Que deviendrions-nous si nous perdions la mémoire, notre identité ? S’il fallait chaque jour tout réécrire, sans connaissance d’hier. Deviendrions-nous fous, paranoïaques, cloîtrés, terrifiés ? Comment conserverions-nous notre humanité ? C’est ce thème que j’ai choisi d’aborder dans Souviens-toi de demain. Charlie, l’héroïne, devient amnésique suite à une agression. Elle ne sait plus qui elle est mais elle est également incapable d’enregistrer de nouveaux souvenirs. Chaque nuit, tout s’efface. Pour seule boussole, elle dispose d’un carnet dans lequel elle note tout. Dans lequel elle se trompe, aussi. Souviens-toi de demain, c’est un voyage intérieur, une lutte à handicap contre le K.O neurologique, un thriller psychologique où la mémoire est reine et les manipulations une arme de destruction massive.
En fanatique du film « Memento » de Christopher Nolan et des romans de Dennis Lehane comme « Shutter Island », je trouvais passionnant de pouvoir jouer avec les frontières du réel. Où commence la folie ? Peut-on seulement y mettre un terme ? J’aimais aussi l’idée de plonger le lecteur dans une course contre la montre pour la survie. Comme s’il accompagnait l’héroïne dans sa quête de vérité sans disposer de tous les éléments en mains, jusqu’à la fin, pour découvrir le vrai visage des protagonistes et déceler le vrai du faux, les alliés des ennemis.
Surtout, je voulais une fin qui réécrive l’histoire, un peu à la façon des films « Le 6e sens » ou « Usual Suspects », avec un switch final inattendu qui permette au lecteur de ressentir pleinement les mêmes sensations que l’héroïne : de la peur et de la paranoïa.
Tout au long de l’écriture, je me suis amusée à désosser les routes, briser les repères, semer des embuches. Et j’espère que les lecteurs prendront plaisir à accompagner Charlie dans ce voyage sous haute tension où la vérité n’est jamais là où on l’attend.