Séville sous la pluie, les parapluies sont de sortie, pas les éventails.
Séville sous la pluie, moins qu'à Cher bourg mais quand même. Je me promène un peu, flic, flac.
Réfugié au musée, Murillo et Valdes Leal sont mes compagnons de la matinée. Dehors, il pleut encore, j'ai bien fait de ne pas démarrer aujourd'hui.
Un restau, à l'abri, et me voilà reparti. Je vais tout de même à l'Alcazar, visiter les beaux jardins, et le palais, qui lui est à l'abri. De jolies faïences aussi.
Le fond du jardin est tout à moi ou presque, les touristes ne s'y aventurent pas car Séville est toujours sous la pluie. Il pleut, il pleut bergère, j'ai cet air dans la tête. De circonstance c'est sûr, plus par la météo que par l'ambiance. Contrairement aux temps de la chanson, rien ne me semble bien révolutionnaire dans l'air aujourd'hui. "Voici venir l'orage..." dis la chanson, mais aujourd'hui ce n'est qu'une douce pluie, qui trempe sans violence. Je croise bien une manifestation de taxis, une autre de pompiers. Ici aussi on proteste, mais comme chez nous, sans doute plus pour préserver ce qui est que pour changer vraiment. Comme les votes de protestation qui ne sont finalement qu'ultra - conservateur. Je pense que les révolutions, dans notre société, ne seront plus politiques, mais technologiques et, j'espère, spirituelles. Je ne sais pas bien pourquoi je pense à tout ça, en flânant sous la pluie de l'Alcazar. C'est quand même très joli, même si je me trempe doucement.
Je reprends ensuite ma flânerie citadine. La soirée débute, les andalous sortent. De belles boutiques de tissus, de robes flamenco, d'articles religieux. Les christs sont expressifs, les madones coulent de grosses larmes. La semaine sainte se prépare aussi. Et je vadrouille ainsi, parmi les parapluies.
Demain, fin de l'interméde, je redeviens pèlerin, fini les flâneries en ville pour un petit moment, je vais marcher à grands pas et courir à petites foulées dans les larges espaces.