Réparer les vivants

Publié le 17 mars 2014 par Goure

Je viens de terminer un livre que j'ai  trouvé passionnant et très actuel.
Il s'agit de "Réparer les vivants" de  Maylis de Kerangal - Editions Verticales. Je vous conseille vivement de le lire , de l'offrir , de la faire connaître.

L'histoire débute à 5 h 50 et se termine à 5 h 49 le jour suivant. Et ce n'est pas anodin. Réparer les vivants est un roman de l'urgence .
De retour d'une session de surf dans le pays de Caux, trois lycéens sont victimes d'un accident sur la route qui les ramène au Havre.Le van percute le poteau de plein fouet, Simon n’était pas attaché. Aux urgences du Havre, «la mort se présente, la voilà, c’est elle». Il avait 19 ans. Mais son coeur, aidé par la machine, bat toujours, et peut, va continuer de battre dans le corps de Claire, 51 ans,   au terme d’une transplantation cardiaque transformée en épopée collective à perdre haleine, éblouissante d’émotion  .

Sur ce sujet éminemment difficile à aborder, tant sur le plan humain que littéraire, Maylis de Kerangal évite tout pathos. Les descriptions d’ordre médical sont particulièrement précises, aux dires des médecins, et, paradoxalement, le roman est plus un hymne à la vie, à sa fragilité, un message destiné à vivre pleinement les moments forts qui nous viennent plutôt que de nous lamenter  . Et cet hymne à la vie est également un hommage rendu au don d’organe, cette étape particulièrement difficile à vivre pour les proches mais qui permet, bien souvent, de « réparer les vivants » afin de leur redonner une nouvelle chance dans la vie !

Critiques:
Le Point : Et c'est aussi ça, Réparer les vivants : un roman de la médecine. Ses prouesses, ses limites, ses miracles, ses exigences, ses soldats.

Bibliobs :Dans "Réparer les vivants", elle transforme une greffe cardiaque en une magnifique épopée littéraire.

La libre Belgique : "Réparer les vivants", de Maylis de Kerangal, est "le" roman de cette rentrée littéraire, magnifique, salué par tous. L’histoire d’une transplantation d’un cœur, qui devient une grande aventure humaine.

L'Express  :Pour ressusciter ses morts,  Maylis de Kerangal  se fait troubadour et poète. Sa chanson de geste ? Le récit d'un haut fait héroïque du XXIe siècle, les stances d'une course salvatrice, les vingt-quatre heures ("une rotation terrestre") qui donnent un sens au drame absolu, bref, l'histoire d'un don d'organes.

L'Humanité:Creusant le sillon qu’elle s’était ouvert, jalonné par "Corniche Kennedy" ou "Naissance d’un pont", Maylis de Kerangal ouvre à son art une ampleur nouvelle, et donne avec "Réparer les vivants" un roman dont la puissance vient de la délicatesse. C’est là l’apanage des plus grands.

Extrait:

".. Cependant , ces trois individus ont beau partager le même espace, participer de la même durée, en cet instant  , rien n'est plus éloigné sur cette planète que ces deux êtres dans la douleur et ce jeune homme venu se placer devant eux dans le but - oui , dans le but - de recueillir leur consentement au prélèvement des organes de leur enfant. (p118)