas pour autant ses classiques comme l’inquiétant "Le Clan Mongol", Traffic », l’émouvant « Betty » et son hit de 1983 "Idées Noires" chanté à l’époque avec Nicoletta.
On boit du petit lait, on savoure et on s’éclate.
Et quand l’homme retrace le parcours extraordinaire d’un billet de banque on se délecte de chaque phrase assassine et d’un sens de la dérision porté à son paroxysme. Du travail d’orfèvre !
"...J'ai dormi chez des prélats
Entre deux doigts d'arnica
Trois bons mots, une caresse
Au vicaire et sur les fesses
Je suis le pouvoir d'achat
Je suis celui qui décomplexe
Je suis le dernier réflexe
Qu'on n'est pas près d'oublier
Essayez d' me supprimer
Dans un coin sur la planète
Y en a qui f'raient une drôle de tête
Y en a même qui en sont morts…"

Puis il se glisse dans la peau de Jack L’Eventreur l’extraordinaire et prouve qu'en plus d'être un auteur compositeur doué il est aussi un formidable interprète. 

La suite sera tout aussi convaincante avec "Je cours", "Pigalle la Blanche", "Tête Chargée", « l’Exilé », et "Les Mains d’Or", hommage à tous les travailleurs de l' ombre, repris en choeur par la foule.

Le public le rappelle et Bernard revient seul avec sa guitare pour une version épurée de "On the Road again" avant que le band ne le rejoigne pour un final festif avec « Marin » et " La Salsa. »
Mais le public en veut plus et il obtiendra un deuxième rappel.
Et nous avons droit à une très belle interprétation de "Vivre Encore" tiré du dernier album en guise d'au revoir. 

Preuve incontestable que chez Lavilliers l’écriture ne faiblit pas avec le temps.

"...Quand tu n’entends plus dans ton cœur trop lourd
Battre ton sang noir, voiler les tambours
Et quand le soleil comme une blessure
Fait place à la nuit quand la mort rassure
Faut vivre encore
Faut vivre encore
Et vivre encore…"
Tout est dit, ce type est un géant !

Texte et photos : JPROCK.


Setlist:
Baron Samedi
Scorpion
Stand the Ghetto
Y a pas qu'à New-York
Rest' Là Maloya
Noir et blanc
État des lieux
Solitaire
Le clan mongol
Traffic
Betty
Idées Noires
Les Aventures extraordinaires d'un billet de banque
Jack
Je cours
Pigalle la blanche
Tête chargée
Voyageur
L'exilé
Les Mains d'or
Encore:
On the Road Again
Marin
La Salsa
Encore 2:
Vivre encore

Organisation: A A Productions