TRIBUNE: Un tremblement politique

Publié le 02 avril 2014 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Une commune de dynastie radicale vient de tomber. Une famille notable corse, ayant compté en son sein plusieurs hommes politiques de gauche, notamment plusieurs maires de Bastia. Au plan national ils se rattachent au radicalisme et plus particulièrement aujourd’hui'hui au Parti radical de gauche.

Famille Zuccarelli:

Le fondateur de la "dynastie", bien que par alliance, est Émile Sari, sénateur maire de Bastia de 1919 à sa mort en 1937. Son gendre, Jean Zuccarelli, conquerra la mairie de Bastia trente ans plus tard, en 1967. Émile Sari était lui-même neveu d'un maire de Bastia, Auguste Gaudin.
Jean Zuccarelli est un homme politique français (radical puis MRG) né le 7 mars 1907 à Bastia et décédé le 16 décembre 1996 à Bastia
Maire de Bastia de 1968 à 1989. Député de la Corse de 1962 à 1967, en 1968 et de 1973 à 1978 puis de la Haute-Corse de 1981 à 1986. Conseiller général de Corse puis de Haute-Corse de 1932 à sa disparition en 1996. Président du district de Bastia de 1968 à 1995.

Émile Zuccarelli, né le 4 août 1940 à Bastia (Haute-Corse), est une personnalité politique française. Il est président d'honneur du Parti radical de gauche. Élu député pour la première fois le 16 mars 1986, il a été réélu sans discontinuité jusqu'au 17 juin 2007 où il perd son siège. Il est maire de Bastia depuis 1989, date à laquelle il succède à son père Jean Zuccarelli. Il est réélu sans discontinuité depuis. Ministre des Postes et Télécommunications en 1992 et 1993, dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy, où il défend le service public des PTT. Il est ensuite ministre de la Fonction publique, de la réforme de l'État et de la décentralisation dans le gouvernement de Lionel Jospin, qu'il quitte après le remaniement ministériel d'ampleur du 27 mars 2000.

Jean Zuccarelli (fils d’Émile) né le 8 juillet 1964 à Bastia, conseiller exécutif de l'Assemblée de Corse, président de l'Agence de développement économique de la Corse (ADEC) et vice-président de la fédération départementale de Haute-Corse du PRG. Candidat à la Mairie à la place de son père.

LE NATIONALISME CORSE


La Corse des années 1960:

La fin des années 1950 marque le périgée de la démographie et de l'économie insulaires. Depuis la fin du XIXe siècle, la Corse continue de se dépeupler en cumulant une situation démographique inquiétante ainsi qu'un retard immense en termes d'industrie et d'infrastructure.
C'est alors que surviennent deux chocs qui vont profondément bouleverser la société corse.
Le premier est l'effondrement de l'Empire colonial français. La coloniale est en effet devenue l'un des principaux débouchés pour les Corses qui représentent, au début des années 1920, 20% de l'administration coloniale, alors qu'ils ne représentent qu'1% de la population métropolitaine. La fin de l'Empire prive la jeunesse Corse des perspectives de ses aînés et entraîne le retour forcé d'un certain nombre d'entre eux sur l'île. Cette situation entraîne l'apparition de mouvements régionalistes, tentant de redonner des perspectives à un peuple en manque de repères. Lors des soulèvements en Algérie en 1958 et 1961, la Corse est le seul département métropolitain avoir fait sécession pour rejoindre les colons insurgés.
Le second choc est l'arrivée de rapatriés des anciennes possessions africaines, auxquels l'État octroie des terres de manière abusive dans la plaine orientale. Au début des années 1960, avant l'arrivée des rapatriés d'Algérie, ils représentent environ 10% de la population insulaire.

Les thématiques du nationalisme corse:
la souveraineté politique de la Corse, une indépendance par rapport à l'État français;
la promotion de la langue corse, et son apprentissage obligatoire en Corse; ce concept est largement étendu au delà des simples nationalistes;
la limitation des infrastructures touristiques, et des politiques promouvant le tourisme, et une substitution par un développement économique durable;
le respect des permis de construire;
le respect du littoral (loi littoral);
la reconnaissance du statut de prisonnier politique pour les personnes du mouvement nationaliste corse incarcérées y compris pour celles ayant commis des actes pouvant être assimilés à des délits de droits communs.

LES FONDATEURS DU NATIONALISME


Edmond Simeoni né à Corte (Haute-Corse) le 6 août 1934, est un homme politique, médecin, président fondateur de l'association Corsica Diaspora et Amis de la Corse.
Père de Gilles Simeoni né le 20 avril 1967 est un homme politique français, avocat de profession. Il est conseiller municipal de Bastia et conseiller de l'Assemblée de Corse, élu Maire.

Gilles Simeoni est le nouveau maire de Bastia avec 55,4% des voix. Impensable il y a quelques mois. C'est la première fois qu'une grande ville corse sera dirigée par un nationaliste.
Voilà un vrai tremblement de terre, un tsunami!