INTERDICTION de FUMER: C'est 10% d'asthme infantile et de prématurité en moins – The Lancet

Publié le 28 mars 2014 par Santelog @santelog

Cette étude de l’Université d’Edimbourg montre tous les bénéfices de l’interdiction de fumer dans les lieux publics, ici en Amérique du Nord et en Europe. Ses conclusions, publiées dans le Lancet, rappellent aussi, qu’ailleurs dans le monde, 40% des enfants restent régulièrement exposés au tabagisme passif, responsable du décès de plus de 160.000 jeunes chaque année.

Seuls 16% de la population mondiale sont protégés par les lois antitabac complètes. Les effets du tabagisme passif sont pourtant bien documentés, en particulier chez l’enfant: On sait par exemple, qu’un enfant exposé est 2 fois plus hospitalisé, plus souvent absent à l’école, à risque accru de troubles respiratoires, de méningite à méningocoque et de dommages artériels. Quant à l’exposition in utero, elle est également réduite par la réduction de l’exposition de la mère, grâce à l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Les études sur les femmes qui fument durant leur grossesse apportent aussi des données sur les effets de l’exposition in utero : des risques accrus de prématurité, de mort subite, de faible poids de naissance, et donc de maladie ou de décès.

Cette méta-analyse de 11 études réalisées en Amérique du Nord et en Europe, menée par des chercheurs de l’Université d’Edimbourg en collaboration avec les universités de Maastricht, de Hasselt, Harvard et le Brigham and Women ‘s Hospital a porté sur plus de 2,5 millions de naissances et 247.168 dossiers de visites à l’hôpital pour crises d’asthme.

5 études américaines avaient évalué les effets d’interdictions locales et 6 études européennes les effets d’interdictions nationales.

L’analyse montre que l’interdiction de fumer dans les lieux publics a contribué à,

·   réduire les naissances prématurées de 10%  (à partir de 4 études portant, au total sur 1.366.862 personnes),

·   réduire de 10% le nombre de visites d’enfants à l’hôpital pour asthme (à partir de 3 études, portant, au total sur 225.753 événements.

Aucun effet significatif sur l’incidence du faible poids de naissance n’a été identifié (selon 6 études portant sur 1,9 million de personnes).

C’est donc une efficacité qualifiée de «  considérable  » par le Pr Aziz Sheik, co-directeur du Centre des sciences de la santé de l’Université d’Edimbourg que celle de cette législation anti-tabac sur la santé des enfants. Il appelle les nombreux pays qui ne l’ont pas encore adoptée à reconsidérer leur position. C’est bénéfique à l’adulte aussi ! Il faut rappeler tout de même que ces bénéfices valent, mais parfois différemment, pour l’adulte : Une précédente étude, publiée dans la revue Circulation de l’American Heart Association, conclut que l’interdiction de fumer entraine,

·   Une baisse de 15% du nombre d’hospitalisations pour crise cardiaque,

·   une baisse de 16% du nombre d’hospitalisations pour AVC,

·   et une baisse de 24% des hospitalisations pour des maladies respiratoires telles que l’asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC).

En un mot, le tabagisme passif est à l’origine de 600.000 décès prématurés par an.

 

Source: The Lancet 28 March 2014 doi:10.1016/S0140-6736(14)60082-9 Effect of smoke-free legislation on perinatal and child health: a systematic review and meta-analysis

Pour en savoir plus surle Tabagisme passif