La sciatique et moi

Publié le 03 avril 2014 par Jedeviensmaman

Mes premières douleurs sciatiques ont commencé alors que je n’avais qu’une toute petite vingtaine d’années. Un jour, comme ça, hop, la douleur est apparue au niveau de la plante du pied gauche. Le surlendemain, je ne pouvais plus poser le pied à terre. La jambe était très douloureuse et froide. On m’a emmenée à l’hôpital en urgence pensant que je faisais une phlébite. Après un examen du système veineux, on se rend compte que tel n’est pas le cas mais on ne détermine pas ce que j’ai. Je passe la nuit en observation et je sors de l’hôpital sans pouvoir marcher le lendemain. Il fallait que je fasse un autre examen veineux la semaine suivante pour approfondir les résultats. A l’examen en question, on ne voit rien de problématique. Et, du jour au lendemain, la douleur disparaît. J’ai alors connu mon premier épisode sciatique sans même le savoir, il a duré une semaine grosso modo.

Quelques années après, ça recommence. Les douleurs sont plus importantes. J’ai une hypersensibilité au niveau de la jambe, une hyperesthésie telle que je ne supporte pas qu’on me touche la jambe. Je finis une fois encore aux urgences avec un examen du système veineux. Seulement, là, le Docteur commence à comprendre qu’il s’agit peut être de tout autre chose qu’un problème veineux et m’aiguille sur un scanner pour voir si le dos n’est pas responsable de mes douleurs. En effet, j’ai connu de nombreuses lombalgies alors peut être que les douleurs de la jambe sont la conséquence d’une sciatique. Je me souviens encore que c’était un vendredi (j’ai appelé mon chéri qui était à 200 kms de chez moi, nous vivions une relation à distance) pour lui dresser le tableau que venait de me planter le Docteur … il avait expliqué que si je ne faisais rien, je pouvais finir en fauteuil roulant. J’étais en larmes. Mon chéri n’a pas tergiversé plus que de raison et il a pris la voiture pour être le plus rapidement possible à mes côtés. Le lendemain, je me rendais à l’hôpital pour faire le scanner. Reçue entre deux portes, à la fin de l’examen, on m’a expliqué que j’avais une toute petite hernie discale qui ne devait pas être si gênante que ça. Oui, seulement, je ne pouvais pas marcher donc au niveau gêne, j’étais servie ! Sur conseils de la médecin généraliste qui me suivait, j’ai passé une IRM qui validait l’hernie discale. J’étais sous traitement médicamenteux : le Contramal (que je ne tolérais pas, j’avais des nausées à longueur de temps) et Bi-Profenid. Suite à ça, j’ai eu un rendez-vous en clinique privée pour consulter un neuro-chirurgien. J’ai attendu près de 2 mois avant de pouvoir consulter ce neuro-chirurgien. Ce jour-là, j’ai vu 2 médecins, 2 visites avec dépassement d’honoraires. On m’a proposé une opération ou une infiltration. N’y connaissant rien à rien, j’ai demandé le moins risqué et j’ai opté pour l’infiltration mais, après conversation téléphonique avec ma généraliste, j’apprends qu’il aurait été plus judicieux de choisir l’opération. Je retourne voir le neuro-chirurgien en lui disant que, finalement, peut être que j’aimerais plus avoir une opération. Il s’est mis en colère et m’a laissée en plan au milieu de la salle d’attente sans régler mon problème en me disant que, du coup, l’infiltration était annulée et que je n’avais qu’à me débrouiller avec ma médecin pour trouver une solution. Suite à cet échec cuisant, j’étais totalement déconfite moralement et exténuée physiquement. Ne supportant toujours pas le Contramal, j’avais perdu une bonne vingtaine de kilos car je ne parvenais plus à manger normalement. L’épisode sciatique hyperalgique était tel que les crises ne cessaient de se succéder. La généraliste a pris rendez-vous pour moi à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux avec un autre neuro-chirurgien.  Il fallait encore attendre un mois avant de consulter le médecin en question. Seulement, j’étais à bout de forces physiquement et moralement. J’ai craqué et j’ai demandé à aller aux urgences n’y tenant plus. Arrivée là-bas, une crise démarre. Pour me calmer, on m’a donné du Valium et de la Morphine mais ça ne suffisait pas et je me souviens crier de douleur dès lors qu’on touchait ma jambe. Je suis restée hospitalisée une semaine. On m’a parlé d’infiltration, d’opération mais je n’ai rien eu de tout ça car, apriori, j’étais trop jeune. Je suis sortie avec le même traitement à prendre et un rendez-vous avec le neuro-chirurgien qui me suivait fixé un mois plus tard. Dans le laps de temps qui me séparait de ce rendez-vous la douleur est partie comme elle est venue du jour au lendemain. Je suis allée voir le neuro-chirurgien et il m’a dit qu’on mettrait en place une opération si jamais la sciatique revenait dans les mois à venir.

