Le placards aux Nanars

Publié le 04 avril 2014 par Paniervolant



Les deux "Guy" m'avaient attribué ce surnom : "Ma cocotte", qui franchement ne me plaisait pas vraiment. Mais la "cocotte" en question était devenue un élément indispensable à la collaboration des différentes collections.

Il faisait partie de mon quotidien de côtoyer des personnes telles que les deux "Mireille" qui s'habillaient en haute-couture.
Mireille Darc pour la grande, d'une étonnante gentillesse et simplicité, se faisait habiller par le couturier pour ses différentes interprétations de comédienne.
Mireille Mathieu, pour la plus petite, poussait la chansonnette sur le podium pendant les essayages de ses futures tenues de gala, tournée, ou émission de télévision.
Il y avait également Mélina Mercouri, Danielle Darrieux, etc...... mais on y voyait également Alain Delon compagnon de Mireille Darc à l'époque, ami de Guy Laroche et voisin de la maison de couture, également Paco Rabane qui ne ratait jamais aucun défilé, ami complice de M. Laroche, et pour la politique nous avions régulièrement l'élégante ex-première dame de France, Mme Claude Pompidou et Madame Bernadette Chirac épouse du Maire de Paris à cette époque, clientes fidèles et toujours présentes aux défilés.

Avec le fait d'évoluer dans un tel environnement, on prend forcément des habitudes de goûts vestimentaires hors du commun.
Comme je sortais énormément à cette époque de jeunesse dorée, il m'arrivait de lorgner sur les robes de haute-couture qui étaient sincèrement à mon goût, pour l'une de ces soirées mi-mondaine, mi-artistique.
Je discutais beaucoup avec l'attaché de presse Jean-Paul Caboche et notre entente était d'une grande complicité.
C'est ainsi qu'un jour il me suggéra la visite "du placard aux Nanars".......
Toute interrogative, je le découvris avec stupéfaction.
Jean-Paul m'expliqua que ce placard stockait tous les anciens modèles invendus de haute-couture. Puis il ajouta que si par hasard le besoin de m'habiller pour l'une de ces soirées chic se présentait, je pouvais emprunter un modèle à condition de le remettre à sa place le lendemain et d'en prendre soin évidemment.
Quel bonheur, c'était un miracle pour moi, je venais de découvrir ma nouvelle garde-robe pour mes futures soirées, et je savais déjà que j'allais sans hésitation aucune, fouiner dans ce placard aux Nanars très souvent.

Il m'était arrivé de craquer sur une robe du soir de la collection de haute-couture à peine en cours, une sublime robe également réalisée pour Mireille Darc pour son prochain film.
Je rêvais devant cette robe, il me la fallait absolument pour une de ces fêtes où j'avais l'habitude d'arriver en tenue très habillée.
Cette robe m'obsédait à un point que j'allais supplier avec insistance auprès de la responsable d'atelier afin de me prêter le patronage, ou la toile plus exactement, ce qu'elle fit discrètement car cela s'appelait du plagiat évidemment.

Je l'avoue, je n'étais pas aussi habile qu'une première d'atelier, mais je réalisais cette robe dans une autre couleur et une autre matière.
Finalement je ne m'en sortais pas trop mal et de plus c'était un modèle encore inédit pour les futures clientes de haute-couture.

Je portais cette magnifique robe vert Nil en jersey de soie agrémentée d'une étole de mousseline vert sombre, pour ma fameuse soirée avec beaucoup de succès ..........