Vendredi 4 avril 20h30, à l’Institut Lumière, Le Rôdeur de Joseph Losey, en présence de James Ellroy

Publié le 25 mars 2014 par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil


Dans le cadre du week-end Quais du Polar 
à l’Institut Lumière

Les auteurs invités de l’incontournable festival lyonnais de littérature policière présentent leur film coup de coeur !

Plus d’informations sur le site de Quais du Polar ou sur le site de l’Institut Lumière

Écrivain star s’il en est, James Ellroy sera là pour présenter ce qui est l’un de ses films préférés (avec le Parrain 2). Un auteur qui entretient un rapport étroit et complexe avec le cinéma, lui-même scénariste, et dont les plus grands romans on été adaptés avec succès : Cop (Lune sanglante), pas James B. Harris, L.A. Confidential par Curtis Hanson, Le Dahlia noir par Brian De Palma.
James Ellroy à Quais du polar

Le Rôdeur
Titre originalThe Prowler
De Joseph Losey,
Avec Van Heflin, Evelyn Keyes, Emerson Treacy
USA, 1951, 1h32

Synopsis

Seule chez elle, Susan croit entendre un rôdeur. Elle appelle la police, qui ne découvre rien. Le lendemain, Webb, le policier, revient… Une romance passionnelle où morale, corruption et justice s’entremêlent. (1952, 1h31)

Joyau inclassable dans la  filmographie de Losey, Le Rôdeur est un catalogue de perversions, de déviances, et de corruption. Un film subversif  et fiévreux, tournée dans l’urgence en pleine tyrannie maccarthyste , et écrit par Dalton Trumbo, l’un des plus célèbres des blacklistés de la "Chasse aux sorcières". Il n’apparaitra d’ailleurs pas au générique, et  n’aura pu travailler sur le film que grâce à un ami scénariste qui lui servira de prête-nom.


On doit l’exhumation et la restauration de ce dernier film américain de Losey à la Film Noir Foundation et son président Eddie Muller, venu présenté le film à Lyon lors du festival Lumière 2011. 

A propos du film

Troisième film du réalisateur Joseph Losey, Le rôdeur  nous plonge dans le monde du film noir. Il a met en lumière la vulnérabilité de l’individu face au monde qui l’entoure. Dans ce film, le personnage de Webb Gardwood (le policier) porte à la fois les valeurs du bien, celles du mal. En effet, le film est avant tout une romance passionnelle où la morale, la corruption, la justice s’entremêlent. Losey propose un cinéma de la cruauté où l’amour, comme le deuil, peuvent s’acheter. Les vertiges de l’amour, de l’argent vont favoriser l’intrigue, la faire évoluer. Losey invoque l’éthique face à la justice. Que reste-t-il quand elle est bafouée ?

La première scène est devenue un classique : le film s’ouvre sur cette femme au foyer qui aperçoit à travers sa fenêtre un rôdeur. Cet intrus, vieille leçon d’Hitchcock, n’est autre que nous-mêmes, spectateurs…

En mai 1951, Joseph Losey, Donald Trumbo sortent ce qui est peut-être leur meilleur film à tous les deux dans l’urgence, la fébrilité. Bientôt, le premier choisira l’exil en Europe, au lieu de prêter serment de patriotisme pour se garantir un contrat de trois ans avec Stanley Kramer. Trumbo, qui ne peut déjà plus signer le film, s’apprête à purger dix mois de prison pour s’être refusé à répondre aux questions des chasseurs de sorcières. Le Rôdeur est ainsi doublement clandestin : non seulement Trumbo se cache derrière un prête-nom, mais il prend un malin plaisir à subvertir le Code de production alors tout-puissant à Hollywood.Sur le papier, 

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