Elle n’est revenue que quelques années plus tard. J’ai connu d’autres épisodes sciatiques hyperalgiques mais, généralement assez courts. J’ai passé une IRM à nouveau et, apriori, la hernie diminuait au fur et à mesure du temps. J’ai fait attention à moi en perdant du poids (27 kilos) et en faisant (enfin) du sport. Je me suis musclée et j’ai oublié la sciatique.

Le jour de l’accouchement, j’ai connu une méga crise. A peine une heure après la perte des eaux, la sciatique s’est rappelée à moi seulement je ne savais pas ce dont il s’agissait et j’imaginais que c’était des contractions qui se répercutaient dans le dos. Au bout de plusieurs heures et au vu de ma souffrance, l’équipe médicale s’est accordée pour que je bénéficie de la péridurale en urgence alors que je  n’étais pas dilatée. L’objectif était de calmer la douleur. Après la pose de la péridurale, j’ai retrouvé le sourire. On m’a déclenchée car, comme je vous l’ai dit, le travail n’avait pas commencé tant j’étais tendue par les douleurs. Au final, je n’ai pas senti la moindre contraction durant mon accouchement, j’ai souffert au contraire de la sciatique. Sitôt que mon Petit Chaton était né, la sciatique a disparu.

Pour autant, depuis l’accouchement, je suis clairement sensible au niveau du dos et je fais des épisodes sciatiques assez fréquents mais gérables au quotidien. Le fait est que j’ai pris 30 kilos durant la grossesse, que j’ai arrêté le sport donc, oui, j’imagine que tout ça favorise le retour de la sciatique. Et, en mi-novembre 2012, je commence à connaître des moments assez douloureux avec des crises importantes. Je cumule quelques petits arrêts maladie pour me reposer et faire disparaître la douleur. Mais, bon, ça ne suffit pas et le 22 janvier 2014, j’ai droit à une succession de longs arrêts maladie. L’objectif est le repos total pour provoquer la disparition de la hernie discale toujours présente. Fort heureusement, cette fois ci, la généraliste qui me suit est à l’écoute et me propose différents protocoles médicamenteux pour parvenir à trouver celui qui me convient le plus : Lyrica et Bi-Profenid. Nous avons eu la chance d’avoir un rendez-vous avec un neuro-chirurgien assez rapidement (2 mois d’attente seulement). Bref, depuis le début de l’année, je suis clairement handicapée, je ne parviens pas à marcher plus de 200 m sans m’arrêter pour reprendre des forces tant la douleur est présente. Je tiens à peine debout certains jours. Et, les crises sont répétitives.

J’ai vu le neuro-chirurgien le 1er avril (jour où mon chéri et moi fêtions nos 8 ans d’Amour). Je suis allée sur Mérignac au Centre Aquitain du Dos. Beaucoup de route, beaucoup d’efforts pour marcher … et, aussi, une tension nerveuse à son maximum car j’avais la peur au ventre que ce rendez-vous se passe aussi mal que tous ceux auxquels je me suis rendue jusqu’à présent. J’avais des appréhensions énormes. Et, contre toute attente, je me suis retrouvée face à un neuro-chirurgien à mon écoute. Peu de temps après que je sois rentrée dans son cabinet, il me dit "je ne vois qu’une seule solution pour vous Madame : une opération".

Mercredi 09 avril 2014, je me fais opérer et j’ose espérer qu’il en sera fini pour moi de ces épisodes sciatiques mais rien est gagné à ce sujet car j’ai un disque tellement abîmé qu’il se peut que la hernie revienne ou encore que je connaisse des lombalgies à répétition et, là, il faudra intervenir sur le disque lors d’une nouvelle intervention chirurgicale. J’appréhende un peu l’opération mais je suis tellement soulagée que l’on me la propose, c’est une solution concrète enfin !

J’espère tellement ne plus avoir mal …