Franck Monnet nous envoie des chansons de son exil paradisiaque

Par Filou49 @blog_bazart
24 mars 2014

 Après Jérémie Kisling, j'aimerais vous parler d'un autre chanteur français hélas peu connu du grand public, alors même qu'il est reconnu par ses pairs comme un très grand auteur compositeur, ayant collaboré avec pas mal de grands interpretes français, tels que Vanessa Paradis ou Claire Diterzi.  Monnet plait à la critique et aux professionnels notamment par son univers poétique et décalé, et son sens de la mélodie, simple mais élaborée en même temps.

Incontestablement, Franck Monnet est un artiste qui compte dans la scène française actuelle, mais dont j'avais un peu oublié l'existence ces dernières années. Il faut dire que Franck Monnet a un peu disparu de la circulation volontairement en partant vivre rejoindre sa belle dans une ile du Nouvelle Zélande où cette dernière habitait.

Il y a quelques semaines, le 24 février dernier, Franck Monnet est sorti de ces 7 années de silence pour nous livrer “Waimarama” (chez Tot ou Tard).

L'album que j'ai découvert un peu avant sa sortie ( un grand merci à Tot ou Tard pour la découverte) est une parfaite collection de mélodies solaires et décalées, qui donnent une belle idée sur l'état d'esprit du bonhomme, que l'on devine apaisé et profondément amoureux, loin des contraintes urbaines.

Par le biais de petites pépites ensoleillées et légères, Monnet nous touche et nous donne envie de nous évader, comme le premier extrait de l'album,  "Waimarama " ( du nom d'une plage de Nouvelle Zélande, dont le nom  en langue maorie signifie, "la lune reflétée dans la mer") est en une parfaite illustration :

L'album recouvre ainsi 10 écrins pop,gout en voix guitare, qui donnent à l'ensemble un  à la fois sucré, acidulé à la manière d'un Laurent Voulzy, d'un Didier Sustrac ou d'un David Koven, mais aux textes parfois mine de rien assez profonds et qui disent des choses pas bêtes du tout sur le monde extérieur ( on pense alors plus à Matheu Bogaerts, à l'univers assez proche).

Monnet a beau avoir pris du recul sur la société française, son regard n'en garde pas moins une vraie acuité sur les travers de notre monde actuel. Ainsi, La Belle Industrie est ainsi une belle ode à l'école  publique comme bon vecteur de promotion sociale , une reflexion  et qui tombe parfaitement bien à une époque où le système éducatif actuel est si mis à mal sur la classe ouvrière et le système scolaire.

  Waiwarama  insiste aussi de faon très subtile, sans asséner de message sur les effets néfastes de la surconsommation et le plaisir qu'on a peut avoir en se contentant de peu,  «La maison est au propriétaire, la voiture à la banque, il nous reste la fermeture éclair de l’anorak pour deux», dit ainsi  le premier morceau qui ouvre l'album Anorak pour deux.

Mais en même temps, Monnet n'est jamais amer ni cynique, on sent vraiment à l'écoute de ce disque doux et poétique à quel point  même s'il aime entretenir la nostalgie du présent ( jolie formule qu'on retrouve dans le beau Différents; voir clip ci dessous) il est un homme heureux et amoureux .

Et franchement, par les temps qui courrent, un artiste qui clame sa joie d'être sur terre, on va pas bouder son plaisir devant, n'est ce pas?

Franck Monnet - Différents

Franck Monnet CD : Waiwarama (Tôt ou Tard). Il sera en concert le 23 avril au Printemps de Bourges (18), puis le 2 juin au Café de la danse (Paris XIe).