Où l’on vous informe d’une nouvelle loi sur le livre

Par Samy20002000fr

Une nouvelle loi sur le livre : polémique en vue ? 

C’est avec étonnement et, disons-le, un certain optimisme, que le milieu du livre avait reçu l’invitation ce midi à la première conférence de presse du nouveau premier ministre.

BERNARD BISSON/JDD/SIPA

Que l’édition française soit au cœur des préoccupations du gouvernement, voilà une nouvelle qui avait de quoi réjouir ces acteurs importants de l’économie française dont les recommandations sont trop souvent ignorées par les gouvernements successifs.

De fait, c’est avec un air grave et accompagné du ministre de la culture et du ministre du "made in France" Arnaud Montebourg que le premier ministre s’est adressé aux éditeurs pour leur signaler la proposition d’une nouvelle loi qui s’annonce des plus polémiques : "Nous sommes partis d’un constat : les livres français ne se vendent plus autant qu’il y a quelques années. On ne parle même plus de grande littérature française contemporaine. Nos auteurs ont été supplantés par les écrivains américains et anglais." Et le premier ministre de citer le Salon du Livre comme exemple qui en est réduit à célébrer "l’Argentine, Shanghai et bientôt le Brésil, plutôt que la France". Et pour faire face à ce constat terrible, le premier ministre fraîchement nommé ainsi que le ministre de la culture ont eu une idée  qui risque bien d’alimenter les discussions dans les cafés germanopratins : "Dans notre effort de soutenir le secteur de l’édition et les auteurs français, nous allons ainsi instaurer des quotas : 40% des auteurs publiés par une maison d’édition devront être français. Cela se fait à la radio depuis le début des années 1990 et il est temps d’appliquer cette mesure à l’édition." La mesure sera effective dès la prochaine rentrée de septembre et s’appliquera à toutes les maisons d’édition françaises, quelles que soient leurs lignes éditoriales.

Des réactions polarisées

Un éditeur rencontré dans un célèbre café parisien mais qui a tenu a garder l’anonymat nous a fait part de ses craintes quant à cette mesure pour le moins inattendue : "C’est encore une mesure prise à la va-vite et qui n’a aucun sens. Mon programme de septembre, constitué de 60% d’auteurs anglo-saxons, est déjà bouclé. Comment voulez-vous que je le change maintenant ? " Le syndicat des traducteurs n’a pas attendu pour monter au créneau : "Derrière cette annonce populiste se cache une véritable attaque contre le métier de traducteur, le maillon déjà le plus fragile de la chaîne de l’édition." Loin de ces réactions hostiles, un célèbre auteur rencontré près du CNL ne cache pas son enthousiasme : "Enfin une bonne nouvelle ! Je publie un roman par an. Avec cette nouvelle mesure, je vais en publier tous les deux ou trois mois et peut-être envisager de gagner ma vie avec mon métier d’écrivain."

Votre avis

Cette annonce est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle selon vous  ? Cela permettra-t-il à de nombreux français de proposer leur manuscrits aux maisons d’édition et espérer enfin être publiés ? Ou bien est-ce une terrible attaque contre la littérature ? Enfin, cela aura-t-il un impact significatif sur vos PAL ? Encore une fois, nous vous laissons l’opportunité, chers lecteurs, de participer au débat et de donner votre avis en commentaire.