Art-T. #4 – ‘Space invaders’ par Invader

Publié le 26 mars 2014 par Bonnetvoyageur @Bonnetvoyageur
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Invader – le pseudo qu’il a choisi – est né en France en 1969. Il envahit le monde entier de mosaïques pixellisées d’extraterrestres, inspirées du jeu vidéo ‘Space Invaders’ (édité en 1978).

Des dizaines de villes ont été envahies depuis le lancement du projet en 1998. Entre 2000 et 3000 mosaïques sont référencés dans plus de 80 villes à travers le monde (de Paris, en passant par Barcelone [Espagne], Istanbul [Turquie], Londres [Royaume Uni], Bangkok [Thaïlande], Tokyo [Japon], New York [Etats-Unis], Melbourne [Australie], Sao Paulo [Brésil]…). Invader ne passe pas une semaine sans coller de nouvelles pièces.

Le choix de l’emplacement est la partie la plus longue de son travail. Il sillonne longuement la ville qu’il veut conquérir jusqu’à ce qu’un endroit l’interpelle. Il travaille seul et installe personnellement chacun de ses personnages.

Une fois l’œuvre cimentée, il procède à un méticuleux travail de référencement. Il indique sur un plan de la ville (‘Invasion map’) la position de la pièce ; chaque ‘Space invader’ est numéroté, photographié et répertorié dans ses ‘guides d’invasion’.
 Il a également mis en place un système de points dans lequel chaque ‘Space invader’ cimenté rapporte entre 10 et 50 points selon sa taille, sa composition et son emplacement. Chaque ville envahie possède son propre score qui évolue au fur et à mesure des ‘Space invaders’ posés.

Depuis 2005, il a fait évoluer son projet en utilisant le Rubik’s cube pour donner du volume à ses installations. Le format carré, coloré et pixellisé de l’objet lui permet de multiplier les combinaisons.

L’engouement est tel que des mosaïques d’extraterrestres à la manière d’Invader ont été posées par des fans dans des villes où il n’a jamais été. Il assure prendre les autres installations comme un hommage, mais n’envisage toutefois pas la mise en œuvre d’une stratégie d’invasion de groupe. Certains de ses ‘Space invaders’ ont également été détruits ou pillés, « neuf fois sur dix les vols se soldent par quelques carreaux cassés car ils sont trop fragiles pour qu’on puisse les décoller sans les briser ».


Invader : « L’idée du projet ‘Space invader’ est d’envahir la planète en répandant dans des villes du monde entier des personnages inspirés des premières générations de jeux vidéo et principalement du célébrissime ‘space-invaders’. Ces personnages sont réalisés en carrelage, ce qui me permet de les cimenter sur les murs et de conserver leur esthétique ultra pixélisée.
[…]
Les ‘Space Invaders’ représentent notre époque, la naissance des technologies contemporaines comme les jeux vidéo, les ordinateurs, l’internet, les hackers et les virus numériques…De plus, traduit librement, ‘Space Invader’ peut signifier envahisseur d’espace, ce qui est plutôt une bonne définition de ce projet…
[…]
Le geste en lui-même est politique puisque j’interviens dans 99 % des cas sans autorisation. Pour le reste, je suis plutôt dans l’expérimentation que dans la contestation. Et puis il y a évidemment une dimension ludique dans ce projet, car j’ai finalement passé ces dernières années à voyager avec, comme principal objectif de remporter un score maximum. »

Le 20 août 2012, Invader a envoyé Space-One dans la stratosphère : sa première œuvre d’art à voyager dans l’espace. De ce projet baptisé ‘Art4Space’, il a tiré un film de vingt-cinq minutes projeté dans différentes villes : Paris, Tokyo, Londres, New York… (en savoir plus sur la mission ‘Art4Space’)

Invader tient absolument à rester anonyme : il ne dévoile jamais son visage et apparait toujours masqué. Le réalisateur Raphaël Haddad a suivi l’artiste dans une vidéo de 14 minutes intitulée ‘In bed with Invader’.

En savoir plus : www.space-invaders.com

Source : Invader


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