Tranches de vie à la grecque n°1

Publié le 08 mars 2014 par Parisathenes

Paris-Athènes, voit, lit, remarque, raconte

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La vie en Grèce coule, avec ses lots de tristesse mais aussi des moments intenses de bonheur parfois.
Je vais essayer, pour faire vivre ce blog que j'ai laissé, un peu à l'abandon, de noter et classer pour l'éternité ces brefs moments qu'on ne doit jamais oublier.
J'aimerais aujourd'hui vous parler des ces petites étudiantes que je connais, certaines me sont très proches, d'autres ne me sont pas indifférentes.
Je ne nommerai jamais mes caractères parce que je ne veux pas dévoiler des noms, des prénoms ; parce que l'anonymat est ici une marque de qualité.
Je me contenterai de vous donner l'initiale du prénom, peut-être l'âge ou la qualité des mes personnages.
Z. jeune femme de 24 ans, étudiante, travaille
Issue de l'immigration, elle est venue très jeune de son pays limitrophe natal. Ils sont venus en famille, le père n'a tenu le coup, il est reparti. La mère travaille comme femme de ménage dans un hôpital.
Z. aimerait finir ses études mais elle est restée un peu en rade car obligée de travailler parallèlement. Elle bosse dans une agence de traduction, 8 heures par jour, sans couverture sociale. On vient de lui annoncer qu'on lui couperait 50 euros de son salaire parce que les affaires ne vont pas bien.
Salaire : 350 euros.
M. 44 ans, mère de famille, deux enfants, mariée
M. est à bout. Elle a enfin trouvé du travail comme aide cuisinière dans une taverne. Au début, elle travaillait 6 jours sur 7. Maintenant, c'est du 7/7. Elle travaille 8 heures par jour, elle est déclarée à mi-temps sur 4 jours.
C'est ça ou faire la manche. C'est ça.
Son mari, menuisier, n'a plus de commande depuis deux ans.
Salaire : dans les 700 euros lorsque son patron a de l'argent. Sinon, elle doit attendre.
C. jeune femme de 30 ans, travaille.
C. n'a pas peur de travailler. Autant que je me rappelle, elle a toujours enchaîner travail sur travail. Débrouillarde, pendant les week-ends elle jouait au photographe dans les restaurants et autres centres de divertissements (de type "bouzoukia" etc.).
Elle travaille 3 jours par semaine quand tout va bien dans une cafétéria. Les autres jours, elle attend patiemment un coup de fil, rivée à la météo : quand il pleut, pas de clientèle - quand il fait beau, on risque de l'appeler.
Vous avez déjà entendu vous parler d'astreinte pour les cafétérias ?
Salaire : rien de fixe.
Z. et C. aimeraient bien se projeter dans l'avenir mais elles n'en ont pas les moyens. Famille ? Aisance ? Rien de tout cela.
M. ne pense qu'a remplir "sa marmite", nourrir ses gosses, ne pas avoir honte, ne rien leur refuser.