POLITIQUE > Municipales 2014 - A droite toute !?

Publié le 24 mars 2014 par Fab @fabrice_gil

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Des bulletins de vote dans une urne, le 23 mars 2014 à Monts-en-Bessin, dans le Calvados (AFP - Charly Triballeau)


Le Front National réalise une spectaculaire poussée, enlevant dès le premier tour la mairie d'Hénin-Beaumont à la gauche, lors d'un tour des municipales marqué globalement par un vote sanction.
A Perpignan, Avignon, Forbach, Béziers, Fréjus, le Front national est arrivé en tête du premier tour et serait en mesure de l'emporter dimanche prochain. A Hénin-Beaumont, ville symbole de la lutte âpre que mène le Front national pour arracher au PS la ville historiquement à gauche, le secrétaire général du FN, Steeve Briois, a même été élu dès le premier tour.Marine Le Pen, a aussitôt salué "un cru exceptionnel " et "la fin de la bipolarisation de la vie politique". "Le Front était jusqu'ici un vote national, nous sommes en train de démontrer qu'il est aussi un vote local, un vote qui s'est enraciné", a renchéri le vice-président du parti d'extrême-droite, Florian Philippot, arrivé en tête à Forbach. De son côté, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a appelé "les forces démocratiques et républicaines" à faire barrage au second tour.
Le porte-parole PS, David Assouline, a reconnu "une hausse importante et inquiétante" du parti d'extrême droite. La ministre du Logement, Cécile Duflot (EELV), a estimé qu'une "forme de déception s'est exprimée". La droite obtiendrait en moyenne 48% des voix au 1er tour des élections municipales dans les communes de 3500 habitants au moins, et la gauche 43%, selon un sondage BVA. Le FN obtiendrait 7% des suffrages, mais le parti n'est pas présent partout, et l'extrême gauche 2%, selon ce sondage réalisé dans la journée de dimanche.
"La gifle attendue est bien arrivée pour la gauche", a commenté le directeur de BVA Gaël Sliman.
Patrick Mennucci, à Marseille, n'est crédité que de 21%, arrivant même derrière le candidat FN. Niort, par exemple, a basculé à droite avec près de 60 ans de gouvernance à gauche, s’imposant d’une victoire-surprise dès le 1er tour de Jérôme Baloge, membre du Parti radical, face au maire PS Geneviève Gaillard.Autre surprise, le maire PS de Quimper et conseiller de François Hollande, Bernard Poignant (28% des voix) est devancé par le candidat UMP-UDI Ludovic Jolivet (29%).La gauche risque aussi de perdre Amiens, Angers, Reims, Saint-Etienne. Au Havre, le maire UMP, Edouard Philippe, est réélu dès le premier tour.
Le président de l'UMP Jean-François Copé, réélu dès dimanche à Meaux, a lui appelé les électeurs du FN à reporter leurs voix sur les candidats de son parti au second tour. Pour lui, "les conditions d'une grande victoire" de la droite sont réunies. Mais cette éventuelle "vague bleue" dépend en partie du nombre de triangulaires qui opposeront dimanche prochain gauche, droite et FN doublée d'éventuelles consignes de désistement pour faire barrage au parti de Marine Le Pen.
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a d'ores et déjà prévenu que la majorité ferait "tout pour empêcher qu'un candidat FN emporte une municipalité". L'UMP restera fidèle à sa ligne depuis 2011 : "ni front républicain ni Front national". "Nous nous sommes tous mis d'accord à l'UMP pour refuser toute alliance avec le Front national et refuser le Front républicain" a annoncé Henri Guaino, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy et député des Yvelines.FG