Battle Daft Punk / Homework Vs Discovery

Publié le 26 mars 2014 par Heepro Music @heepro

Vs

S’il est désormais impossible de trouver quiconque ne connaissant ni le duo français casqué ni leur musique, il est tout de même une chose que personne ne pourra nier : le quatrième album de Daft Punk, certes succès commercial imparable et mérité car porté par un premier single, « Get lucky », au succès encore plus phénoménal, n’a pourtant fait qu’une chose : replacer le groupe dans la lignée qu’il avait tracé avec ses deux premiers albums, qui demeurent leurs deux sommets incontestables.
Ainsi, Random Access Memory, en plus d’apporter une montagne de fortune à Thomas Bangalter et Guy-Manuel De Homem-Christo, permet d’oublier le faux pas du troisième album Human After All, dont le titre semble désormais plus prophétique que jamais, comme s’il annonçait d’emblée la possible faiblesse d’un duo pourtant habitué à tout transformer en or. Ah bon, c’était à ce point-là ?
En effet, en 1996, Homework dévasta tout sur son passage. Grâce à sa musique d’une efficacité effroyable et dans une période post-grunge emplie de big-beat (The Prodigy ou autres Chemical Brothers en profitèrent tout autant voire davantage que nos deux petits français), appuyée par des vidéo-clips bouleversant de génie (matez donc celui de « Da funk »…), flanqua à Homework l’étiquette à tout jamais inaltérable de Made in France, et la French touch était ainsi née. Leurs deux compatriotes de Air ne firent pas la grimace et en profitèrent, les deux duos devenant les emblèmes de la musicalité française, effaçant du même coup la chanson des grimoires des critiques internationaux (écoutez la collaboration, à la même époque, entre Blur et leur égérie Françoise Hardy).
Cinq années plus tard, Daft Punk accouchait d’un Discovery décevant, mais tubesque d’entrée avec son « One more time » sorti en préambule. Encore une fois, le titre s’avérera des plus prophétiques : le succès commercial de Homework est réitéré, les critiques se réveillent et réalisent l’entourloupe se cachant derrière l’apparent facilité, et les artistes branchés pompent à mort, une fois de plus, le style des Français.
Aujourd’hui, de ces deux albums, demeurent un point commun : malgré des sons différents, des ambiances littéralement opposées, Daft Punk avait réussi deux prouesses coups sur coup, à savoir qu’ils avaient créé en deux albums, deux identités inimitables. Depuis, quiconque essaie de copier le style house amplifiée à outrance de Homework ou la disco-rétro de Discovery ne peut subir qu’une chose : la comparaison obligée avec Daft Punk.
Alors, enfin, s’il fallait ne retenir que l’un de ces deux monstres, Homework serait assurément mon choix puisqu’il a tout commencé, et sans lui, Discovery n’aurait jamais été. Mais surtout, je reste marqué indélébilement par « Da funk ».

(in heepro.wordpress.com, le 26/03/2014)

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