John Mayall - Ancienne Belgique- Bruxelles- le 22 mars 2014

Publié le 22 mars 2014 par Concerts-Review

Le billet de JPROCK :

Aaah John Mayall !
A 80 ans depuis le 29 novembre dernier ( eh oui, lui et moi, on est né le même jour !) "the best living European bluesman" a entamé une tournée anniversaire marathon qui le conduira sur plusieurs continents et qui a démarré le 1er mars à Zaragosa (Spain) pour se terminer fin novembre à Dartford (UK) .
Le blues ça conserve m’sieurs-dames, on en a eu la preuve flagrante ce samedi soir dans l’enceinte de la salle de la  rue des Pierres.


Après un set acoustique bien agréable de notre Lightnin Guy national qui reçoit ce soir du public un accueil plus que chaleureux, il est l’heure de retrouver la légende du blues, le fondateur des célèbres Bluesbreakers, Mister John Mayall himself !
Je dis bien retrouver, car à peine deux heures plus tôt j’avais eu l’occasion de croiser notre homme assis tout simplement à son stand merchandising, tranquille, regardant nonchalamment entrer les premiers spectateurs dans le hall de l’AB. C’est l’occasion idéale bien sûr d’aller serrer la pogne d’un artiste que j'admire et qui se montre d’une grande gentillesse et d’une incroyable disponibilité.
Beaucoup se seraient réfugiés dans les loges afin de se concentrer et de se reposer avant d’affronter un public impatient , le John , lui, vient à sa rencontre tout simplement. C’est à peine s’il ne vous propose pas de boire un godet en attendant l’heure de monter sur scène.
Incroyable !

Et lorsqu’il fait son apparition sur scène sur le coup de 21h flanqué de ses trois musiciens Rocky Athas à la guitare, Greg Rzab à la basse et Jay Davenport à la batterie il ne faut pas bien longtemps pour se rendre compte qu’à quatre fois vingt ans notre homme est dans une forme olympique, n’a rien perdu de sa légendaire voix, et prend un énorme plaisir à jouer live.
Chacun profite du show avec délectation car ici pas de blues chiant et répétitif, mais des morceaux d’une grande bravoure dans des versions jubilatoires qui donnent à chaque musicien l’occasion de démontrer l’ampleur de son talent sans toutefois en faire trop.
Passant de l’harmonica aux claviers puis à la guitare, Mister Mayall célèbre une grand messe blues de plus qui s’ajoute à la longue liste de toutes celles qu’il a données depuis 1963 année de fondation des Bluesbreakers, son band mythique au sein duquel on a pu voir défiler une multitudes de musiciens devenus ensuite célèbres comme Eric Clapton, Mick Taylor, Peter Green, Jack Bruce, Aynsley Dunbar, John Mc Vie, Coco Montoya, Walter Trout, Buddy Witthington et bien d’autres. 

Impossible de les citer tous.
Car John c’est l’humilité faite homme, un maître de cérémonie qui laisse ses musiciens s’exprimer et qui aide à sublimer leurs instants de gloire en s'effaçant.
Il a beau être baptisé le "Godfather of British Blues » et avoir été décoré de la médaille d'Officier de l'Ordre de l'Empire britannique, John Mayall reste un homme simple au service de son art.
Impossible de citer tous les titres joués ce soir, j’aurais pu tenter de les noter mais le plaisir de vivre le moment présent sans m’encombrer d’une prise de notes a pris le dessus. De toute manière ce genre de concert se ressent et se vit quelle que soit la setlist du jour.

Je peux malgré tout épingler au sein d'une longue liste "Oh Pretty Woman" et "All your Love "et un formidable "Hideaway « joué en toute fin de set.

Il est 22h45, et après 105 minutes passées sur scène John quitte la scène.
Pas de rappel, la salle se rallume et personne n’est déçu vu la qualité de la performance de ce soir, et au vu de l’âge respectable de l’artiste.
Les roadies s’affairent déjà au démontage et le décor est hissé vers le plafond de la salle, lorsque notre homme décide de revenir sur scène avec son band nous en jouer une dernière sous une immense ovation.
Je ne vous dis pas la tête des roadies qui s’affairent pour rebrancher ce qui doit l’être à toute vitesse et redescendre le décor au plus vite !
John a le sourire, le public est aux anges, et avant de quitter cette fois définitivement les planches il signale au micro qu’il sera dans quelques instants au stand merchandising pour signer tous les autographes désirés et dédicacer ses albums.
Ce type ne s’arrête jamais, et à un âge ou beaucoup hantent les maisons de retraite John Mayall est toujours aussi passionné par son art et proche de son public.

C’est beau, c’est généreux, ça en devient même émouvant...
Diable d’homme !
Texte et photos : JPROCK.