Propos du père François

Publié le 05 avril 2014 par Maurice Puault

Romainville, le 2 avril 2014

Propos du père François

Vous ignorez peut-être, vous, mes fidèles lecteurs, que le moment est venu de planter les pommes de terre.

Normalement, disent les manuels, on y procède lorsque le lilas fleurit.

Le lilas ne fleurit pas, mais mon ami Raymond (qui a été accueilli aux deux tours des élections avec de grands signes de respect, puisqu’aussi bien, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre), Raymond, donc, m’ayant affirmé qu’il avait déjà mis ses patates en terre, je me suis précipité  dans mon jardin et me suis mis à la tâche.

J’avais bien sûr amendé mon sol avec du compost, obtenu, comme chacun sait avec des déchets ménagers, largement et fréquemment arrosés d’eau et remués à la fourche (et surtout pas avec les stupides engins dont la municipalité vient de faire l’acquisition et qui fournissent un produit qui n’est pas du compost), obtenu, comme tous les produits de la terre avec du temps et du travail.

J’ai sélectionné cette  année les Bintjes, les Charlottes, et les Belles de Fontenay.

Ça nous promet de belles frites, de bonnes purées et de succulentes patates sautées.

J’ai ajouté à ma sélection des « Fin de Siècle » (ou « up to date ») variété quasiment disparue (inconnue de Raymond) et qui fait un retour en fanfare.

Je l’avais découverte dans un restaurant de luxe, à côté de Tréguier.

Essayez la, vous m’en direz des nouvelles.

Tout ça n’a aucun intérêt, me direz-vous, ou n’en a que pour vous (je veux dire moi).

Confidence : ça m’emmerde moi aussi et je ne tarderai pas à revenir à mes habituels « propos », remplis d’alacrité, et sans lesquels nous ne pourrions plus vivre, vous et moi.

Les résultats des élections, sur lesquels je reviendrai, m’obligent à me remettre en question, car je ne vais pas pouvoir continuer à taper à coups redoublés sur les marionnettes qui s’agitent devant nous et dont la plus grande réussite est de nous acheminer lentement vers les 60% d’abstentions ; on a les records qu’on peut.

On m’accusait déjà auparavant de me répéter ; qu’est ce que ça serait puisque nous en avons repris pour six ans. …

Vous comprenez, mes « propos » (je l’ai déjà dit), c’est la même chose que les jérémiades de Raymond.

Comme je lui faisais remarquer que ses plaintes continuelles sur la vieillesse, les impôts, l’ingratitude humaine étaient horripilantes, il me répondit : « je m’en fous ; à moi, ça me fait du bien ».

« Mutatis, mutandis », comme dirait Jacques Champion, mes « Propos », c’est la même chose pour moi ; ils me permettent d’évacuer mon indignation, d’échapper encore un peu à la vraie vieillesse qui nous laisse la mâchoire pendante, le regard vitreux, sans parler des incontinences et autres fariboles.

J’ai la chance d’avoir échappé pour le moment à ces diverses déchéances, mais je sais que ce n’est pas pour longtemps et mes « propos » m’aident à jouer les prolongations.

Voilà, mes chers amis ce que je voulais vous dire aujourd’hui.

Je ferai, très prochainement un papier pour donner mon sentiment sur les municipales, et un autre pour faire mes adieux à Stéphane Weisselberg.

En attendant, salut à tous.

François Le Cornec

P.-S. Une petite balance a cru bon d’aller dire que j’avais injecté de la colle dans la serrure du café que la mairie a mis à la disposition (gratuitement) d’une association .

D’abord, c’est faux ; ensuite, ce minable n’aurait jamais du aller baver devant des gens qui m’ont rapporté et ses propos, et son identité.

Je suis comme la maire Valls ; je suis rancunier et je ne tends pas la joue gauche quand on m’a giflé la droite.

J’invite donc le petit toutou à sa mai-maire à observer dorénavant une grande prudence, faute de quoi, je ne manquerai pas de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Autre chose : sur le blog de campagne de Sofia Dauvergne, je me vois accusé d’avoir mis sur MON blog, je ne sais quelle vidéo appelant au meurtre d’élus vallsiens.

L’attaquante signe de son nom, et elle y a un certain mérite, car elle écrit vraiment des conneries, ce qui n’améliorera pas son image de marque.

Je n’ai pas de blog ; j’ignorais jusqu’à l’existence de la vidéo en question ; si je l’avais connue, j’aurais été bien incapable de la reproduire .

Tous les éléments étaient réunis pour le dépôt d’une plainte en diffamation (on me suggérait d’ailleurs de la déposer).

Il se trouve que je ne suis absolument pas procédurier et que je préfère traiter certaines attaques par le mépris.

Les deux attaques que je viens de citer traduisent surtout le niveau de leurs auteurs ; je les laisse dans leur tourbe.